Sept conseils d’une pro de la conciliation travail-famille

Naomi Simson est une femme d’affaires, conférencière et auteure australienne, et la mère de quelques enfants… qu’elle a élevé du mieux qu’elle a pu, comme elle le témoigne dans une entrevue qu’elle a accordé au podcast « Je ne sais pas comment elle fait », consacré, comme son nom l’indique, à la délicate conciliation travail-famille.

Présidente et fondatrice des firmes technos Redballoon et Redii, Naomi Simson dit n’avoir jamais ressenti de culpabilité envers ses enfants, malgré une carrière très exigeante.

Ils sont maintenant à l’université. « Je m’inquiète toujours, mais cette interview m’a donnée l’occasion de prendre du recul et de pouvoir réfléchir. Je peux désormais admettre que j’ai fait du mieux que j’ai pu. »

Voici ses conseils pour la femme de carrière, et la mère de famille, mais d’abord, un premier constat:

Vous ne rêvez pas, votre supérieur est contrarié de vous savoir enceinte. «Juste un petit peu. Ils connaissent toutes les bonnes manières et ils vous féliciteront… tout en se demandant quels impacts cela aura sur eux. »

Ne vous éloignez pas trop du marché. « J’encourage fortement les femmes à rester en contact avec le monde du travail d’une manière ou d’une autre. Les méthodes de travail changent tellement que si elles abandonnent leur réseau professionnel et qu’elles n’ont aucune connexion avec le monde du travail, elles vont se sentir comme un alien quand elles y retourneront. »

Apprendre à dire non à ses enfants. « Ce que je veux, ce sont des enfants résilients, respectueux et responsables… Mon boulot, c’est de leur donner une base de valeurs et une conscience professionnelle pour qu’ils puissent atteindre une forme d’accomplissement. Comment ai-je fait cela ? En répondant non à toutes les choses qu’ils me demandaient de faire. « Maman je pourrais avoir une voiture ? » « Non » « Mais tous les autres enfants, dès qu’ils ont 18 ans, leurs parents leur achètent une voiture » « Oh ces pauvres gens, ils ne comprendront jamais la valeur de l’argent ».

Choisissez vos combats. « Il y a plein de personnes qui peuvent changer une couche. Mais être là pour un match important, ou alors quand vos enfants traversent la rue, ce sont eux, les moments importants où il faut être là. J’ai toujours choisi ce dont mes enfants se souviendraient. Même si ça ne fonctionne pas toujours! »
Apprenez à faire une tâche à la fois. « Soyez présent dans ce que vous avez choisi de faire. Assurez-vous de mettre votre cellulaire de côté lorsque vous êtes avec vos enfants. Sinon, vous vous demanderez pourquoi ils ne vous parlent pas lorsqu’ils sont adolescents. »

Choisissez un partenaire qui avait une mère active. « J’ai de jeunes collègues de 25 ans qui font tout pour leurs maris, et cela m’alarme. Devinez pourquoi cela arrive ? Parce que les mères de ces hommes ne travaillaient pas. Et casser cette attente est très, très difficile. C’est quelque chose d’ancré en soi et de très subtil.»

Ne ressentez pas trop de culpabilité en tant que mère. « Je vais sûrement passer pour quelqu’un de sans cœur mais je n’ai jamais ressenti de culpabilité. Mes enfants sont des êtres humains, et ils sont responsables d’eux-mêmes. J’ai fait ma partie du travail, je les ai nourris, ils ont grandi, je les ai envoyés à l’école et maintenant ils ont les cartes dans les mains pour réussir. Je n’aime pas tous les choix qu’ils font, mais ce sont les leurs. Il me reste beaucoup d’années devant pour contribuer à la société d’une manière constructive et jusqu’ici, il semble que mes descendants feront de même. Mais nous n’arrêtons jamais de nous inquiéter, c’est un travail pour la vie! »