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Avocat intimidé par la Couronne : le procès de l’accusé aura lieu

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Agnès Rossignol

2014-07-23 13:15:00

Le procès de celui qui avait menacé un procureur de la Couronne aura lieu malgré le comportement « inapproprié » de deux autres procureurs envers l’avocat de l’accusé...

Me Antonio Cabral
Me Antonio Cabral
Dans un jugement rendu hier, le juge Normand Bonin de la Cour du Québec (district de Joliette), a rejeté la requête de Marco Barquin Varela, qui demandait l'arrêt de la procédure judiciaire au motif que son droit à l'avocat de son choix et à un procès équitable n'avaient pas été respectés, rapporte La Presse.

M. Barquin Varela est accusé d’avoir harcelé et menacé en décembre dernier le procureur de la Couronne Martin Joly en plein tribunal.

Me Antonio Cabral, son avocat, s’était en effet retiré du dossier craignant d'être barré par la Couronne par la suite. Il prétendait avoir été intimidé par Me Marilène Laviolette, compagne du procureur et elle-même procureure de la Couronne. « En tout cas, tu ne pourras plus jamais négocier un dossier avec la poursuite de Montréal », lui aurait-elle lancé.

En outre, en février dans une autre affaire impliquant M. Barquin Varela où Me Cabral le représentait, le procureur de la Couronne Éric Poudrier, avait expliqué au juge, après que le détenu ait quitté la salle à la fin de l'audience, que l'accusé avait déjà menacé un procureur de la Couronne.

« Comportement inapproprié »

Me Marilène Laviolette, compagne du procureur et elle-même procureure de la Couronne
Me Marilène Laviolette, compagne du procureur et elle-même procureure de la Couronne
Dans sa décision, le juge Bonin en charge du dossier a qualifié le comportement des deux avocats du directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) d'« inapproprié ». Il considère même les propos tenus par Me Laviolette « à la limite d'un abus de pouvoir ».

« Il s'agit d'une situation où Me Laviolette a laissé ses émotions l'emporter sur ses devoirs professionnels et d'une situation où Me Poudrier a mal interprété le rôle du juge en regard de la sécurité dans la salle (...)».

Mais, selon lui, les agissements des deux procureurs qui « n'ont pas de lien entre eux » et « demeurent circonstanciels » ne justifient pas pour autant un arrêt du processus judiciaire. Au contraire, « ce serait l'arrêt des procédures ici qui risquerait de nuire à l'image de la justice », affirme-t-il tout en soulignant que rien n'indiquait que l'accusé avait été privé de ses droits fondamentaux.

Le magistrat relève en outre que le DPCP avait pris des mesures pour assurer un traitement équitable du dossier en nommant un procureur d'un autre district.

Le procés de M. Barquin Varelase tiendra donc les 7 et 8 octobre prochain.
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