Heenan: Who’s next?

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Emeline Magnier

2014-03-13 15:00:00

Le tombeau de Heenan Blaikie n’est pas encore tout à fait refermé que déjà les mauvaises langues spéculent sur le nom du prochain cabinet à subir le même sort. Who’s next?

Les mauvaises langues spéculent déjà sur le nom du prochain cabinet à subir le même sort que Heenan Blaikie.
Les mauvaises langues spéculent déjà sur le nom du prochain cabinet à subir le même sort que Heenan Blaikie.
Les perspectives d'avenir pour le milieu juridique canadien ne seraient pas des plus réjouissantes.

Selon un associé directeur d'un grand cabinet d'avocats, une étude réalisée par Deloitte Canada révélerait qu'un autre bureau pancanadien disparaîtra, et ce, aussi tôt qu’au cours des douze prochains mois!

C'est en tout cas ce que rapporte ce matin le Legal Post.

Le rapport du cabinet de services professionnels indiquerait que le bureau le plus susceptible d'être touché serait une firme nationale, basée à Toronto.

Fermetures à venir

Le même associé directeur, parlant sous couvert de l'anonymat, a également déclaré au Legal Post que l'étude est le résultat d'une enquête de huit mois portant sur le marché juridique et réalisée par la branche stratégie et gestion de Deloitte. D'après lui, il ne serait donc pas étonnant que d'autres bureaux ferment leurs portes prochainement.

Contacté, Deloitte a refusé de commenter. «Nos politiques et code de déontologie nous interdisent de parler de toute information relative à nos clients ou aux travaux que nous faisons pour eux», a déclaré au Post un porte-parole.

L'effondrement d'un autre cabinet national ne ferait qu’ébranler un peu plus la communauté juridique. Annoncée le 5 février dernier, la dissolution de Heenan Blaikie a révélé que même les bureaux les plus renommés et ancrés dans le paysage juridique peuvent s'écrouler en moins de temps qu'il ne faut pour le dire.

Pourtant à ce jour, la cause de cette dissolution reste encore indéterminée. Depuis plus d'un mois, plusieurs justifications ont été avancées pour tenter d'expliquer la fermeture du bureau qui embauchait pas mois de 575 avocats au Canada et plus du double en employés de soutien.

Une multitudes de causes

Pour Roy Heenan ce n'était pas une question d'argent.
Pour Roy Heenan ce n'était pas une question d'argent.
S’il s’agit de difficultés financières pour certains, cette théorie a été réfutée par plusieurs autres, dont Roy Heenan, l'un des fondateurs du cabinet, chiffres à l'appui. Il avait indiqué à The Gazette que le bureau a généré un volume d'affaires de 222 millions $ et des profits de 75 millions $ l'an dernier. Le mois de décembre aurait été l'un des meilleurs mois de l'histoire du bureau, avec 35 millions $ de facturation.

Pourtant le groupe de pratique transactionnelle aurait connu une baisse d'activité de près de 85% au cours des dernières années, occasionnant un gel des salaires et une retenue des dividendes des associés. La baisse de 10 à 15% de leurs revenus aurait précipité le départ de bon nombre d'entre eux dans les mois précédents la dissolution.

Mais pour M. Heenan, l'explication se trouve plutôt dans les divergences internes et le manque de leadership, alors que les deux codirecteurs associés nationaux, Mes Robert Bonhomme et Kip Daechse ne s'entendaient pas bien.

Contexte structurel

Les récentes décisions de la Cour suprême en matière de conflits d'intérêts engendreraient également des difficultés pour les cabinets canadiens qui occupent un marché relativement limité et qui se trouvent donc limités dans leur capacité à agir pour certains clients.

La pression croissante sur les prix visant notamment à faire baisser le coût des tâches pouvant être déléguées aux parajuristes ou à des sous-traitants serait aussi à inclure dans l'équation.

Les règles du jeux ont également été affectées par les fusions de cabinets nationaux avec des joueurs présents sur l’échiquier mondial. Ogilvy Renault à Montréal, Macleod Dixon à Calgary officient désormais sous la bannière Norton Rose Fulbright, tandis que Fraser Milner Casgrain est devenu Dentons.

Peu de croissance

Sans considérer les différentes fusions intervenues, aucun cabinet d'avocats canadien n'a connu de croissance importante au cours des dernières années sur le plan des effectifs.

Parmi les 15 plus grands bureaux, ceux qui comptent le plus grands nombre de membres sont Gowling Lafleur Henderson et Borden Ladner Gervais, avec plus de 700 avocats. Viennent ensuite Fasken Martineau Dumoulin et Norton Rose Fulbright avec plus de 625 avocats, McCarthy Tétrault, Blake Cassels & Graydon et Dentons oscillent entre 500 et 600 avocats, Miller Thomson, Stikeman Elliott et Osler Hoskin & Harcourt ont tous plus de 400 membres.

Mc Millan et Bennett Jones comptent 300 avocats, Torys 275 et Davies Ward Phillips & Vineberg 250.

Parmi les 575 avocats qui travaillaient chez Heenan Blaikie, 500 d'entre eux se seraient replacés, les plus grands preneurs étant les cabinets nationaux tel que Dentons - qui a embauché 46 avocats - et les cabinets régionaux, comme Lavery- avec 85 nouveaux juristes -.

Le problème se serait-il déplacé? Affaire à suivre…
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