Carrière et Formation

Pour ou contre le REER pour les avocats?

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Jean-francois Parent

2017-02-24 10:15:00

Il reste quelques jours pour cotiser à un compte enregistré d'épargne-retraite. Mais le devriez-vous?

Martin Cloutier, vice-président de la planification de patrimoine chez Assante Gestion de patrimoine.
Martin Cloutier, vice-président de la planification de patrimoine chez Assante Gestion de patrimoine.
Pour répondre à cette question, imaginons un avocat qui gagnerait au moins 100 000 $ par année. Plus des deux tiers des membres du barreau sont dans cette situation, selon les données de l'étude Barreau-mètre.

« Il faut déterminer si notre avocat est incorporé ou salarié », explique Martin Cloutier, vice-président de la planification de patrimoine chez Assante Gestion de patrimoine.

Pour l'avocat salarié, « le REER est un must, selon Martin Cloutier. On reporte l'impôt, et si on a le choix entre les deux, la norme est de cotiser d'abord au REER et ensuite au CELI ».

La règle du pouce est simple : quiconque doit envoyer un chèque avec sa déclaration de revenus bénéficiera généralement d'une cotisation à un compte REER.

Salaire ou dividendes?

Mais pour l'avocat qui n'est pas salarié, mais plutôt incorporé, il faut d'abord décider quelle forme prendra le revenu. Ce choix détermine la suite des choses. Plusieurs variables entrent en ligne de compte, explique Martin Cloutier. « Est-ce qu'on aura besoin de l'argent rapidement? Est-ce qu'on veut cotiser aux charges sociales, comme la Régie des rentes ou l'assurance-emploi? Est-ce qu'on veut investir dans la compagnie ou dans des placements boursiers? »

L'avocat qui aura besoin de fonds rapidement, ou qui a d'importantes charges—hypothèque, chalet, voiture—voudra sans doute miser sur le salaire. Dans ce contexte, la cotisation REER devient intéressante.

« À l'opposé, se verser un dividende permet de réduire sa charge fiscale », poursuit Martin Cloutier. Le taux marginal d'un salarié peut aller jusqu'à 53 %, tandis que celui d'une entreprise est de 22,5 %.

Mais il y a plus : « Les investissements REER sont insaisissables lors d'une faillite, mais ils font partis du patrimoine devant être partagé en cas de divorce. » Car même si on est marié en séparation de bien, chaque dollar investi dans un compte REER fera partie du patrimoine commun.

Il y a surtout plusieurs incidences fiscales à prendre en considération lorsqu'un veut privilégier le salaire—et donc la cotisation REER. « Plus le montant cotisé à un REER est élevé, plus il est probable que de se verser un salaire pour permettre une cotisation maximale à un REER sera préférable au paiement différé de dividendes, car le bénéfice potentiel de se payer un salaire et de payer des cotisations à un REER l’emportera sur les avantages d’un report d’impôt associé au paiement différé de dividendes », écrit le spécialiste Jamie Golombek, de la banque CIBC, dans un note portant justement sur le choix entre le salaire ou le dividende pour les entrepreneurs.

Enfin, d'autres variables d'ordre psychologique entrent en jeu pour déterminer si choisir le salaire et, du coup, la cotisation REER, vous feront miser sur le bon cheval, selon Martin Cloutier. « S'il est parfois plus avantageux fiscalement de se verser un dividende et de laisser ses investissements dans l'entreprise, le salariat et la cotisation REER sera plus sécurisantes pour certains : ils se bâtissent ainsi un patrimoine pour la retraite avec les programmes publics et leurs propres investissements REER », conclut le spécialiste.

C'est toute une question à laquelle il est par ailleurs difficile de répondre sans l'aide de spécialistes.

Cotiser des parts de Fondaction dans son REER

Le fonds des travailleurs de la CSN, Fondaction, propose aussi des investissements qui offrent un crédit d'impôt supplémentaire pour les cotisants.

Le crédit, qui s'élève à 35 % de la cotisation, s'ajoute à celui déjà permis par une cotisation dans un compte REER. Selon les données fournies par Fondaction, pour un salarié déclarant des revenus allant de 103 000$ à 142 000 $, et qui souscrit le montant annuel maximal de 5 000 $, le crédit s'élève à 1 775 $. Ajoutée à la déduction normale de 2 373 $, la cotisation coûte au net 877 $...
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2 commentaires

  1. Anonyme
    Anonyme
    il y a 7 ans
    C'est comme pour la bouffe bio
    Il s'agit d'un débat où on retrouve quasi-exclusivement ceux qui ont les moyens de se poser ce genre de question.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 7 ans
      So what ?
      Et alors ? Doit-on se limiter aux débats qui intéressent la totalité de la population ? On aura plus grand chose à se dire...

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