Bill Cosby sera jugé pour agression sexuelle

Dans ce rapport, une femme reprochait au comédien de lui avoir donné trois pilules bleues l'ayant abrutie au point d'être incapable de repousser ses avances.

La juge Elizabeth McHugh a décrété que les procureurs avaient suffisamment de preuves pour que M. Cosby soit traduit en justice. Elle a fixé la mise en accusation au 20 juillet, moment où l'ancienne vedette du petit écran devra enregistrer un plaidoyer et où une date pour le début du procès sera choisie.

S'il est reconnu coupable, l'humoriste âgé de 78 ans pourrait écoper d'une peine de dix ans de prison. Après avoir rendu sa décision, la juge McHugh a souhaité bonne chance à Bill Cosby, qui l'a remerciée.

L'audience n'a pas donné lieu à la confrontation attendue entre les présumés agresseur et victime. Andrea Constand, une ex-employée de l'université Temple qui accuse M. Cosby de l'avoir agressée sexuellement dans son manoir en banlieue de Philadelphie en 2004, n'était pas présente, la juge ayant statué qu'elle n'aurait pas à témoigner dans le cadre de l'enquête préliminaire.

Les procureurs ont plutôt lu des extraits de sa déclaration à la police devant le tribunal.
Mme Constand a raconté aux policiers en 2005 que l'artiste l'avait pénétrée avec ses doigts après lui avoir donné des comprimés l'ayant laissée étourdie et nauséeuse, en plus de troubler sa vision et de lui donner l'impression d'avoir les « jambes en coton ».

Dans sa propre déclaration, dont certains passages ont également été lus en cour, Bill Cosby a plutôt présenté l'incident comme une activité sexuelle consensuelle, soutenant que la jeune femme n'avait jamais dit « non » lorsqu'il avait mis sa main dans son pantalon.

Les procureurs avaient rouvert le dossier l'an dernier après que des dizaines de femmes eurent fait des allégations similaires au sujet de M. Cosby et que le témoignage livré par ce dernier dans le cadre de la poursuite civile d'Andrea Constand, qui travaille maintenant comme massothérapeute à Toronto, eut été divulgué.

L'humoriste avait réglé la poursuite à l'amiable en 2006 pour un montant non précisé après avoir témoigné à propos de ses relations extraconjugales, de son utilisation du méthaqualone, un sédatif, pour séduire les femmes et de ses efforts pour cacher à son épouse les sommes versées à ses anciennes maîtresses.