Un barreau plus féminin que jamais!

73 ans d'ancienneté : Les femmes ont fait leur entrée au Barreau du Québec il y a 73 ans rappelle le Cahier spécial du Barreau du Québec, consacré ce mois-ci et à l’occasion de la Journée de la femme le 8 mars prochain, à la féminisation de la profession. Elles représentent aujourd’hui 50,4% de l'ensemble des membres de l’Ordre professionnel, faisant pour la première fois du Barreau du Québec le barreau le plus féminisé en Amérique du Nord.

64 % d'étudiantes : C'est le pourcentage de personnes de sexe féminin inscrites à l’École du Barreau, ce qui laisse présager que leur proportion va continuer à croître, selon le Barreau.


L'École du Barreau compte par ailleurs davantage d'étudiants : 1300 demandes d'inscription pour l'année 2013-2014, soit une augmentation de 42% par rapport à 2005-2006, ce qui explique aussi qu'au cours des cinq dernières années, le nombre total d'avocats au sein de l'Ordre a augmenté à rythme variant de 1,2% à 2,6% par année.

Entre 20 et 44 ans : C'est entre 20 et 44 ans que les femmes sont les plus nombreuses dans la profession : 62% de femmes pour 38% d'hommes. A partir de 45 ans, ce sont les hommes qui figurent en plus grand nombre dans les mêmes proportions, soit 62% d'hommes pour 38% de femmes.

« Lorsqu’on consulte le site du ministère de la Justice, on voit bien que la majorité des avocats qui œuvrent en médiation familiale sont des femmes », indique Me Violaine Belzile, avocate et médiatrice, présidente du Comité sur la justice participative du Barreau du Québec. En revanche, le domaine des relations de travail demeure encore « un bastion masculin », selon l’avocate Me Marie-Christine Morin qui pratique dans ce domaine.

41 ans : L'âge moyen des avocats est de 49 ans, celui des avocates est de 41 ans.

19 ans de pratique : Me Nathalie Des Rosiers, doyenne de la Section de common law, à l’Université d’Ottawa, note que s’il y a beaucoup d’entrées de femmes dans la profession, elles n’y demeurent pas toujours jusqu’à la fin de leur carrière. En effet, entre le 1er avril 2013 et le 31 mars 2014, 394 membres ont choisi de démissionner, soit 1,6% du membership. Les femmes, à leur démission, ont en moyenne 49 ans et 19 ans de pratique derrière elles.

Les femmes quitteraient les grands cabinets pour la fonction publique ou les contentieux d’entreprise, ou encore pour démarrer leur propre pratique privée, selon Diane-Gabrielle Tremblay, professeure à la TÉLUQ et spécialiste en gestion des ressources humaines, en économie et en sociologie du travail, auteure de l’ouvrage Les avocates, les avocats et la conciliation travail-famille. Selon elle, l'un des problèmes majeurs reste le « télescopage du calendrier productif et le temps d’être mère ».


« Dans les grands bureaux, les avocates ont des difficultés avec la grande quantité d’heures facturables et le fait de fournir, en plus, des heures ‘’non payées‘’, c’est-à-dire le temps à consacrer au réseautage, aux activités sociales, etc., qui permettent d’élargir le bassin de clientèle. Les grands bureaux peinent à remettre en cause cette façon de fonctionner même si une réflexion s’amorce », souligne la professionnelle, interrogée par le Barreau.