Comment dire non ?

Main image

Sophie Audet

2014-10-31 14:15:00

Incapable de refuser d’aider quand une personne ou une organisation la sollicite, une jeune avocate se retrouve avec un horaire surchargé. Son coach l’aide à mieux cibler ses interventions...

Sophie Audet est coach d'affaires
Sophie Audet est coach d'affaires
Amélie est une jeune avocate qui pratique le droit commercial dans un cabinet montréalais.

Sophie Audet, coach d’affaires, l'assiste dans le développement de son leadership et répond aux questions qu’elle se pose quand elle est mise en difficulté dans le cadre de situations professionnelles.

À: Coach
De: Amélie
Sujet: Comment dire « non » ?
Date: 30 octobre 2014 – 9 : 33

Salut Coach,

J’espère que tu vas bien. De mon côté, je suis arrivée très tôt ce matin, avec l’objectif d’organiser mon temps quant à tous les projets non facturables auxquels j’ai dit « oui » dans les derniers mois. Je suis tétanisée par l’ampleur de la tâche.

J’ai utilisé la matrice des priorités de Eisenhower (que tu m’as recommandée) et je constate que j’ai tellement accepté de projets que plusieurs de mes activités caritatives font maintenant partie des tâches urgentes et importantes que je dois accomplir dans les prochaines semaines…

Mon principal problème est mon incapacité à dire « non ». C’est comme si mon cerveau avait été préprogrammé pour dire « oui » par défaut à tout ce qui m’est demandé, particulièrement lorsqu’il s’agit d’une bonne cause ou d’aider quelqu’un que j’estime.

A titre d’exemple, d’ici le temps des fêtes, j’ai accepté de m’occuper du financement d’une cause qui tient à cœur un de mes collègues et d’assister un des associés à organiser le party de Noël. Comme si ce n’était pas déjà suffisant, j’ai accepté de prendre un dossier probono qui me prend énormément de temps et de m’impliquer dans le comité responsable de l’embauche des étudiants.

Pour t’illustrer à quel point je suis ridicule, j’ai trouvé le moyen, encore ce matin, de confirmer ma participation à une activité bénéfice organisée par le Bellâtre alors que je croule sous les piles de dossiers.

Est ce qu’il y a une potion magique qui permet de dire « non » ? Si oui, merci de m’en donner la formule !

Au plaisir de te lire sous peu.

Amélie

À : Amélie
De : Coach
Sujet : La clé : « Know Your No »
Date: 30 octobre 2014 – 13 : 45

Bonjour Amélie,

La réussite est souvent construite par la multiplicité des opportunités que nous avons su saisir et réaliser avec succès. Le problème est que la réussite attire de plus en plus d’opportunités. Le défi est donc de prioriser les multiples opportunités qui se présentent à nous.

Plutôt que de réfléchir à nos priorités, nous avons souvent le réflexe de dire « oui » immédiatement ou de rester vagues, dans le but de garder nos options ouvertes. Or, de façon inévitable, ceci finit par entraîner une surcharge d’engagements. Nous nous retrouvons alors exténués ou forcés de décevoir des gens.

Pour éviter ce piège, nous devons apprendre à dire « non » de façon élégante mais ferme. Selon Ed Batista, professeur au Standford Graduate School of Business, le succès de notre démarche dépend de notre capacité à gérer nos émotions dans ce processus.*

Ces émotions peuvent être très subtiles. À titre d’exemple, pour éviter de ressentir l’anxiété qui nous murmure que nous pourrions rater l’occasion de notre vie, nous avons souvent le réflexe de dire « oui » immédiatement.

Une stratégie simple pour y remédier consiste à gagner un peu de temps avant de répondre. Cet espace nous permettra de ne pas être victime de nos propres émotions et de faire la part des choses avant de donner une réponse.

Pour ce qui est de la façon de s’y prendre pour que notre approche soit ferme et élégante, Peter Bregman, auteur à succès et chroniqueur au Harvard Business Review, recommande les stratégies suivantes: * *

1) « Know Your No » : De prime abord, nous devons identifier, à la lumière de nos valeurs et de ce que nous voulons accomplir au niveau professionnel, les créneaux qui nous tiennent à cœur et dans lesquels nous voulons consacrer du temps. Par la suite, nous devons accepter uniquement les projets qui cadrent dans ces créneaux.

2) Répondre rapidement en montrant notre appréciation : Il est important de ne pas répondre par réflexe. Par contre, nous devons néanmoins le faire rapidement afin d’éviter de faire perdre son temps à notre interlocuteur. Il est également important de prendre conscience que ce n’est pas la personne que nous rejetons mais le projet que nous déclinons. À cet égard, prendre le temps de remercier notre interlocuteur pour sa confiance et pour avoir pensé à nous peut faire toute la différence.

3) Expliquer pourquoi – être clair, succinct et authentique : Une bonne communication du motif de notre choix permet à notre interlocuteur d’accepter plus facilement une réponse négative. Une explication claire, succincte et authentique est en général la meilleure solution.

4) Assumer nos choix : Afin de gérer la petite voix qui nous murmure que nous pourrions rater l’opportunité de notre vie, nous devons garder en tête qu’à chaque fois que nous disons « non » à quelque chose, nous disons « oui » à autre chose de plus important pour nous.

5) Pratiquer : Dire « non » est comme toutes les autres aptitudes interpersonnelle que nous développons : ceci peut être étrange et maladroit au début mais la pratique permet de le faire avec plus d’assurance et de doigté. Il est évidemment préférable de commencer par de petites choses qui ont moins d’impact.

À la lumière de ce qui précède, quels sont tes constats ? Quelle stratégie pourrais-tu mettre en application pour améliorer la situation ?

Ton coach

À : Coach
De : Amélie
Sujet : Merci !
Date: 31 octobre 2014 – 16 : 30

Allo Coach,

Merci pour ton feed back. Wow ! J’ai énormément de travail à faire.

Je réalise que ma propension à dire oui par réflexe à tout ce qui se présente est effectivement causée par mon anxiété de rater des opportunités mais également de ma peur de déplaire à mon interlocuteur. Je vais donc faire un effort pour en prendre conscience la prochaine fois et demander un peu de temps pour réfléchir.

La stratégie « know Your No » est sans doute celle qui s’applique le plus à ma situation. Lors de notre prochaine rencontre de coaching, j’aimerais définir les créneaux dans lesquels je veux focaliser mes efforts en ce qui concerne mes projets non facturables. J’aimerais par la suite déterminer comment je peux faire le lien entre cela et le développement de ma marque personnelle.

Je crois que ces balises me permettront d’être plus en paix lorsque je déclinerai des projets qui ne cadrent pas à l’intérieur. J’ai bien hâte d’en discuter et surtout de voir si cela va faire une différence !

Amélie

Un coach professionnel est une personne bien placée pour vous amener à cheminer quant au développement de votre leadership.

Par ailleurs, plusieurs outils peuvent vous être utiles:

  • « Learning to Say « No » is Part of Success », Ed Batista, Harvard Business Review, November 2013


  • *« Nine practices to help you say no » , Peter Bregman, Harvard Business Review, Février 2013


Pour plus d’informations, consultez mon site web à www.sophieaudet.ca et suivez moi sur Facebook.
10103

Publier un nouveau commentaire

Annuler
Remarque

Votre commentaire doit être approuvé par un modérateur avant d’être affiché.

NETiquette sur les commentaires

Les commentaires sont les bienvenus sur le site. Ils sont validés par la Rédaction avant d’être publiés et exclus s’ils présentent un caractère injurieux, raciste ou diffamatoire. Si malgré cette politique de modération, un commentaire publié sur le site vous dérange, prenez immédiatement contact par courriel (info@droit-inc.com) avec la Rédaction. Si votre demande apparait légitime, le commentaire sera retiré sur le champ. Vous pouvez également utiliser l’espace dédié aux commentaires pour publier, dans les mêmes conditions de validation, un droit de réponse.

Bien à vous,

La Rédaction de Droit-inc.com

PLUS

Articles similaires