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Étudiant en prison: un jugement de nature politique?

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Céline Gobert

2015-04-21 13:15:00

C’est en tout cas la question que pose l’avocate du militant et leader étudiant de l’UQAM que le juge a refusé de libérer sous caution…

Me Véronique Robert, avocate d'Hamza Babou.
Me Véronique Robert, avocate d'Hamza Babou.
Le juge de la Cour municipale de Montréal Denis Laberge a refusé de libérer sous condition le militant et leader étudiant de l’UQAM, Hamza Babou, d'ici son procès. Il finira donc son trimestre derrière les barreaux.

L’accusé fait face à 14 chefs d'accusation, dont voies de fait, agression armée, méfait, menace, attroupement illégal et harcèlement criminel, en lien avec des levées de cours sous fond de violences survenues le 15 avril dernier à l'UQAM, indique La Presse ce matin. Ces accusations ont été déposées par procédure sommaire.

« La justice n’arrive à rien »

Le juge Denis Laberge a jugé que l’opinion publique serait « découragée » s’il remettait en liberté l’accusé vendredi dernier, au terme de l'enquête sur le cautionnement. Quand le public informé écoute les nouvelles, il se dit que « la justice n'arrive à rien », a-t-il dit.

Selon le juge Laberge, le candidat est « impliqué dans une croisade » où il est difficile de voir « où ça pourrait s’arrêter », rapporte La Presse. Le magistrat lui a reproché ne pas avoir respecté l'injonction prononcée par la Cour supérieure, à la demande de l'UQAM, autorisant la tenue des cours. La défense a quant à elle fait valoir sans succès que l'étudiant n'était pas accusé en lien avec le non-respect de l'injonction.

Faire un exemple ?

Selon Me Véronique Robert, l’avocate de l’accusé, il est clair que l’on a voulu « en faire un exemple», dans le contexte de grève que l’on connaît ces derniers temps. « Ça ressemble à un jugement de nature politique », a-t-elle déclaré, songeant à demander une révision judiciaire à la Cour supérieure.

« Je ne veux pas que vous pensiez que vous payez pour les autres » a cependant déclaré le juge Laberge à l’étudiant au baccalauréat en sociologie à l'UQAM.

Selon Me Robert, il est toutefois « excessivement rare » qu'on garde un accusé détenu à cette étape de l’enquête sur le cautionnement, « surtout pour des accusations sommaires, puisqu'il est présumé innocent ».

La procureure municipale, Me Geneviève Claude Parayre, a pour sa part déjà annoncé qu'elle allait réclamer une peine de prison si l'accusé était condamné.
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