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La Fondation du CHUM veut faire annuler un testament

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Agence Qmi

2014-08-19 09:59:00

La Fondation du CHUM veut faire annuler le testament d'un important donateur qui l'a presque rayée de sa succession peu avant sa mort, ce qui la priverait de 2 M$ en héritage…

La Fondation du CHUM veut faire annuler un testament
La Fondation du CHUM veut faire annuler un testament
« Pour 2 M$, ça vaut la peine que la Fondation s'en occupe. C'est un montant important pour le CHUM », souligne le président du conseil d'administration de la Fondation, Gilles Dulude, faisant référence à une requête récemment déposée en Cour supérieure pour faire annuler le testament qu'a fait notarier Willy Feyen en 2012.

Dans un précédent testament datant du 6 juin 2011, le donateur léguait en effet l'ensemble de ses biens, dont un condo de 314 800 $ situé dans le Vieux Montréal, à la Fondation du CHUM après sa mort et celle de sa conjointe.

Décédé en 2013, M. Feyen avait à coeur la Fondation, à qui il avait donné un condo d'une valeur de 382 000 $ en 2009. Il participait aussi régulièrement aux activités caritatives de l'organisme depuis plus de 20 ans, selon M. Dulude.

Le philanthrope avait également prévu deux montants de 50 000 $ pour son comptable Charles Azouz et une autre employée du couple, Martine Molaison.

Psychiatrie

D'après la requête, le septuagénaire aurait toutefois changé son testament le 29 août 2012 alors qu'il était hospitalisé depuis près de deux mois au département de psychiatrie du Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM).

Son état mental s'étant dégradé au cours de l'année, il avait pourtant été informé par ses médecins qu'il était « inapte à transiger », apprend-on dans le document judiciaire.

Ce second testament stipule que la Fondation du CHUM recevra seulement 50 000 $ au décès de M. Feyen.

C'est le fils de sa conjointe, Jean-Jacques Vollen, qui hériterait du reste de ses biens, à l'exception de deux montants de 200 000 $ versés au comptable et à l'employée du couple.

« Indigne de succéder »

Me Alain Castonguay était le comptable et notaire du couple.
Me Alain Castonguay était le comptable et notaire du couple.
« Il est peu vraisemblable que Willy Feyen ait voulu constituer ( M. Vollen) comme son légataire universel », indique la requête.

Il semble que M. Feyen avait fait de nombreux reproches à son beau-fils dans une lettre datée du 30 septembre 2005. Il y déplorait « l'attitude hostile » de M. Vollen à l'égard de sa mère – et épouse de M. Feyen –, Georgette Vande Reyde. La missive se terminait par: « Vous vous êtes rendu indigne de succéder.»

Willy Feyen est décédé le 25 juillet 2013. Son épouse l'avait précédé de cinq mois. C'est le comptable et le notaire du couple, Me Alain Castonguay, qui sont liquidateurs de la succession.

Ils sont tous deux visés par la requête de la Fondation, comme Martine Molaison.

Responsabilité du notaire

Un notaire n'a pas à juger si un testament est raisonnable ou pas, affirme le directeur des communications de la Chambre des notaires, Martin Scallon.

« Jusqu'à preuve du contraire, le client a le droit de faire des changements à son testament, explique- t- il. S'il n'y a pas d'indice d'une inaptitude évidente, le notaire va procéder à l'acte.»
Par contre, s'il sait que son client a des problèmes cognitifs, le notaire a l'obligation de demander un certificat médical, note M. Scallon.

Or, Me Alain Castonguay n'ignorait pas le problème de santé lié à la capacité mentale de Willy Feyen puisqu'il a informé ce dernier, à la mi-avril 2012, qu'il contacterait son médecin traitant afin de connaître son opinion sur la capacité de M. Feyen de prendre des décisions pour lui-même, allègue le document judiciaire.

Ainsi, la Fondation du CHUM demande au tribunal d'annuler le plus récent testament produit par une collègue de Me Castonguay. « C'est une démarche nécessaire pour clarifier le testament d'un de nos principaux donateurs », avance Gilles Dulude.

Charles Azouz et Alain Castonguay n'ont pas répondu à nos appels et Martine Molaison n'a pas voulu commenter.

Il a été impossible de joindre Jean Jacques Vollen.
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