L’avocate invincible

À 44 ans, Me Julie Paquette, associée au bureau d’Ottawa de Norton Rose Fulbright Canada, a nagé pas moins de 10 kilomètres, parcouru un trajet de 420 kilomètres à vélo et a conclu son exploit par un double marathon d’une distance de 84,3 kilomètres. Tout cela en trois jours.

L’avocate qui pratique en droit commercial, droit immobilier et droit de la franchise, sort ainsi victorieuse de l’Ultraman Florida Race, une épreuve d’endurance extrême de trois jours ayant lieu fin février. Au total, il lui aura fallu 29 heures 33 minutes, soit deux heures d’avance sur sa plus proche rivale, pour décrocher la première place.

Évidemment, une telle performance nécessite des années d’entraînement. Cela fait 30 ans que l’avocate pratique le sport de façon intensive. À neuf ans à peine, elle fait de la natation de compétition. À quinze ans, elle commence le triathlon. Toute sa vie, il a été question de courses à pied, de vélo, de randonnées.

« C’est un travail de longue haleine, il faut d’abord préparer sa base, ses fondations », déclare celle qui a grandi au sein d’une famille très sportive et qui se déclare fascinée par les limites que le corps humain peut atteindre.

Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que Me Paquette complète des courses aussi extrêmes puisqu’elle a participé au Ironman 70.3, au marathon d’Ottawa en 2007 et 2014, au marathon de Boston en 2008 et 2013, ainsi que au marathon Waterfront de Toronto en 2012.

Ce ne sera en outre pas la dernière: l’avocate est inscrite à l’Ironman de Syracus le 21 juin prochain et à celui de Lake Placid fin juillet. Elle prévoit également participer à l’Ultra515 Canada qui aura lieu à Penticton, en Colombie-Britannique, en août prochain, à titre de membre d’une équipe de soutien.

Mais comment fait-elle ?

Alors que vous parvenez difficilement à vous extraire de votre lit pour vous rendre au bureau le matin, Me Paquette, elle, est debout depuis 4h30. Elle sue ainsi une bonne heure et demie sur son vélo. « Si j’avais le luxe du temps, j’en gaspillerais ! », lance l’avocate bien occupée.

Avec le temps, cette mère de deux enfants (plutôt sportifs eux-aussi !) a même développé des « techniques » et une certaine forme de « créativité » pour exploiter à fond ses moments libres. C’est ainsi que certains matins, elle court les 25 kilomètres qui la séparent des bureaux de Norton Rose Fulbright ou qu’elle passe de nombreuses soirées à nager après le travail, parfois jusqu’à 22 heures.

Certes, elle ne dort pas beaucoup, « un choix à faire », selon la sportive qui affirme ne vouloir compromettre ni sa vie de famille ni sa vie professionnelle.

« L’entraînement m’aide dans ma pratique d’avocate: cela me rend plus productive, plus efficace et disciplinée. Les gens ont tendance à penser que s’entraîner fatigue mais c’est l’inverse: cela me donne de l’énergie et me procure du bien-être », explique-t-elle à Droit-inc. Plus encore: l’entraînement est sa « raison de vivre », un style de vie dont elle « dépend » entièrement aujourd’hui.

Manger mon chocolat … !

Quotidiennement, Me Paquette se concentre sur la nutrition, à l’entraînement et à la récupération, sur l’adaptation du corps à l’augmentation des distances, sur la recherche des meilleures stratégies de récupération ainsi que sur l’établissement du bon rythme et des stratégies de course appropriées. Elle a notamment fait appel aux services de Chuck Kemeny, entraîneur de LifeSport et détenteur d’un record mondial à l’Ultraman.

« L’avantage de la course, c’est que je peux manger mon chocolat ! », plaisante l’avocate.

Quand l’avocate n’attire pas l’admiration ou la fascination de ses collègues, ces derniers se demandent comment elle parvient à suivre ce rythme. « Certains avocats pensent que c’est de la folie, dit-elle. Ils affirment qu’ils ne pourraient pas le faire mais c’est faux, tout le monde est capable de le faire. »

Vous savez donc ce qu’il vous reste à faire…