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La loi sur la prostitution est-elle efficace?

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Theodora Navarro

2016-07-26 13:15:00

18 mois. Un temps suffisant pour avoir du recul sur l’efficacité de la nouvelle loi réglementant la prostitution. Le législateur a-t-il atteint son but? Pas si sûr, selon un avocat…

Me Alan Young, l'un des avocats des plaignantes
Me Alan Young, l'un des avocats des plaignantes
Il y a 18 mois, une nouvelle loi sur la prostitution entrait en vigueur. La prostitution demeure légale. Est alors rendu illégal le fait d’acheter du sexe. On souhaitait ainsi mettre l’emphase sur les clients plutôt que sur les travailleurs du sexe. Quels en ont été les impacts?

L’avis est différent selon les points de vue, ainsi que le souligne Le Devoir. Valerie Scott, la travailleuse du sexe interrogée par le journal estime ainsi que cette loi est un échec qui pousse ses homologues à prendre beaucoup de risques, cette situation engendrant un très fort taux de stress. Elle est l’une des plaignantes qui ont eu gain de cause devant la Cour Suprême en 2013 en faisant invalider les précédentes dispositions législatives.

L’un des avocats des plaignantes, Me Alan Young, trouve pour sa part que rien ne semble avoir vraiment changé. Au Devoir il confie qu’il ne voit même pas l’impact de cette loi.

Pourtant, les gens qui oeuvrent à la protection des travailleurs du sexe assurent avoir vu un impact direct. Effrayés à l’idée de se faire arrêter, les clients minimisent le contact en public avec les prostituées. Peu de négociations et l’obligation pour celles-ci de monter rapidement dans la voiture.

Faire pression sur le gouvernement, selon l’avocat

Les travailleurs ou travailleuses du sexe victimes de violence n’oseraient par ailleurs plus dénoncer ces comportements à la police de peur que celle-ci sache où ils vivent et ne viennent arrêter leurs clients avec force renforts. Une réaction à contre-emploi de ce que souhaitait le législateur.

Le Devoir cite ainsi des chiffres qui semblent aller de concert avec ces déclarations. Les dénonciations auraient ainsi été de 2046 en 2013 contre 1073 en 2015 et seulement 345 l’an dernier, première année où la nouvelle loi est en vigueur.

L’avocat conseille pour sa part de ne pas aller vers une nouvelle contestation mais plutôt de s’en accommoder, tout en cherchant à faire pression sur l’actuel gouvernement pour permettre une éventuelle évolution de cette loi.

Pour rappel, la loi actuelle permet désormais la sollicitation publique de la part des travailleuses du sexe mais pas de la part des clients. Les maisons de débauche sont autorisées mais faire de la publicité pour des services sexuels est interdit.
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