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Les professeurs de l’UQAM portent plainte

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Emeline Magnier

2014-11-14 11:30:00

Suite à la diffusion par une association étudiante du nom de trois professeurs qui auraient harcelé sexuellement des étudiantes, ces derniers ont porté plainte. Le Barreau réagit...

Les professeurs de l’UQAM portent plainte
Les professeurs de l’UQAM portent plainte
L'Association facultaire étudiante des sciences humaines (AFESH) de l'UQAM a publié cette semaine sur sa page Facebook le nom de trois professeurs qui, selon l'organisation, auraient harcelé sexuellement plusieurs étudiantes.

Les professeurs concernés ont décidé de répliquer et ils ont déposé une plainte pour intimidation à leur endroit. Une enquête interne a été ouverte par l'établissement universitaire.

Les noms des trois hommes ont été dévoilés, lorsque l'AFESH a publié des photos des portes des bureaux des professeurs que des étudiants venaient de placarder d'autocollants rappelant la politique 16 de l'UQAM contre le harcèlement sexuel.

« Harcèlement, attouchements, voyeurisme, agressions...Tolérance zéro ! Non à la culture du viol. Brisons le silence. L'UQAM doit agir », peut-on lire sur les autocollants. Sur les photos, les noms des professeurs de la faculté des sciences humaines sont bien visibles. De plus, l'AFESH les identifie également dans un texte publié sur sa page Facebook.

La direction de l'UQAM a fait savoir qu'aucune plainte officielle n'avait été déposée contre les trois professeurs et a suggéré que les victimes présumées utilisent les méthodes de dénonciation mises en place par l'établissement.

« Ces accusations anonymes laissent entendre que ces personnes sont coupables, alors qu'on n'a aucune plainte, rien », s'est désolé le vice-recteur à la vie universitaire de l'UQAM, Marc Turgeon.

Ces procédés ont également été vivement dénoncés par le bâtonnier du Québec Me Bernard Synnott, qui évoque une justice parallèle dangereuse. « Avant de condamner quelqu'un, il faut connaître les faits. À ce que je sache, il y a toujours au Canada la notion de présomption d'innocence. Et c'est importan t! », a-t-il déclaré en entrevue avec La Presse.

« Quand une personne dépose une plainte pour une agression sexuelle, le système travaille de façon confidentielle et un processus d'enquête indépendant est entamé. Cette façon de faire empêche que l'on voie se multiplier des épisodes de lynchage sur la place publique sans que la personne accusée puisse se défendre », poursuit-il.

Quant à l'AFESH, elle allègue que la situation d'autorité dans laquelle se trouvent les employés de l'UQAM créée un rapport de force biaisé avec leurs étudiantes qui n'osent pas déposer de plainte officielle.

« Déjà que la capacité de mobilisation de ressources matérielles et symboliques entre un professeur et une étudiante est d'une inégalité sans commune mesure, le fait de responsabiliser les étudiantes face à leur vécu est intolérable de la part d'une institution comme l'UQAM », a écrit l'association étudiante.

Malgré les demandes de l'UAQM, l'AFESH n'avait pas retiré jeudi de sa page Facebook les clichés montrant les noms des hommes visés.

- Avec QMI
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