Des tests psychométriques pour les courseurs!

Vous êtes convoqués par le cabinet Gowling WLG pour une deuxième entrevue lors de la Course aux stages? Attendez-vous désormais à subir des tests dits « psychométriques » !

« Ces tests sont un outil additionnel dans le cadre de notre processus de recrutement mais également dans le processus de coaching pour améliorer les compétences d’une relève qui veut évoluer dans l’organisation », explique à Droit-inc Me Joëlle Boisvert, associée-directrice de Gowling WLG à Montréal.

Mais de quoi s’agit-il exactement? Un test psychométrique est en fait un outil de mesure de comportement visant à révéler comment les potentiels futurs avocats réagissent dans certaines situations.

Impossible de tricher!

Concrètement, les étudiants vont devoir répondre à des affirmations et mises en situation censées révéler leurs forces et faiblesses. « Ces tests font ressortir des qualités chez les candidats qui peuvent être cachées derrière la fatigue ou le stress d’une entrevue », ajoute Me Boisvert, qui a eu l’idée d’introduire ces tests dans le processus de recrutement de la relève. Parfois, dit-elle, il suffit simplement que le candidat ait eu des difficultés à trouver une place de stationnement pour le déstabiliser devant les recruteurs.

Pour autant, pas question de tricher! En réalité, c’est impossible. « Il n’est pas possible de diriger les résultats, explique au téléphone l’associée directrice qui a elle-même passé les tests. Ce qui est intéressant c’est qu’il n’y a pas de critères de performance, ces tests appellent l’authenticité ».

Farfelus ou psycho-pop ces tests?, comme pourraient le questionner certains. Que nenni! « Les résultats sont confidentiels et excessivement rigoureux, indique Me Boisvert. Ils sont évalués par une psychologue organisationnelle, élaborés par de grands chercheurs et reconnus dans les hautes sphères de la psychologie. »

Une première chez les avocats!

L’objectif avoué de l’introduction de ces tests, jusqu’alors inconnus du milieu juridique québécois, est de déceler ce fameux «fit» que cabinets et étudiants ne cessent d’évoquer lors de la Course aux stages, même si la plupart du temps ils confirment surtout ce que les recruteurs ont déjà perçus lors de la première entrevue. « Je trouve cela surprenant que les cabinets d’avocats ne soient pas rendus là où les entreprises le sont aujourd’hui!», s’étonne Me Boisvert.

Selon elle, les futurs avocats recherchent, en plus d’un bon milieu professionnel, un «milieu de vie», dans lequel ils vont pouvoir se former, évaluer et être heureux. «Nous ne voulons pas passer à côté de talents! », lance-t-elle avant d’ajouter que ces tests étaient également un bon moyen de savoir si les valeurs des futurs avocats étaient en adéquation avec les valeurs organisationnelles du cabinet, c’est à dire des valeurs de collaboration et d’esprit d’équipe, de rigueur, d’innovation et de capacité d’adaptation.

C’est donc pour analyser et conduire ces tests que l’associée-directrice a créé le poste de Directrice des programmes à l'intention des avocats, des stagiaires et des étudiants qu’occupe désormais une psychologue organisationnelle Mathilde Borsenberger.

« Je voulais embaucher quelqu’un qui ait les compétences reconnues pour accompagner et accrocher la relève. Pour cela il nous fallait des ressources et des outils », conclut Me Boisvert.