Réussite d’un cabinet: le talent des avocats ne suffit plus

À l’heure où même les géants tels Heenan Blaikie s’effondrent, la question mérite d’être posée: comment expliquer l’échec de certains cabinets ?

L’effondrement d’un cabinet n’est en tout cas pas lié à la qualité de ses avocats, selon Frank H. Wu, doyen de la Faculté de droit de UC Hastings, auteur d’un intéressant article sur le site Huffington Post.

« Les gens intelligents surestiment l’importance d’être une personne intelligente, explique-t-il. Pour être le meilleur avocat, ou la meilleure équipe d’avocats, l’intelligence ne suffit pas, elle ne garantit même pas de rester dans le jeu!»

Selon lui, dans ce monde entrepreunarial où des fortunes se font et se défont sur une simple idée (et son retour sur investissement!), l’échec ne peut s’expliquer ou se contrer par l’intelligence.

Les causes des débâcles sont ainsi très variées, selon lui: le cabinet a trop de dettes, ou trop d’espace, pas assez de revenu, ou pas assez de collégialité, une expansion géographique difficile, ou encore des promesses d’embauche non tenues. La liste est longue, variable.

Grand en affaires

Le secret est de se montrer grand en affaires, selon le doyen de la Faculté de droit. Ou de s’affilier avec des experts dans le domaine.

« Lorsque j’ai commencé à exercer, bon nombre d’avocats regardaient d’un mauvais oeil, voire même méprisaient les aspects plus “business” de la profession, dit-il. Maintenant, même ceux qui déplorent les transformations subies par la profession savent qu’elles sont indissociables du flux des affaires».

Avant, suite à l’échec d’un concurrent, on entendait: “Et bien, leurs avocats devaient être si mauvais!”. Aujourd’hui, on entend: “Comment cela a-t-il pu arriver ? Ils étaient les meilleurs !”

Le talent est devenu un moyen, mais jamais une fin en soi.