Entrevues

Avocats, frères… et barbiers!

Main image

Daphnée Hacker-b.

2015-07-24 15:00:00

L’un issu d’une grande firme, l’autre du monde solo. Associés d’un nouveau cabinet, ces deux frères ont eu envie de remettre une vieille tradition au goût du jour : le salon de barbier… Rencontre.

Alexander et Christopher Karambatsos
Alexander et Christopher Karambatsos
Le fameux poteau bleu-blanc-rouge. Le bruit des tondeurs. Les poils de barbe et les cheveux parsemés sur les lattes de bois du plancher. Il n’y a pas de doute, la Maison Privée est un salon de barbier bien vivant.

Tout sourire, les frères Karambatsos font leur entrée dans le local aux hauts plafonds blancs, en plein cœur du Vieux-Montréal. « Ce n’est ouvert que depuis quelques semaines, et c’est déjà rempli, on ne pourrait demander mieux ! », lance Christopher, fondateur du cabinet Karambatsos Avocats, une boutique qui offre notamment des services en fusions et acquisitions, droit de la franchise et en litige commercial.

Ce dernier, qui porte d’ailleurs une élégante barbe, a vu le potentiel de ce projet dès que son barbier lui en a glissé un mot, il y a moins d’un an. « Les salons de barbier sont de retour. Et ce n’est pas que les hommes ne peuvent pas se tailler la barbe chez eux, c’est qu’ils recherchent l’expérience qui vient avec. Celle d’un endroit chaleureux où tu peux te détendre et passer un bon moment », explique Christopher.

Christopher regarde travailler le barbier Olivier Kult
Christopher regarde travailler le barbier Olivier Kult
Il n’y a rien de mieux qu’un salon de barbier pour réseauter, renchérit son frère Alexander. « Les conversations fusent, les gens se réfèrent des noms de professionnels. Pour nous c’est l’occasion parfaite de promouvoir nos services », explique-t-il. Les cinq barbiers de la Maison Privée (dont deux partagent les parts avec les frères Karambatsos) coupent la barbe et les cheveux d’hommes d’affaires, de propriétaires de commerce… des gens qui, tôt ou tard, ont besoin des services d’un juriste.

« Nous avons déjà été recommandés à plusieurs reprises, c’est très efficace », assure Christopher, qui détient aussi des parts dans le nouveau restaurant Soubois. Localisé sur le boulevard de Maisonneuve, à l’angle Peel, le bistro à l’ambiance festive se trouve dans un lieu de prédilection, où le Peel Pub et le Copacabana se sont succédé 15 ans de suite. « Je vous le dis, être copropriétaire d’un restaurant, c’est plus efficace pour se trouver de la clientèle que des cocktails 5 à 7 ! », lance-t-il.

Le gène business

Alexander et Christopher s'entretiennent avec leurs associés-barbiers de la Maison Privée, Leo Vergara (centre gauche) et Olivier Kult (centre droit)
Alexander et Christopher s'entretiennent avec leurs associés-barbiers de la Maison Privée, Leo Vergara (centre gauche) et Olivier Kult (centre droit)
Il y a certainement un risque à investir de l’argent dans un restaurant ou un salon de barbier, reconnaît Christopher. « Mais ça vaut la peine, insiste-t-il. Les avocats, surtout ceux qui côtoient des entrepreneurs, ne réalisent pas toujours à quel point ils ont le potentiel d’être des investisseurs de choix. » Les juristes ont souvent une « riche créativité » quand vient le temps de faire des affaires; ils connaissent la loi, le monde bancaire et financier, ils savent calculer le risque. « Nous possédons des compétences tout à fait pertinentes pour lancer une entreprise. En retour, on peut bénéficier de cette plateforme pour faire circuler notre nom », ajoute-t-il.

Le sens du « business », Christopher l’a depuis longtemps. L’avocat d’origine grecque a fait ses débuts au cabinet Davies, en 2004, où il concentrait sa pratique en fusions et acquisitions, en financement et en capital de risque. Il a notamment travaillé avec Mes Sébastien Savage, Steven H. Levin et Rita Lc De Santis, des mentors avec qui il entretient encore de « très bonnes relations ». En 2012, le jeune associé a accepté un poste exécutif chez FCM Recycling, une importante entreprise canadienne de recyclage.

Ce poste de gestion lui a confirmé qu’il aimait gérer une équipe, mais aussi que le droit devait revenir à l’avant-plan de ses activités professionnelles. C’est là que l’idée de lancer son cabinet a commencé à germer. Le tout a été agrémenté de plusieurs discussions avec son frère, qui a toujours été convaincu que les deux finiraient par travailler ensemble.

« Chris et moi nous sommes très complémentaires et nous avons une forte complicité qui rend le travail aussi efficace qu’amusant », dit Alexander, qui a fait ses armes auprès de Me Tomy Markakis, en droit corporatif et commercial, ainsi qu’en litige, avant de partir à son compte.

Le confort avant tout

Les frères âgés de 31 et 30 ans font la pause
Les frères âgés de 31 et 30 ans font la pause
Alexander admire la vitesse à laquelle Christopher a mis sur pied le bureau en octobre dernier, juste avant qu’il se joigne à lui. En moins de deux semaines, les rénovations étaient complétées, le mobilier acheté, les tableaux accrochés sur les murs… « Il avait aussi trouvé des stagiaires, et plusieurs nouveaux clients ! », se remémore-t-il. Dix mois plus tard, le cabinet compte quatre avocats, un stagiaire, un étudiant, une parajuriste et une adjointe administrative. Et la croissance continue, confirment les frères.

« On conseille souvent aux avocats qui veulent partir à leur compte de faire attention à leurs dépenses, de travailler de chez eux… Moi je dis que l’image est trop importante ! », dit-il, poing sur la table. Il faut à son avis un bureau accueillant, avec du beau mobilier et une décoration de qualité. « Le client doit se sentir bien. Et il ne faut jamais faire les choses à moitié », conclut Christopher.
19209

Publier un nouveau commentaire

Annuler
Remarque

Votre commentaire doit être approuvé par un modérateur avant d’être affiché.

NETiquette sur les commentaires

Les commentaires sont les bienvenus sur le site. Ils sont validés par la Rédaction avant d’être publiés et exclus s’ils présentent un caractère injurieux, raciste ou diffamatoire. Si malgré cette politique de modération, un commentaire publié sur le site vous dérange, prenez immédiatement contact par courriel (info@droit-inc.com) avec la Rédaction. Si votre demande apparait légitime, le commentaire sera retiré sur le champ. Vous pouvez également utiliser l’espace dédié aux commentaires pour publier, dans les mêmes conditions de validation, un droit de réponse.

Bien à vous,

La Rédaction de Droit-inc.com

PLUS

Articles similaires