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Procès Ghomeshi: les réactions sur internet pourraient entraîner des réformes

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La Presse Canadienne

2016-07-27 07:00:00

Une chercheuse étudiant les réactions du public à l'affaire Jian Ghomeshi affirme que l'attrait qu'a eu le procès sur les réseaux sociaux pourrait mener à des "réformes enrichies par les usagers" sur l'approche du système de justice à l'égard des causes d'agression sexuelle.

Procès Ghomeshi: les réactions sur internet pourraient entraîner des réformes
Procès Ghomeshi: les réactions sur internet pourraient entraîner des réformes
Mary Rolf, étudiante en droit à l'Université Dalhousie en Nouvelle-Écosse, a présenté ses conclusions en comité lors d'une conférence internationale, mardi, à Halifax.

Mme Rolf a parlé d'un cas sans précédent. Elle a soutenu que la cause suivie de près contre l'ancien animateur à la radio de la CBC avait offert aux "Canadiens ordinaires" sur les réseaux sociaux un rare aperçu du fonctionnement du système de justice.

La chercheuse a souligné en entrevue qu'il y avait eu beaucoup de "désaccords très légitimes sur ce qui pourrait ou devrait changer".

Au cours du procès en février, les médias sociaux se sont enflammés avec des mots-clics comme #Ghomeshi et #IBelieveLucy, alimentant les échanges tranchés sur la cause et les lois canadiennes sur les agressions sexuelles.

Plusieurs médias ont gazouillé en direct sur le procès, avec des gens à l'intérieur de la salle d'audience répondant aux questions des internautes.

"Particulièrement pour les Canadiens sans formation en droit... Il a s'agit d'un bon exemple de gens s'investissant dans ce qui les rend mécontents, a-t-elle fait valoir. Je crois que les médias sociaux pourraient vraiment constituer un forum pour sonder les réactions des gens en temps réel."

Mme Rolf a soutenu que la participation sans précédent dans des enjeux concernant les agressions sexuelles représentait un virage dans les valeurs canadiennes qui pourrait faire son chemin dans les textes de loi.

"Il y a une réciprocité dans le droit, a dit Mme Rolf. Il repose tout autant sur les gens affirmant 'C'est la société dans laquelle je veux vivre', que sur la lettre de la loi."
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13 commentaires

  1. Avocat
    Avocat
    il y a 7 ans
    Dangereux
    Si le public avait pu décider du sort de JG. il aurait sans doute été lynché sans procès. Il faudrait éviter de tomber dans la justice populaire, comme dans certains pays où les citoyens se font justice sans procès équitable.

    • Avocat
      Avocat
      il y a 7 ans
      Bravo
      L'auteure du rapport, Mary Rolf, étudiante en droit en Nouvelle-Écosse, risque de se voir offrir un doctorat honorifique par l'UQUAM et une chaire de recherche sur la twitterisation des processus judiciaire et législatif. Bravo!

  2. Anonyme
    Anonyme
    il y a 7 ans
    WTF
    En quoi la réaction des gens en temps réel, sur les "média sociaux" qui plus est, est d'une quelconque pertinence ou utilité pour la Justice ?

    Aberrant ce que les gnangnan des "médias sociaux" disent comme insanité.

    Prochaine étape: le jury est constitué des utilisateurs de twitter qui voient le procès en direct sur snapchat ou n'importe quel autre bidule, et le verdict est selon le plus grand nombre de likes à la couronne ou la défense.

    Retour direct au moyen âge.

    Mon cerveau saigne, et je n'ai pas 62 ans en passant.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 7 ans
      re: WTF
      "je n'ai pas 62 ans en passant"

      Considérant l'acronyme que vous avez utilisé en titre ainsi que votre connaissance de Snapchat, on avait compris...

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 7 ans
      Pas d'accord
      Pour moi c'est pertinent. Si les gens ne se reconnaissent pas dans la loi, il y a matière a réflexion. Les médias sociaux permettent une démocratie plus directe. Personne n'a parlé de laisser le sort des accusés entre les mains des internautes. On parle simplement de tenir compte de certains commentaires sur les médias sociaux afin d'enrichir le débat.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 7 ans
      Mmmm
      Enrichir quel débat ?

      Les débats en commission parlementaire ?

      M le président, voici ce que les "gen"! disent et pensent sur twitter, dans une proportion de 73.4%, donc je suggère un amendement à telle loi, ou règle de preuve.

      Démocratie directe, mmm. Bonne idée ça, pourquoi personne n'a mis ça en place avant ?

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 7 ans
      Pas d'accord?
      "tenir compte de certains commentaires sur les médias sociaux afin d'enrichir le débat."

      Comment "enrichir le débat" en considération de ce qui se dit sur les média sociaux? C'est absurde! Et ceux qui "ne se reconnaissent pas dans la loi" sont ceux qui ont déclaré le mec coupable avant même le procès sans avoir le quart du dixième de la preuve et san connaitre le processus. On s'en fiche de ces gens!

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 7 ans
      Pas du tout
      Il se dit toute sorte de chose sur les médias sociaux (comme sur les autres plate formes d'ailleurs). S'il fallait suivre votre raisonnement, on ne tiendrait compte d'aucun commentaire. Certains commentaires sur les médias sociaux ont une certaine valeur. Je ne vois pas pourquoi on s'en priverait au seul motif qu'ils ont été énoncés sur une plate forme plutôt que sur une autre. C'est pas absurde du tout.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 7 ans
      Le débat public
      Enrichir quel débat ? Le débat public.

      Les députés tiennent compte de l'opinion du public quand vient le temps de changer les lois.

      Que cette opinion s'exprime par les journaux ou les médias sociaux ne change rien à l'affaire.

      Si vous croyez qu'aucun commentaire n'est valable pour la simple raison qu'il est exprimé par Twitter, vous avez tort.

      Si vous voulez faire semblant de ne pas comprendre grand bien vous en fasse, mais à mon avis l'initiative de cette étudiante est valable et vos commentaires n'apportent aucune argument en sens contraire.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 7 ans
      laissez moi vous expliquer
      le, ou les deux, commentaires pertinents sur les réseaux sociaux peuvent facilement être mis de l'avant en commission parlementaire par les organismes sérieux dont la mission est justement, par exemple, la protection des victimes d'actes criminels, et ainsi portés à la connaissance du législateur.

      Sinon quoi, nous payons qui pour éplucher twitter et identifier les "certains commentaires" qui ont de la valeur, parmi les 179 934 tweets #agressionnondénoncée de 179 933 ignorants (au sens où ils n'ont pas de connaissance spécifique des enjeux en causes, pas qu'ils ne sont pas fins ou populaires)?

      Merci de confirmer mon point

  3. Anonyme
    Anonyme
    il y a 7 ans
    Changeons les règles!
    Pour plusieurs, aucune accusation d'accusation sexuelle n'est frivole ou erronée, il ne reste donc qu'à déterminer la peine une fois l'accusation portée. Plusieurs de ces personnes étaient insatisfaits du résultat et cherchaient des méthodes pour s'assurer que cette hérésie qu'est un procès concluant à un acquittement dans un tel cas. Ceci représente la prochaine étape pour ces personnes: n'avons pas eu le résultat excompté selon les règles, changeons les règles (qu'elles comprennent pas ou peu).

  4. Jean
    Prof.
    Le jugement d’acquittement était justifié par l'analyse du dossier, c'est-à-dire les faits et gestes posés par l'accusé et la présumée victime, et au regard de la Loi (Code pénal).
    Le juge n'a pas, Dieu merci, succombé aux pressions médiatiques. Il en va de notre système pénal, qui reconnaît que tout accusé est innocent jusqu'à ce qu'il soit reconnu coupable par un juge ou un jury que la loi lui assigne. Autrement, cela aurait été JG hier, demain vous ou quelqu'un d'autre, à subir l'injustice.
    Lex dura, sed Lex, comme disaient les Romains!

  5. Anonyme
    Anonyme
    il y a 7 ans
    nuances
    Je suis d'accord avec vous. Cela dit, il ne faut pas avoir peur de changer les règles. Tous les changements ne sont pas négatifs et plusieurs sont survenus à la suite de ce que les gens percevaient comme une injustice. Le cas Ghomeshi n'est peut être pas le meilleur exemple, mais les règles doivent effectivement être changées de temps à autre afin de refleter ce que la société perçoit comme étant acceptable ou non.

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