La fin des grands bureaux?

Main image

Emeline Magnier

2014-04-03 13:15:00

Tandis qu'Heenan Blaikie a fermé ses portes il y a plus d'un mois, le modèle des grands bureaux d'avocats est mis à mal par le contexte actuel. Un modèle d'affaires en voie d'extinction?

David Pickwoad, conseiller juridique de la Baie d'Hudson
David Pickwoad, conseiller juridique de la Baie d'Hudson
Les grands bureaux canadiens ne seraient plus tant à leurs aises dans le système juridique actuel.

Et la dissolution d'Heenan Blaikie au début du mois de février - septième plus grand cabinet d'avocats canadien avec plus de 500 avocats - ne serait pas la seule illustration de ce phénomène, rapporte the Globe and Mail.

D'autres cabinets connaîtraient actuellement une diminution notable de leur nombre de membres. McCarthy Tétrault compte actuellement 560 avocats, contre 700 en 2008. Certaines firmes de premier plan chercheraient à se relocaliser dans des bureaux moins coûteux ou à réduire l'espace qu'ils occupent actuellement.

Le «désactionnariat» - mot inconnu jusqu'à lors- serait devenu pratique courante: il décrit le processus de suppression des chaises d'associés à la table des détenteurs d'actions ou de parts sociales du cabinet.

«Jusqu'à il y a environ un an un an et demi, il y avait des critiques, mais on pensait que rien ne changerait, a déclaré David Pickwoad, conseiller juridique de la Baie d'Hudson et ancien associé de chez Stikeman Elliott. Mais aujourd'hui, les choses évoluent à un rythme effréné.»

Les places en cabinets sont de plus en plus chères. Durant les dernières années, 12 à 15% des étudiants en droit n'ont pas trouvé de stage en Ontario. Pour les associés et les collaborateurs seniors, le constat n'est pas non plus reluisant, explique Christopher Sweeney, directeur de ZSA. « Nous sommes occupés avec les associés qui bougent latéralement et les embauches de conseillers juridiques à l'interne».

Christopher Sweeney, directeur de ZSA
Christopher Sweeney, directeur de ZSA
La principale cause de ce phénomène: le nombre de transactions qui est bien inférieur à celui que connaissaient les cabinets d'avocats il y a encore quelques années.

Ce ralentissement souligne aussi certaines pratiques obsolètes, très ancrées dans une profession connue pour être traditionaliste et conservatrice.

Une facturation à des taux horaires à quatre chiffres n'est plus envisageable au vu du contexte économique et des politiques de diminutions des coûts pratiquées par les entreprises, toutes tailles confondues. La faillite du géant américain Dewey Leboeuf en est un des exemples les plus représentatifs.

Les avancées technologiques, l'externalisation et les nouvelles méthodes de gestion axées sur la transparence façonnent un nouveau paysage qui comporte aussi de nouvelles ouvertures auxquelles l'ensemble des acteurs devront s’adapter.
10520

Publier un nouveau commentaire

Annuler
Remarque

Votre commentaire doit être approuvé par un modérateur avant d’être affiché.

NETiquette sur les commentaires

Les commentaires sont les bienvenus sur le site. Ils sont validés par la Rédaction avant d’être publiés et exclus s’ils présentent un caractère injurieux, raciste ou diffamatoire. Si malgré cette politique de modération, un commentaire publié sur le site vous dérange, prenez immédiatement contact par courriel (info@droit-inc.com) avec la Rédaction. Si votre demande apparait légitime, le commentaire sera retiré sur le champ. Vous pouvez également utiliser l’espace dédié aux commentaires pour publier, dans les mêmes conditions de validation, un droit de réponse.

Bien à vous,

La Rédaction de Droit-inc.com

PLUS

Articles similaires