Où sont passés les stagiaires de Heenan?
Marie Pâris
2014-03-06 15:00:00
Alors qu’ils étaient en cours d’apprentissage dans l’un des cabinets les plus réputés au pays, cinq stagiaires se sont retrouvés sans formateur. Ont-ils réussi à se replacer?
«Ils ont du être très inquiets, parce qu’il n’y a pas de précédent, ils ne savaient pas ce qui allait se passer. Ils savaient que tous les grands cabinets sont complets, donc ils attendaient en se disant : “Il n’y a plus de place nulle part. Qu’est-ce qu’on fait ?”» a déclaré au Canadian Lawyer Karen Rogers, associée au bureau de Montréal de Heenan et responsable du recrutement.
«Nous avons réussi à faire de notre mieux»
Un véritable choc pour ces stagiaires qui avaient été séléctionnés pour être formés dans l’un des meilleurs cabinets canadiens et se sont retrouvés au pied du mur en l’espace de quelques semaines alors qu’il faut parfois des mois voir des années pour trouver un stage.
«Dans cette horrible situation, nous avons réussi à faire de notre mieux. Nous avons tous réussi à trouver une place dans un autre grand cabinet», a expliqué au journal Montreal Gazette Charif El-Khouri, l’un des stagiaires.
L’étudiant, diplômé de l’Université McGill poursuivra son apprentissage chez Stikeman Elliott, de même que son camarade Andrew Haikal, de l’Université de Montréal. Maude Longtin, de l’UdeM également, s’est quant à elle trouvé une place chez BLG.
Norton Rose Fullbright a accueilli Jemmy Nelson, qui avait commencé comme étudiante d'été chez Heenan Blaikie en mai 2011, et avait débuté son stage en janvier. Diplômée de l'Université d'Ottawa, la jeune femme détient également un Juris Doctor de la Queen University.
La cinquième stagiaire, Alexandra Lattion, diplômée de la faculté de droit de McGill, s'est recasée quant à elle chez LCM Avocats.
Conditions strictes
Toute cette expérience est donc un mauvais souvenir pour ces étudiants qui ont légitimement pu craindre pour la validation de leur formation professionnelle.
En effet, le déroulement du stage doit respecter les conditions fixées par le Règlement sur la formation professionnelle des avocats. Il prévoit notamment que l’étudiant doit terminer son stage dans les trois ans à compter de la date d’admissibilité au stage.
Il doit être d’une durée de six mois consécutifs à temps plein, et en cas d’absence de plus de 10 jours ouvrables, le stagiaire doit faire une demande d'interruption auprès du Comité de la formation professionnelle du Barreau. Par ailleurs, il appartient au Comité d’autoriser le changement de maître de stage au cours de la formation.
Selon Charif El-Khouri, Heenan a fait tout ce qui était en son pouvoir pour aider les étudiants, de même que les universités montréalaises, qui veulent assurer une transition en douceur pour les stagiaires et leur ont promis qu’ils ne seraient pénalisés en aucune façon.
Une dizaine de stagiaires prévus pour juin
«J’ai appelé des associés des grands cabinets et leur ai envoyé une liste de nos étudiants. Nous avons aussi écrit aux autres cabinets. La communauté juridique a joint ses efforts pour aider les stagiaires», explique Karen Rogers.
En Ontario, le barreau oblige les cabinets qui annulent leurs offres de stage à aider les étudiants à trouver une alternative.
Contactés, les stagiaires n’ont pas souhaité commenter leur changement de cabinet.
En attendant, on ne sait pas encore ce qu’il adviendra de la dizaine d’étudiants qui devaient normalement commencer leur stage chez Heenan en juin prochain et qui sont actuellement inscrit à l’École du Barreau.
Souhaitons-leur d’avoir autant de chance que leurs prédécesseurs.
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