Entrevues

Questions/réponses : le bilan de l’ex-bâtonnier

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Céline Gobert

2013-06-14 10:15:00

Alors qu’il vient tout juste de passer son flambeau de bâtonnier, Me Plourde revient sur son mandat et répond aux questions de Droit-Inc. Quelles victoires ? Quels regrets ?

Droit-inc : Vous aviez annoncé trois axes, trois priorités, qui étaient: la protection du public, l’accessibilité à la justice et la mobilité accrue entre les provinces canadiennes. Quelles sont vos victoires concernant le volet ‘ accessibilité à la justice’ ?

Nicolas Plourde: L’accessibilité à la justice a été et restera une priorité pour moi. Le Barreau a demandé au gouvernement de majorer les seuils d’admissibilité à l’Aide Juridique en fonction du salaire minimum. Nous avons obtenu une promesse en ce sens de la part du Parti Québecois. Malheureusement, nous attendons toujours que cette dernière soit respectée. Le Barreau talonne encore le gouvernement, et le Ministre de la justice a déclaré récemment qu’il s’agissait de l’une de ses priorités donc nous avons bon espoir. Notre réussite est d’avoir réussi à mettre cet enjeu à l’avant-plan de la campagne gouvernementale.

Et en ce qui concerne la protection du public ? La mobilité des avocats ?

La prioriété de Nicolas Plourde était de faire en sorte que les plafonds du fonds d'indemnisation augmentent
La prioriété de Nicolas Plourde était de faire en sorte que les plafonds du fonds d'indemnisation augmentent
Nous avons travaillé avec le Ministre de la justice sur la question des Centre de justice de proximité. Il y en a présentement trois, à caractère permanent, et le nombre sera augmenté dans les prochaines années, ce qui est une excellente nouvelle. Nous avons contribué au financement du projet pilote.

Ma priorité était de faire en sorte que les plafonds du fonds d’indemnisation augmentent. Ils ont été doublés par le Conseil général du Barreau en septembre dernier. J’espère que le nouveau règlement sera mis en vigueur rapidement. Nous continuons à rechercher d’autres moyens d’améliorer ce que j’appelle ‘ le filon de protection ‘ que le Barreau offre au public.

Enfin, pour la mobilité des avocats, l’ensemble des provinces canadiennes ont ratifié le nouvel Accord de libre circulation nationale 2013, adopté en février par le Conseil de la Fédération des ordres professionnels de juristes du Canada. Il permet une pleine mobilité des avocats québécois sans examen de transfert, et vice versa pour les avocats issus des autres provinces.

Quels sont vos regrets durant ce mandat ? Qu’est-ce qui vous a le plus marqué ?

La seule chose que je regrette concerne la tenue d’États généraux. Il faut que l’on en tienne au Québec pour faire le bilan et discuter du système de la justice au Québec, et ce en profondeur. Il n’y en a pas eu depuis 1992 et le sommet de la justice et il est nécessaire d’entamer une réflexion. Le Ministre de la justice s’est déclaré ouvert mais ce n’est pas facile au sein d’un gouvernement minoritaire. Disons que c’est dans l’air.

Ce qui m’a le plus marqué, c’est l’esprit de collégialité qui existe au sein du Conseil général du Barreau du Québec, ainsi que le travail de tout ceux qui oeuvrent fort, et de façon bénévole, pour améliorer la profession. J’ai aimé présider le Conseil, et les objectifs que je m’étais fixés ont été réalisés. En toute humilité, oui, je peux parler de bilan positif bien que cela ne soit pas à moi d’en juger.

Qu’avez-vous dit à Me Brodeur, la nouvelle bâtonnière ? Qu’est-ce qui fait un bon bâtonnier ?

Nous avons travaillé très étroitement ensemble au cours de l’année. Je lui ai dit qu’elle pouvait compter sur moi, qu’elle avait mon appui pour continuer ce que j’ai initié. Ce qui fait un bon bâtonnier ? Être à l’écoute des membres du Barreau, être un rassembleur, unir les gens, s’en aller vers des projets concrets.

Quelles doivent et/ou vont être les priorités de demain selon vous ?

L’accessibilité à la justice va toujours demeurer une grande question. Il y a encore beaucoup de travail à faire, il faut moderniser notre système de justice. La question des nouvelles technologies est essentielle. Il est assez étonnant que l’on n’ait pas encore de greffes virtuelles, que rien ne soit informatisé au Palais de justice. On ne peut pas accéder aux dossiers de Cour via internet, on ne peut pas consulter les procès ni les pièces d’un dossier sur la toile. L’avenir c’est cela: la dématérialisation de la procédure, l’informatisation de notre système de justice.
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