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Jeunes, avocats, et développeurs!

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Daphnée Hacker-b.

2014-11-12 15:00:00

À une certaine époque, travailler fort suffisait pour devenir associé. Aujourd’hui, les règles du jeu ont changé. La pression s’accentue sur les jeunes avocats pour développer un carnet de contacts, et vite…

Me Marianne Plamondon, associée au cabinet Norton Rose Fulbright.
Me Marianne Plamondon, associée au cabinet Norton Rose Fulbright.
« La business du droit ne s’enseigne pas sur les bancs d’école. Mais il faut apprendre à développer son réseau si on veut réussir en pratique privée », déclare Me Marianne Plamondon, associée au cabinet Norton Rose Fulbright.

Il y a quelques mois, l’avocate, qui se spécialise en droit de l’emploi et du travail, a décidé de mettre sur pied le Club des jeunes développeurs. Le but : soutenir les avocats novices dans le développement d’un carnet de contacts. « Quand j’ai été nommée associée, beaucoup de jeunes collègues m’ont approchée, ils voulaient avoir des conseils… Je me suis dit qu’il fallait aider la relève », explique-t-elle.

Me Catherine Simard
Me Catherine Simard
Me Catherine Simard, qui a fait ses débuts à Norton Rose il y a trois ans, profite des activités du Club, qui permettent notamment d’échanger avec des associés, tel que l’ex-ministre des Finances Raymond Bachand.

« Je travaille déjà très fort sur une panoplie de dossiers, il est parfois difficile de trouver du temps pour penser au développement de mon réseau. Mais je sais que c’est incontournable dans mon cheminement», fait-elle valoir. Celle qui a passé le Barreau en 2011 reconnaît que le fait de posséder un carnet de contacts bien garni est un élément « très important » pour accéder au statut d’associé.

« Il ne faut pas juste des rainmakers »

Pour la recruteuse juridique Caroline Haney, une initiative comme celle du Club des jeunes développeurs est excellente. « C’est bien de soutenir les jeunes avocats pour les aider à percer… Mais ça témoigne aussi de la dure réalité des cabinets d’aujourd’hui : si tu n’as pas un gros carnet, tu ne seras jamais associé », lance-t-elle.

Me Caroline Haney, président de Haney Recrutement juridique
Me Caroline Haney, président de Haney Recrutement juridique
Selon la présidente de Haney Recrutement juridique, la valeur d’un avocat ne devrait pas seulement être basée sur le nombre de clients qu’il possède. « Dans un bureau, il ne faut pas juste des rainmakers, il faut aussi des gens qui livrent le travail juridique, qui vont au-delà des attentes des clients », soutient-elle.

Depuis une dizaine d’années, la majorité des juristes se retrouvent à devoir remplir un rôle « hybride », observe-t-elle, alors que certains sont bien plus talentueux dans l’un des deux rôles.

Me Haney a récemment assisté à une série de conférences de l’Association du barreau canadien, qui visait à repenser la structure des cabinets. Une présentation proposait notamment de s’inspirer du modèle des cabinets comptables.

« Dans les firmes comptables, deux types de parcours sont possibles ; il y a l’associé, dont le travail se concentre sur les clients, et le directeur, dont la pratique est plus axée sur la compétence et le calibre, explique-t-elle. Pourquoi ne pas implanter une telle façon de faire en droit? »

Les cabinets se réveillent

Me Scott Rozansky du cabinet Dentons
Me Scott Rozansky du cabinet Dentons
En attendant que la structure des cabinets privés soit revisitée, Caroline Haney trouve « positif et nécessaire » que les bureaux multiplient la création de groupes et d’activités visant à soutenir les jeunes avocats dans leur développement de clientèle.

Exemple de projet qui permet aux juristes de développer une nouvelle clientèle, le cabinet Dentons, à Montréal, a lancé au début de l’année le programme Start-up. Gérer par une équipe de jeunes avocats et d’associés, le but du service est d’offrir un soutien juridique à taux réduit et des heures de consultations gratuites aux jeunes entrepreneurs.

Les avocats Scott Rozansky et Samindat Pathmasiri, tous deux des Barreaux 2007, sont très impliqués dans le programme. « C’est passionnant de travailler avec des jeunes qui ont des idées porteuses, et ça nous permet en même temps de développer une clientèle qui grandit avec nous », explique Me Rozansky. Si les premières années avec ces clients ne sont pas forcément « payantes », Me Pathmasiri considère qu’à long terme, l’investissement en vaut la chandelle.

Me Samindat Pathmasiri du cabinet Dentons
Me Samindat Pathmasiri du cabinet Dentons
« Le marché est très compétitif, la majorité des grandes compagnies possèdent déjà leurs avocats. Ce n’est pas pour rien qu’on se tourne vers les start-ups ; ce sont des clients qui deviendront potentiellement très importants pour le cabinet », ajoute Me Rozansky.

Les deux avocats incitent ainsi les plus jeunes à s’impliquer dans la communauté entrepreneuriale, autour de laquelle gravitent bon nombre d’investisseurs, de cadres et de sociétés de capital de risque. « Des évènements comme FounderFuel, le 2 décembre prochain, permettent de découvrir les Google et Facebook de demain, mais aussi d’étendre son réseau. Il faut sortir du bureau », affirme Me Pathmasiri.
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