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Comment Juripop a été sauvé

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Daphnée Hacker-b.

2014-08-27 15:00:00

Aux prises avec des problèmes de liquidité, la clinique Juripop a dû se soumettre à un redressement, tout cela pendant que son DG passait le Barreau…

Marc-Antoine Cloutier est cofondateur de la clinique juridique Juripop
Marc-Antoine Cloutier est cofondateur de la clinique juridique Juripop
La « pause » de Marc-Antoine Cloutier aura été de courte durée. Ce dernier a quitté la direction de la clinique juridique Juripop pour se consacrer à l’école du Barreau, cédant la place à Claude Provencher, ex-DG du Barreau.

Or, dès la première semaine de janvier, les mauvaises nouvelles ont afflué jusqu’aux bancs d’école. L’organisme n’avait que quelques semaines pour trouver 250 000 $... Et entamer une solide restructuration financière.

« Quand j’ai compris que nous faisions face à de sérieux problèmes de liquidité, j’ai failli tout lâcher pour aller m’occuper de Juripop », raconte-il, en entrevue avec Droit-inc. C’est la première fois que le cofondateur de la clinique juridique parle publiquement de cet épisode difficile, où il a craint de voir disparaître l’organisme qu’il a mis sur pied il y a cinq ans, avec Julien D. Pelletier.

Un agenda qui déborde

M. Cloutier n’a pu se résoudre à laisser tomber ni Juripop, ni le Barreau. Rapidement, il redevient DG de la clinique. Entre les réunions d’urgence du conseil d’administration (où siègent notamment Gilles Duceppe, Lucien Bouchard et le VP de GazMétro, Pierre Despars), les appels et les rencontres avec partenaires et ministres, les sessions d’études et les cours... les journées sont bien remplies.

« Je me levais à 6h du matin pour étudier, j’allais au Barreau l’après-midi, et le soir, jusqu’à tard, j’étais au bureau. C’était sans répit, mais il le fallait », se remémore-t-il. Tenant Juripop à bras-le-corps, le jeune homme de 25 ans a dû composer avec la dure réalité d’un redressement, excluant certains projets de développement et coupant des postes pour se recentrer sur la mission de base de l’organisme, qui souhaite avant tout assurer un accès à des avocats à faibles coûts. «J'ai été chanceux de pouvoir compter sur une équipe dévouée, où tout le monde s'est démené pour trouver des solutions», explique-t-il.

Le soutien des partenaires

Claude Provencher, ex-DG du barreau
Claude Provencher, ex-DG du barreau
« Il a fallu convaincre nos partenaires qu’on allait se concentrer sur les services essentiels, que nous allions trouver le meilleur rythme de croissance pour aider le plus de gens tout en restant viables », explique M. Cloutier.

Ainsi, plusieurs partenaires ont répondu favorablement à l’appel à l’aide de Juripop, dont la Chambre des notaires du Québec, qui a, selon M. Cloutier, « permis de renflouer le coffre du fonds d’accès justice ». Parmi les autres soutiens financiers, on note Investissement Québec, la FTQ, le Centre local de développement de Roussillon et le Réseau d’investissement social du Québec. Cette aide parapublique, en plus d’une enveloppe discrétionnaire du ministre de la Justice, permet à Juripop de récolter 20 % de la somme nécessaire à son budget annuel, qui frôle les 1,2 millions de dollars.

« Une chance que nous avons cette aide, car à l’heure actuelle, il n’y a aucun programme de soutien financier récurrent qui existe pour les organismes à but non lucratif dans le milieu juridique », se désole M. Cloutier.

Pour l'amour du droit agricole

Fier d’avoir à la fois passé haut la main l’examen du Barreau et remis sur pied sa clinique, Marc-Antoine Cloutier a choisi un lieu de stage « à son image ». Étant donné que plusieurs grands cabinets soutiennent Juripop, l’avocat-en-devenir admet avoir eu plusieurs offres de stages alléchantes.

Il a préféré se tourner vers le cabinet Deveau, Bourgeois, Gagné, Hébert & associés, à Laval, qui lui permettait d’être « mis à contribution correctement ». « Ici on me laisse développer ma propre clientèle, on respecte ce que je fais, je suis très bien », relate celui qui traite autant des dossiers en droit corporatif, municipal et agricole.

Ce fils d’agriculteur, né à Nappierville, sur la Rive-Sud, avoue être grandement attiré par le droit agricole. Impossible toutefois de savoir s’il consacrera sa carrière à ce domaine précis du droit.

« J’ignore encore ce que je veux faire exactement, mais une chose est sûre, je resterai impliqué dans Juripop, à un degré ou à un autre », dit-il.

Président recherché, des intéressés?

Il semblerait que plusieurs discussions sont en cours pour trouver un nouveau président pour le CA de Juripop. « Nous avons approché plusieurs avocats très influents », assure M. Cloutier, refusant d’en dire plus. L’heureux élu devrait être connu d’ici la fin du mois de septembre, ajoute-t-il. En attendant, les intéressés peuvent se manifester...
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