Entrevues

Il revient à la pratique après 10 ans chez Radio-Canada!

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Céline Gobert

2016-10-11 15:00:00

Après être allé jusqu’au bout de sa passion pour le journalisme, cet avocat revient à la pratique en litige dans un grand cabinet. Comment réussir un tel retour? Il se confie à Droit-inc…

Me Frédéric Laflamme s’est joint au groupe Litige de Lavery en août 2016 après une décennie passée sur les ondes de Radio-Canada. Crédit Photo : Radio-Canada
Me Frédéric Laflamme s’est joint au groupe Litige de Lavery en août 2016 après une décennie passée sur les ondes de Radio-Canada. Crédit Photo : Radio-Canada
Me Frédéric Laflamme s’est joint au groupe Litige de Lavery en août 2016 après une décennie passée sur les ondes de Radio-Canada. Désormais, il concentrera sa pratique dans la plupart des domaines reliés au litige civil et commercial. Pour Droit-inc, il revient sur son parcours.

Droit-inc : Vous avez été à la barre durant plusieurs années de l'émission Chez nous le matin sur les ondes de Radio-Canada. Comment vous êtes-vous retrouvé animateur alors que vous avez suivi une formation d’avocat?

Me Frédéric Laflamme : L’envie d’être journaliste a toujours été là, j’ai des intérêts très variés. Au total, j’ai travaillé à Radio-Canada pendant 10 ans comme animateur dans différentes régions, notamment en Mauricie et au Centre-du-Québec. J’ai commencé ma pratique comme avocat chez Blakes au début des années 2000, j’y ai pratiqué deux ans puis j’ai décidé de faire une maîtrise en journalisme à l’École supérieure de journalisme de Lille en France. J’ai eu une pratique heureuse mais j’avais toujours en tête de tenter l’aventure en tant que journaliste.Je voulais aller jusqu’au bout de cette deuxième passion.

Donc ce n’est pas l’ennui d’être avocat qui vous a motivé?

Non non, je ne m’ennuyais pas. Je me suis plutôt ennuyé du droit quand j’ai arrêté ! J’aimais le contact avec les clients, la plaidoirie me manquait. Même si j’aimais aussi être journaliste, je m’ennuyais des défis intellectuels qu’offraient les dossiers en litige et les représentations en cour.

J’imagine qu’être animateur offrait des défis différents qu’être avocat?

Oui, comme journaliste, la tribune est plus grande, on peut s’adresser à un public plus général. Mais il y a surtout beaucoup de points communs. Quand on est journaliste, on prend un sujet comme on prend un dossier juridique : on le fouille, on le décortique, on le rend accessible. Le travail de préparation et d’approfondissement est similaire.

Dans les deux cas, vous aviez aussi un même impact social…

Absolument. Mais c’est cet impact en matière de développement régional que l’on a en tant qu’avocat qui a en grande partie motivé ma décision de revenir au droit. C’est sûr qu’on a un impact aussi comme journaliste mais en tant qu’avocat cela prend une dimension particulière. J’aime être un acteur de changement et de développement pour les entreprises d’ici, en région. Cela m’interpelle beaucoup.

Est-ce qu’on aborde une entrevue de la même façon qu’une plaidoirie?

Non ! (rires) Pas nécessairement. Quand on fait une entrevue avec une personnalité, le client c’est le public. On veut aller au fond d’un sujet, et le porte-voix c’est le public, on garde en tête les questions qu’il se pose. Quand on plaide un dossier juridique, l’angle c’est l’intérêt du client. Mais bon… je dit ça avec un clin d’oeil et un sourire mais il y a des entrevues qui ressemblent parfois à des contre-interrogatoires! (rires)

Pourquoi avoir fait le choix de pratiquer à Trois-Rivières?

Me Laflamme est amoureux de la qualité de vie à Trois-Rivières!
Me Laflamme est amoureux de la qualité de vie à Trois-Rivières!
C’est grâce à Radio-Canada que j’ai découvert cette région! Et grâce aux gens que j’y ai rencontré je m’y suis attaché! C’est une région qui a un potentiel extraordinaire, géographiquement centrale, et elle se développe à vitesse grand V. Et en plus, c’est beau! Je suis amoureux de la qualité de vie ici, je dis souvent que j’ai le meilleur des deux mondes : la proximité avec les grands centres et les atouts de la région. On bénéficie aussi d’une qualité de mandats qui est comparable à ailleurs.

Quels vont être vos mandats chez Lavery ? Et qu’est-ce qui vous séduit dans ce cabinet?

Je bénéficie d’une belle autonomie comme avocat généraliste. En matière de litige commercial et civil, il faut ratisser large. Ce qui est fascinant, c’est qu’on est une dizaine donc on a tous de beaux mandats à piloter dès le départ. Après mon interruption de pratique, me replonger dans le bain dans un tel contexte est stimulant et m’apporte la dose d’adrénaline qui me manquait. Chez Lavery, c’est l’équipe régionale qui m’a séduit, ce sont les leaders du droit dans la région. Je me sentais bien avec l’équipe, tout est allé de soi.

Après 12 ans hors de la pratique, j’imagine que vous aviez un petit stress de revenir…

Et j’en ai encore ! (Rires) Mais ça s’est fait en étapes, j’ai fait mes devoirs. Je me suis replongé dans le bain pendant des semaines. Même si on est un petit groupe, nous ne sommes jamais seuls, il y a une grosse équipe derrière avec des avocats à la forte expertise, ce qui est vraiment rassurant.

En 12 ans, le marché est devenu très saturé. Comment comptez-vous faire votre place?

Je suis connu du public ici mais pas en tant qu’avocat. Le défi est de me faire connaître différemment et de faire ma place auprès des clients dans un marché où il y a beaucoup d’offres juridiques. Il faut également savoir développer son expérience dans des niches, et posséder des expertises particulières.

Pensez-vous que la solution pour beaucoup d’avocats qui ne trouvent pas d’emploi serait d’aller en région?

Je ne peux pas vraiment vous répondre. Je vois passer des offres d’emplois, mais je ne sais pas s’il y en a davantage qu’ailleurs.

On dit que le salaire est moindre en région. Est-ce vrai?

(Rires). Évidemment, les salaires en région sont moins élevés qu’à Montréal. Les honoraires facturés aux clients aussi, ce qui peut représenter un avantage concurrentiel important.

Et j’imagine qu’on n’a pas les mêmes dépenses non plus donc ça pourrait être gagnant?

Oui, on a une meilleure qualité de vie. Si jamais dans certains cas il y a moins d’argent, l’important reste le mieux vivre, et c’est ce que rapportent beaucoup de mes confrères.
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