Entrevues

Un avocat plaide pour une justice moins sévère

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Delphine Jung

2017-01-24 14:15:00

La société actuelle est trop punitive, estime cet avocat. Sous la pression, les tribunaux condamnent plus, ce qui engendre un système favorisant les erreurs judiciaires. Droit-inc lui a parlé!

Me Julius Grey
Me Julius Grey
L’avocat spécialiste des droits de la personne, Me Julius Grey, estime que la société actuelle est trop punitive, et que sous sa pression, les tribunaux condamnent plus. Un système qui favoriserait les erreurs judiciaires.

« N’importe quel système commet des erreurs, le problème, c’est qu’il y en a plus qu’avant », assure Me Julius Grey.

Le système judiciaire canadien souffrirait d’après lui de « la pression de la société qui pousserait les tribunaux à être plus sévères. Le public a toujours été du côté de la punition. Déjà à l’époque des exécutions publiques, les gens se réunissaient, c’était presque une fête. Les gens n’acceptent pas qu’un condamné puisse être innocent, qu’une personne puisse être acquittée ».

Réhabilitation totale

Récemment, les accusations ont été abandonnées à l’encontre de Scott Quick, emprisonné pendant 22 mois pour le meurtre de sa femme. La Couronne a estimé le 16 janvier, que les preuves étaient insuffisantes pour maintenir les accusations. Il est donc ressorti libre de cette audience.

« Mais dans notre société, avoir un casier judiciaire ou avoir été accusé, même à tort, c’est presque la fin d’une vie. Alors que notre système devrait permettre une réhabilitation totale », poursuit l’avocat.

Le « vrai pardon » viendrait avec une réduction des conséquences des jugements, et un poids limité des associations de victimes, eux aussi dans la ligne de mire du spécialiste : « Le lobby des victimes, devenu très fort, s’immisce de plus en plus dans des affaires qui ne devraient regarder que la Couronne et l’accusé », estime-t-il, en assurant que cela ne remet pas en cause la sympathie qu’il a à leur égard.

Les années Harper auraient selon lui aussi mis à mal l’efficacité du système judiciaire : « Elles l’ont durci. Je pense qu’il faudrait même abroger toutes les loi adoptées en matière criminelles par le gouvernement Harper ».

Portée dissuasive?

Mais les jugements sévères et les peines exemplaires ne sont-elles pas là aussi pour dissuader ? « Les lourdes peines ont sûrement une portée dissuasive sur les citoyens lambdas, mais il a été dit dans de nombreux articles qu’elles ne font absolument pas peur aux grands bandits ou aux membres de gang », renchérit l’avocat qui souhaiterait une justice plus clémente.

Il estime qu’il faudrait que le Canada s’inspire des pays scandinaves pour revoir le fonctionnement de ses prisons et même envisager des peines différentes en fonction du profils des condamnés : « Je suis pour l’emprisonnement des personnes qualifiées comme hautement dangereuses, et il y en a. Mais pour les autres, ne pourrait-on pas par exemple les envoyer travailler dans des communautés éloignées? Les emprisonner à leur domicile ? Les faire payer de lourdes amendes? Bref, envisager des solutions moins coûteuses et débilitantes… ».
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3 commentaires

  1. DSG
    Let's simplify
    I agree that we should be more like Scandinavian countries. The perpetrator of the Norwegian massacre received a nice slack 21 years, which will make him a free man in his mid fifties. I'm sure he'll be rehabilitated by then and pose no danger to society.

    Better still let's just drop all criminal accusations altogether and supply the accused with condos and good paying jobs.

  2. Me
    allons y pour une justice moins sérieuse!!!
    30 En l'espèce, la décision de faire émettre cette action a eu comme conséquence qu'une demi-journée du temps de la Cour, du huissier, de la greffière, des avocats et du juge, sans parler de l'accaparement d'une salle de cour du palais de justice, ont dû lui être consacrés alors que les ressources judiciaires sont limitées. Trop de personnes, impliquées dans de véritables litiges soulevant des enjeux susceptibles d'affecter leur vie ou celle de leurs enfants ou leur entreprise, attendent leur tour à la Cour pour qu'on puisse autoriser par le silence la monopolisation de telles ressources afin de faire déterminer si la demanderesse peut se faire photographier portant une passoire à pâtes ou un tricorne de pirate.
    POUR CES MOTIFS, LE TRIBUNAL :


    Narayana c. Québec (Société de l'assurance automobile), EYB 2015-257384, (2015 QCCS 4636) (Texte integral).

  3. RA
    Come on
    Your example shows us that you didn't bother to read the article to the end.

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