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Rebellion du Barreau de l’Outaouais : l’AAAP réplique!

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Jean-francois Parent

2015-11-25 11:15:00

Aux prises avec un début de rébellion au sein de son membership, l’Association des avocats et avocates de province entend se battre pour garder sa représentativité...

Me Maxime Bernatchez, président de l’AAAP
Me Maxime Bernatchez, président de l’AAAP
Le Barreau de l’Outaouais tiendra ce soir une assemblée générale extrordinaire (AGE) afin que ses membres se prononcent sur l’adhésion obligatoire à l’Association des avocats et avocates de province (AAAP) et la perception de la cotisation effectuée par le Barreau du Québec.

Avec la mise en œuvre de la nouvelle gouvernance du Barreau du Québec, l’AAAP a perdu les deux sièges qu’elle détenait au sein du conseil exécutif, aboli le printemps dernier, peut-on lire dans la résolution soumise au vote des avocats de l’Outaouais.

« C’est certain que la nouvelle gouvernance a amené des changements qui nous forcent à revoir notre rôle et à nous restructurer », explique le président de l’AAAP Me Maxime Bernatchez au bout du fil.

Me Bernatchez se dit sensible à la problématique soulevée par la résolution du Barreau de l’Outaouais qui indique que « plusieurs membres du Barreau de l’Outaouais sont d’avis que l’AAAP n’aura plus la même influence auprès du Barreau du Québec ». Elle ne pourrait donc pas représenter les avocats de provinces adéquatement.

« Nous venons tout juste de restructurer notre conseil d’administration, en y ajoutant des sièges pour les barreaux de section et nous en sommes présentement à réfléchir à notre rôle », poursuit l’ancien bâtonnier du Barreau de Saint François, qui dit craindre que cela ne mine la pérennité de l’AAAP.

L’AAAP regroupe de facto tous les avocats membres des 13 sections régionales à l’extérieur de Montréal et Québec et a pour mission de donner une voix aux 7 000 avocats qui ne pratiquent pas dans les deux grands districts judiciaires de Montréal et de Québec. Une partie de la cotisation annuelle perçue par le Barreau du Québec est automatiquement versée à l’AAAP.

Un lobby pour les avocats

Se présentant comme un lobby pour les avocats de province auprès notamment des cours de justice – l’AAAP est inscrite au registre des lobbyistes depuis deux ans — et comme un dispensateur de formation pour les avocats, l’association a besoin de temps pour se réorienter, plaide Me Bernatchez.

« Ça fait seulement deux mois que s’est tenue notre assemblée générale, et cinq mois que la nouvelle gouvernance est en place. On ne peut pas effectuer des changements si importants en si peu de temps », dit-il.

Il a rencontré le conseil d'administration du Barreau de l’Outaouais la semaine dernière et doit se rendre à l’AGE ce soir pour expliquer son point de vue et demander aux membres du Barreau de l’Outaouais d’être patients.

« On parle d’une infime portion de la cotisation annuelle totale perçue par le Barreau du Québec, soit 36 dollars par avocat, équivalant à environ 0,01 % du total, explique-t-il. L’enjeu financier, bien qu’important, ne l’est pas tant qu’il faille tout balayer si rapidement.»

Une association professionnelle ?

« Nous demandons d’avoir au moins un an pour proposer un nouveau rôle. Nous pensons que pour doter les régions d’une représentation efficace, il faut rester unis et éviter ainsi de morceler les efforts de représentation et de lobby », ajoute Me Bernatchez.

Le grand enjeu, selon lui, est de doter les avocats d’un lobby et d’une association professionnelle dont tous pourront tirer parti. « Les médecins ont des associations qui les représentent, il serait temps que les avocats aient la même chose. »

Le Barreau du Québec protège le public, pas les avocats. Ceux-ci doivent donc se doter d’une association professionnelle qui portera leurs couleurs face aux grands enjeux, conclut Me Bernatchez.
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