Nouvelles

Initiations de droit : les facs réagissent!

Main image

Julien Vailles

2016-09-28 15:15:00

Alors que les initiations de la Faculté de droit de l'UdeM sèment la controverse, Droit-inc a interrogé les autres facs sur les mesures prises pour éviter les dérapages...

Alors que les initiations de la Faculté de droit de l'UdeM sèment la controverse, Droit-inc a interrogé les autres facs sur les mesures prises pour éviter les dérapages
Alors que les initiations de la Faculté de droit de l'UdeM sèment la controverse, Droit-inc a interrogé les autres facs sur les mesures prises pour éviter les dérapages
La semaine dernière, le Pigeon Dissident, journal de la Faculté de droit de l'Université de Montréal, dénonçait des activités d'initiation qui « perpétuent la culture du viol et la banalisation de la sexualité » et qui « déconsidèrent surtout la femme en la montrant comme un vulgaire objet ».

Quelques jours plus tard, l'Association des Étudiant(e)s en Droit de l'Université de Montréal (AED) répondait par le biais d'un communiqué prendre avec sérieux la responsabilité lui incombant et réitère sa croyance et son engagement envers la campagne « Sans oui, c'est non » de la FAÉCUM.

Et qu'en est-il des autres Facultés de droit à travers la province? Quelles mesures sont prises pour éviter ce genre de débordements? Droit-inc a interrogé les représentants de leurs associations respectives. Voici leurs réponses.

Laval :

Pour les intégrations ayant lieu à notre Faculté, nous n’encourageons jamais l’hypersexualisation des nouveaux étudiants et des nouvelles étudiantes, assure le comité exécutif de l'Association des étudiants et étudiantes en droit (AED). Conscients de l’importance de l’enjeu de la culture du viol, nous nous sommes associés à la campagne « Sans oui, c’est non! », et c’est dans cet esprit que se sont déroulées les intégrations. Les membres de l’organisation ont tous été sensibilisés à ce sujet.

Nous leur avons demandé d’informer à leur tour les nouveaux étudiants sur l’importance de dénoncer tous les comportements liés à cet enjeu dont ils pouvaient être témoins. Les intégrations sont faites dans un esprit de respect et de camaraderie et la promotion de la culture du viol n’a pas sa place.

Soucieuse d'éradiquer les inégalités entre les sexes causées entre autres par des comportements d'objectification du corps de la femme, l'AED est fière de compter depuis déjà deux ans sur un comité qui organise des campagnes, des conférences et des discussions dans le but de faire prendre conscience aux étudiants de l’importance de ces enjeux et de changer les mentalités.

Ottawa :

Il est vrai que les initiations étudiantes impliquent des jeunes qui sortent tout juste du nid familial, de l’alcool et de nouvelles rencontres, déclare l'Association des étudiants et étudiantes en droit civil de l'Outaouais (AEEDCO). Ce serait faire l’autruche que de croire qu’aucun débordement n’est possible. C’est pourquoi il est du devoir des associations étudiantes et des comités organisateurs de s’assurer de prendre toutes les mesures nécessaires afin de minimiser les risques, rappelle l'Association.

Voici certaines mesures qui ont été prises :
  • Tous les « guides d’alcool », responsables d’assurer que les étudiants consomment avec modération, ont dû signer un document par lequel ils s’engageaient à faire preuve de maturité en adoptant un comportement décent, et en consommant de manière modérée pour que leur capacité de jugement ne soit pas affaiblie;

  • Tout étudiant ayant un comportement déplacé se voyait refuser l’accès aux activités pour le reste de la semaine 101;

  • Les membres de l’Association sont passés dans tous les autobus la première journée pour informer les étudiants de cette politique et pour leur rappeler que la faculté appliquait une politique de tolérance zéro en matière de violence ou d'harcèlement à caractère sexuel;

  • Nous avons à plusieurs reprises rappelé aux étudiants qu’ils n’étaient jamais obligés de participer aux différentes activités ou de consommer de l’alcool; et

  • Nous avons organisé une rencontre de rétroaction sur le déroulement de la semaine.


Par ailleurs, avant que la semaine d’accueil débute, l’AEEDCO s’est rencontrée pour établir des mesures et un certain code de conduite. Nous avons réuni les autres membres de l’organisation pour leur en faire part.

Sherbrooke :

Depuis quelques années, la faculté et l’AGED ont entrepris un tournant majeur quant à leurs activités d’accueil, indique Olivier Surprenant, président du Conseil exécutif de l'Association Générale des étudiants en droit (AGED). Nous avons passé d’activités d’initiations à des activités d’intégrations, explique-t-il.

Nos activités d’intégrations sont organisées en collaboration notamment avec le Comité féministe de l’AGED était présent tout au long des activités, veillant au déroulement respectueux des activités. Nous comptions aussi sur l’encadrement d’un groupe de bénévoles étudiant en soins infirmiers. De plus, suivant la campagne « Sans oui, c’est non », les verres distribués aux nouveaux étudiants étaient munis d’un couvercle afin de prévenir les dangers potentiels liés aux drogues de soumission.

Les bénévoles et organisateurs ont également suivi une formation offerte par le CALACS (Centre d’Aide et de Lutte contre les Agressions à Caractère Sexuel) sur l’identification et l’intervention quant aux actes de violence à caractère sexuel.

Finalement, un sondage anonyme portant sur les activités d’intégration est distribué à chacun de nos membres et est consulté à la fois par l’administration de notre Faculté, le conseil exécutif de l’association étudiante ainsi que par le comité organisateur de l’événement. Cette pratique nous permet de recueillir les commentaires des « intégrés » et ainsi de continuellement améliorer le processus d’intégration.

UQÀM :

La première mesure que nous prenons afin de rendre l’événement plus sécurisant et agréable est d’utiliser le terme « intégrations » au lieu d’« initiations ». Nous trouvons que le terme « initiations » rappelle l’image que l’on voit dans les films hollywoodiens, où l’on voit des étudiants se faire humilier et forcer à participer à des activités dégradantes.

Ainsi, en utilisant le terme « intégrations », on vise à susciter chez le.la nouvel.le étudiant.e un sentiment d’appartenance. On veut que l’événement permette à l’étudiant.e de rencontrer et de mieux connaître les personnes avec qui il ou elle va étudier durant les trois prochaines années.

De plus, un mois avant la rentrée, une lettre a été envoyée à toutes et tous les étudiant.e.s en leur présentant les ressources qui seraient disponibles lors de l’activité et en les informant sur la notion de la culture du viol, ce que nous avons mis en place pour la contrer et le consentement (cette notion inclut également le consentement à la participation aux activités).

Pour toute la durée de l’activité, nous avions sur les lieux un « safespace », un espace avec des personnes ressources qui étaient présentes pour écouter et aider les étudiant.e.s en cas de malaise ou de besoin. Un système de raccompagnement avait également été mis sur pied afin de permettre aux étudiant.es de quitter en cas de malaise majeur.

De plus, toutes les activités d’intégration avaient une alternative sans alcool afin de permettre à tout le monde de participer nonobstant leurs valeurs et croyances.

Enfin, considérant que nous étions dans un lieu isolé , nous avions également une infirmière sur place afin d’intervenir en cas de problème nécessitant une assistance médicale.

Au moment de publier, l’association étudiante de McGill n’avait pas rappelé Droit-inc.
7078

Publier un nouveau commentaire

Annuler
Remarque

Votre commentaire doit être approuvé par un modérateur avant d’être affiché.

NETiquette sur les commentaires

Les commentaires sont les bienvenus sur le site. Ils sont validés par la Rédaction avant d’être publiés et exclus s’ils présentent un caractère injurieux, raciste ou diffamatoire. Si malgré cette politique de modération, un commentaire publié sur le site vous dérange, prenez immédiatement contact par courriel (info@droit-inc.com) avec la Rédaction. Si votre demande apparait légitime, le commentaire sera retiré sur le champ. Vous pouvez également utiliser l’espace dédié aux commentaires pour publier, dans les mêmes conditions de validation, un droit de réponse.

Bien à vous,

La Rédaction de Droit-inc.com

PLUS

Articles similaires