Pierre Arcand

Je veux plaider au fond plus souvent, est-ce possible ?

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Pierre Arcand

2014-04-14 10:15:00

Attiré par une pratique de plaideur, un jeune avocat criminaliste se demande s’il peut se réorienter vers un autre domaine du droit où les procès au fond seraient plus fréquents. Pierre Arcand lui répond...

Question:

Bonjour,

Je pratique en droit criminel depuis mon assermentation, il y a maintenant 5 ans. J’avais choisi ce type de pratique car j’avais et j’ai toujours le goût de plaider mais je réalise que je négocie bien plus souvent que je ne plaide.

En plus, les relations avec les clients ne sont pas de tout repos tant au niveau du respect qu’au niveau financier. Est-ce trop tard pour changer de secteur de pratique ?

Réponse:

Cher lecteur,

Pierre Arcand, recruteur juridique, répond à vos questions
Pierre Arcand, recruteur juridique, répond à vos questions
Il faut savoir qu’il n’est jamais trop tard pour changer mais plus vous attendrez, plus les sacrifices seront grands. Déjà, dans votre situation actuelle, modifier votre pratique exigera des efforts, de l’humilité et un peu de chance.

Par contre, avant d’amorcer de grands changements, il faut vous assurer que le processus choisi éloignera les aspects de votre pratique que vous aimez moins. Vous me parlez du fait que vous négociez plus que vous ne plaidez au fond. Je suis désolé de vous apprendre que c’est le cas dans tous les domaines de pratique.

Les coûts reliés aux procès et les délais applicables à ceux-ci sont en parties responsables de cette situation. Le gros bon sens justifie également une grande partie des ententes hors cour tant au niveau civil que criminel. Par conséquent, si votre réorientation vise principalement le fait de plaider au fond plus fréquemment, j’ai bien peur que vous ne courriez au désastre.

En ce qui a trait aux relations avec les clients, tant que vous resterez en pratique privée vous devrez faire face à cet aspect de votre vie professionnelle. Je peux concevoir que les clients d’un criminaliste peuvent être plus difficiles à gérer que ceux d’un civiliste mais ne vous bercez pas d’illusions. Les clients ont toujours des attentes face aux services fournis et elles ne sont pas toujours réalistes et ce, peu importe le domaine de pratique. Pour éloigner cet irritant, votre seule option serait de faire une croix sur la pratique privée. Êtes-vous prêt à faire ce choix ?

Si oui, pour un criminaliste comme vous, mon premier réflexe est de vous diriger vers les concours visant à combler des postes au niveau de la couronne provinciale ou fédérale mais ne négligez pas les municipalités qui disposent aussi d’un contentieux car elles emploient des procureurs pour les cours municipales.

Si le fait de plaider pour la couronne ou une municipalité ne vous inspire pas, je vous suggère une transition vers des organismes tels que l’AMF, les ordres professionnels ou tous ceux chargés d’appliquer une réglementation ayant un volet pénal pourraient avoir un intérêt pour un juriste ayant une expérience en droit criminel. Il en va de même pour les entreprises œuvrant dans des secteurs lourdement réglementé tel que l’industrie du transport routier.

Toutes ces options vous éloigneront des aspects financiers de la pratique privée tout en ne nécessitant pas de développer une clientèle mais il s’agirait d’une réorientation majeure de votre pratique. Un changement moins radical consisterait à vous diriger vers une pratique de criminaliste mais au niveau de crimes de cols blancs ou encore les crimes économiques.

Ce type de pratique amène une clientèle différente et plusieurs cabinets de bonne dimension comptent dans leurs rangs ce type de spécialistes. Peut-être pourraient-ils être intéressés par votre profil. Avec cette option cependant, vous ne plaiderez pas plus souvent au fond mais c’est d’ailleurs le cas pour l’ensemble des scénarios envisageables alors aussi bien en faire votre deuil.

J’espère que mes conseils pourront vous être utiles et je vous souhaite une belle semaine.

La Question au Recruteur

Chaque semaine, le recruteur juridique Pierre Arcand répond à une question posée par vous, chers lecteurs.

La Question au Recruteur de la semaine est choisie parmi toutes celles reçues sur le site. Toutes les questions sont bonnes pour autant qu’elles concernent votre carrière de juriste.


Sur l'auteur

Pierre Arcand s'est spécialisé en recrutement juridique après avoir pratiqué le droit pendant une douzaine d'années. Ayant été associé au sein de cabinets boutiques ainsi que d'un important cabinet de Montréal, il connaît bien la communauté juridique et les enjeux reliés à la pratique du droit tant en cabinet qu'en entreprise. Arcand et Associés, une entreprise spécialisée dans le recrutement de cadres et de professionnels, a été fondée en 1999. Pierre Arcand et son équipe apporte un soutien professionnel tant aux entreprises qu'aux cabinets qui cherchent à recruter les meilleurs candidats disponibles.
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