Heenan survivra-t-il au week-end?

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Agence Qmi

2014-01-31 19:58:00

Heenan Blaikie pourrait faire l’objet d’une réorganisation majeure dans les prochains jours. La firme montréalaise risque même d’être dissoute, selon des informations obtenues par Argent.

Tous les associés de Heenan Blaikie vont se réunir samedi pour prendre part à une rencontre de planification stratégique afin de fixer le sort de la société. La firme fondée en 1973 exploite présentement 10 bureaux, neuf au pays et un à Paris.

Au Québec Heenan Blaikie est active à Montréal, Québec, Trois-Rivières et Sherbrooke. Plusieurs personnalités travaillent au sein de Heenan Blaikie, Jean Chrétien, Pierre Marc Johnson, Michel Bastarache et Marcel Aubut, notamment.

«Ça fait plusieurs mois que ça va mal chez Heenan. La firme a gelé les salaires et a retenu des versements de dividendes destinés aux associés», a confié à Argent, un avocat montréalais, qui préfère garder l’anonymat.

Plusieurs juristes ont confirmé à Argent que des avocats, dont des associés renommés, sont actuellement à la recherche d’un nouvel emploi. Près d’une quarantaine de personnes ont déjà quitté le navire, au cours des derniers mois, pour aller travailler chez des concurrents.

Les avocats Éric Levy, Manon Thivierge et Antonella Penta ont, par exemple, quitté récemment le bureau montréalais de Heenan Blaikie pour devenir associés chez Osler. Il semble que de tels départs aient provoqué une crise de liquidité au sein de la firme.

«Quand un associé qui facture cinq millions de dollars par année quitte le navire, il part avec ses clients», a exprimé une source au fait du dossier, précisant que la plupart des grands noms sont déjà rendus au sein d’autres firmes.

La multiplication des départs aurait mis davantage de pression sur les finances de la société puisque les associés réclament leur investissement lorsqu’ils désertent.

«Si la firme n’est pas assez capitalisée, elle n’est pas en mesure de payer», a expliqué un avocat, soulignant que Heenan peut prendre jusqu’à 36 mois pour rembourser ses anciens associés.

Selon les informations obtenues par Argent, les propriétaires de la firme qui regroupe plus de 500 avocats vont étudier différents scénarios samedi.

En premier lieu, la direction essaiera de sauver la firme en tentant de convaincre les associés restants de demeurer fidèles pour environ cinq ans.

Si l’option n’est pas retenue, comme le croient les sources consultées par Argent, les associés pourraient choisir de diviser les bureaux en cabinets indépendants. Des rumeurs indiquent que les avocats torontois se joindraient à une firme étrangère et que les équipes montréalaises seraient scindées. Le nom de DLA Piper a été évoqué par certains médias.

Les avocats qui pratiquent le droit du travail formeraient un autre cabinet et ceux qui oeuvrent en droit des affaires tenteraient de se joindre à une autre firme de la métropole. Dans son édition de vendredi, le« Financial Post» indiquait que Heenan Blaikie pourrait aussi se déclarer insolvable.

Les cabinets d’avocats ne sont pas à l’abri des restructurations et des faillites. En 2012, la firme américaine Dewey Leboeuf a dû déclarer faillite. Elle comptait parmi ses clients, des entreprises comme Dell, Oracle et Panasonic.

La porte-parole de Heenan Blaikie n'a pas retourné les appels d'Argent, mais a confirmé par courriel la tenue de la réunion des associés ce samedi.
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