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L’avocat de Francis Boucher lui demande de se rendre

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Agence Qmi

2015-03-25 14:06:00

L’avocat de Francis Boucher demande à son client « de se rendre à la police », craignant que la cavale du fils de Maurice « Mom » Boucher se termine dans un bain de sang…

Me Dimitrios Strapatsas demande à Francis Boucher de se rendre
Me Dimitrios Strapatsas demande à Francis Boucher de se rendre
En entrevue hier après-midi, Me Dimitrios Strapatsas a lancé ce message à l’homme de 39 ans, traqué par la police depuis qu’il a été libéré par erreur de la prison de Bordeaux, lundi.

« Il ne m’a pas contacté, mais je lui suggère de se rendre à la police, a indiqué l’avocat montréalais. Sinon, je crains qu’il tombe sur un policier cow-boy qui pourrait prendre des mesures extrêmes contre lui, à cause de son nom. En tout respect, le fait qu’on l’associe toujours au nom de son père n’aide pas du tout la situation.»

« Malheureux »

C’est Me Strapatsas qui représentait l’ex-membre des Rockers lorsque ce dernier s’est reconnu coupable de menaces envers des policiers de Montréal, le 10 mars, écopant alors de trois mois d’emprisonnement.

« C’est vrai qu’il devait sortir à la fin de mai. C’est malheureux. J’espère qu’il s’agit d’une simple erreur », a poursuivi l’avocat, en estimant que « tous les problèmes » du système carcéral devraient faire l’objet d’une vaste enquête.

Identité usurpée

Le Journal de Montréal a aussi appris de plusieurs sources que Francis Boucher se serait fait passer pour un détenu ayant le même nom de famille que le sien pour obtenir sa libération de façon prématurée.

Contrairement au fils de « Mom », la remise en liberté de ce codétenu était prévue pour lundi.
Finalement, il n’a été libéré que plusieurs heures après l’ex-motard et n’aurait rien à voir dans ce subterfuge.

Suspendu

Par ailleurs, le ministère de la Sécurité publique a annoncé qu’un agent correctionnel impliqué dans cette bavure se retrouve « provisoirement relevé de ses fonctions avec solde », en attendant les conclusions de l’enquête en cours.

La thèse de l’erreur administrative semblait écartée hier, puisque la ministre Lise Thériault a répété que Boucher avait utilisé « un stratagème » pour filer à l’anglaise.

« C’est inadmissible que M. Boucher puisse se retrouver en liberté illégale, a-t-elle réitéré. La priorité numéro un, c’est que les policiers puissent lui mettre la main au collet et le ramener en détention.»

Améliorer le système

La ministre a ajouté que des scénarios sont envisagés pour améliorer la gestion des détenus qui entrent et sortent des 18 prisons provinciales. Parmi ceux-ci, elle a évoqué un système de reconnaissance biométrique.

Cette nouvelle controverse secoue les services correctionnels, déjà mis à mal après la triple évasion en hélicoptère à la prison d’Orsainville, en juin 2014, et la double évasion à celle de Saint-Jérôme par le même moyen, en mars 2013.

La Sûreté du Québec demande à toute personne détenant des informations pouvant permettre la capture de Francis Boucher de communiquer avec les policiers au numéro 1 800 659-4264 ou au 911.
182 détenus libérés par erreur en huit ans
Entre 2006 et 2014, les services correctionnels québécois ont relâché pas moins de 182 prisonniers par erreur. La prison de Bordeaux, qui a laissé Francis Boucher sortir prématurément lundi, est loin d’être la pire, selon des données du ministère de la Sécurité publique dont Le Journal de Montréal a pris connaissance.

La prison centenaire de Montréal a « échappé » 14 détenus en huit ans, comparativement à 42 pour celle de Rivière-des-Prairies et à 40 pour celle de Saint-Jérôme. Le centre de détention de Québec arrive troisième avec 20. La pire année à ce chapitre remonte à 2009-2010, avec 37.

Hier, la ministre Lise Thériault insistait sur le fait que ce bilan s’est amélioré depuis quatre ans. En 2013-2014, 17 prisonniers ont été libérés sans y avoir droit.

Deux en deux mois

Un premier événement comparable à celui impliquant Francis Boucher, survenu au centre de détention de Rivière-des-Prairies le 27 janvier, avait été révélé par Le Journal de Montréal, en février. Shamy St-Jean, 19 ans et en attente de procès pour agression armée, s’était fait passer pour son frère Edgar, qui achevait justement une peine.

Un gardien avait ensuite admis « certaines erreurs lors de l’identification », se disant « convaincu d’avoir identifié le frère avec une photo », avait expliqué Me Elizabeth Ménard à la cour, peu après que son client eut été retrouvé.

Shamy Saint-Jean a juré qu’on ne lui a jamais demandé son prénom ni sa date de naissance. Les seules questions que les agents lui auraient posées portaient sur son adresse et le nom de sa mère.
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