Enseigner le droit avec humour

Est-ce que les zombies ont des droits civils? Peut-on poursuivre l’amant de son conjoint pour détournement d’affection ?

Mariève Lacroix, professeure adjointe à la Section de droit civil de l’Université d’Ottawa, a souvent lancé de but en blanc de tels sujets de conversation étranges au cours de ses soirées entre amis. Un jour, elle a fait de même en classe et elle a constaté alors que son approche humoristique avait capté l’attention de ses étudiants.

Depuis, l’humour fait partie de son enseignement. « Le droit est une discipline plutôt aride, et quand je donne mon cours, les étudiants ont parfois tendance à s’ennuyer, explique-t-elle. Mais si je fais une analogie amusante, ils se montrent tout à coup éveillés et attentifs. »

Le premier article de la professeure Lacroix, Les zombies ont-ils des droits?, est apparu dans La Presse pour l’Halloween. L’article explorait les principes juridiques qui permettraient ou non de conférer le statut d’être vivant (et par conséquent doté de droits) à un cadavre ressuscité. « Je voulais un titre accrocheur et du matériel facile à lire, raconte la professeure. En droit civil, la rédaction a tendance à être très rigoureuse. Je voulais la rendre plus abordable au lecteur. »

À l’occasion de la Saint-Valentin, la professeure Lacroix a rédigé un article portant sur le cas en droit civil de « détournement d’affection », qui étudie la question de savoir si on peut poursuivre en justice l’amant de son conjoint. « Je me sers d’exemples tirés du droit civil, mais en les présentant sous une perspective humoristique », révèle l’enseignante.

La professeure Lacroix affirme qu’elle n’a d’autre but que de renforcer l’intérêt des gens pour le droit. Mais elle prend plaisir à rédiger ces articles, car la plupart de ses écrits sont des textes techniques ou spécialisés destinés à des collègues et autres professionnels.

Passionnée de la série télévisée The Walking Dead, elle n’hésite pas à utiliser ses passe-temps pour transmettre ses connaissances juridiques d’une manière nouvelle et captivante. « Quand je regarde des séries à la télévision, j’essaie toujours d’établir des liens entre les scènes et les lois, dit la professeure. J’essaie de me détacher de l’aspect théorique du droit pour appréhender concrètement les situations courantes. »

La professeure Lacroix compte rédiger cinq articles par année, dont un pour Pâques et peut-être un autre pour l’été. Ainsi, on pourra enfin connaître les lois que doit respecter le lapin de Pâques!