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Délocalisation des services pour Torys: et les autres ?
Emeline Magnier
2014-08-21 11:15:00
Tandis que Torys va ouvrir un cabinet à Halifax où il fera exécuter du travail juridique à moindre coût, comment les autres bureaux procèdent-ils pour limiter la facture des clients ?
Cette délocalisation dans la capitale de la Nouvelle-Écosse devrait permettre de réduire les coûts des services - grâce notamment aux montants moins élevés des salaires et du loyer - et d'appliquer des honoraires fixes peu élevés. L'équipe d'avocats sera pilotée
par Me Christopher J. Fowles, associé au bureau de Toronto.
L'approche adoptée par Torys suscite l'intérêt de nombreux clients attirés par la baisse de leurs factures mais cette méthode ne fait pas l'unanimité dans la communauté juridique, rapporte The Financial Post.
« L'externalisation des services juridiques n'est pas la solution miracle. C'est une partie de la combinaison gagnante à laquelle il faut ajouter des talents et des outils », considère Me Matthew Peters, leader national section Marchés chez McCarthy Tétrault.
Son cabinet a opté pour une approche de « co-servicing » incluant une entente avec deux cabinets d'avocats - Exigent Group et Cognition LLP- qui lui fournissent des services d'entrée et de milieu de gamme. « Il faut accepter le fait qu'on ne peut pas être bon dans tout », ajoute l’avocat.
Pour ce type de travail juridique, Norton Rose Fulbright a recours à ses bureaux d'Ottawa et Québec qui sont capables de fournir des services aux clients à moindre coût. « Quand le cabinet s'est agrandit, il est devenu clair que certaines juridictions étaient plus chères que d'autres » commente Me Andrew Fleming, l'associé directeur du bureau torontois.
Si chaque cabinet a recours à sa propre combinaison pour réduire les coûts, tous les acteurs conviennent que le modèle traditionnel de fourniture de services juridiques n'est plus adapté à la réalité du marché.
« Les cabinets doivent développer de nouveaux modèles d'affaires. Les conseillers juridiques subissent une pression pour réduire les coûts et cela ne va pas s'arrêter », indique Me Fred Headon, président sortant de l'Association du Barreau Canadien.
Selon lui, les bureaux d'avocats doivent s'adapter comme ont eu à le faire les intervenants dans d'autres industries. « Dans presque toutes les entreprises, les tâches sont clairement délimitées alors que dans un cabinet d'avocats traditionnel, on s'attendait à ce que l'avocat fasse tout. »
Les clients sont désormais attirés par les taux horaires et ce qui était inconcevables hier - délocalisation, externalisation, incubation - est aujourd'hui réclamé.
L'ouverture d'un bureau à Halifax est la réponse de Torys à cette pression croissante sur les prix. « Les clients sont très favorables à notre approche même si d'autres sont assez surpris » conclut Me Fowles.
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