Carrière et Formation

Les trois défis des cabinets juridiques

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Chantale Bouchard

2017-03-27 13:15:00

Nouvelles concurrences, tarifications différentes, pression sur les prix… La profession juridique change et les cabinets doivent s’ajuster.

Peter Maloney, PDG de GlobalX Legal Solutions
Peter Maloney, PDG de GlobalX Legal Solutions
Trois difficultés auxquelles les professions juridiques sont aujourd'hui confrontées pourraient avoir pour conséquence une mutation radicale de leurs méthodes de travail, estime le PDG d’une firme australienne qui aide notamment les cabinets d,avocats à améliorer leur efficacité.

S'exprimant au cours du déjeuner organisé par GlobalX Legal Solutions sur le thème « Un paysage juridique en évolution », son PDG, Peter Maloney, a présenté les résultats d'une enquête menée récemment par son groupe auprès de 300 cabinets juridiques.

L’enquête est australienne, mais ses conclusions peuvent fort bien s’appliquer aux firmes canadiennes.

Les cabinets juridiques sont aujourd'hui confrontés à trois défis, rapporte l’auteure Emma Ryan, qui assistait à la conférence.

En faire toujours plus pour le même prix

Le premier défi que doivent relever les cabinets juridiques est écrasant, dit Peter Maloney: « celui d'avoir à en faire toujours plus pour le même prix ».

« Comment relever ce défi ? En fournissant encore plus de services, en offrant plus de connectivité et plus de transparence. C'est la condition d'un maintien sur le marché. »

L'enquête montre que les services juridiques des entreprises sont dans une démarche de réduction généralisée des coûts. Ainsi, ils tirent les prix vers le bas dans leurs transactions avec les cabinets juridiques externes. Toujours selon M. Maloney, « les dépenses des entreprises consacrées aux services juridiques externes ont baissé de 25 % entre 2012 et 2015 ».

« Quatre-vingt-cinq pour cent des entreprises sondées pensent que la concurrence sur les prix va se poursuivre. On voit mal comment il pourrait en être autrement » , ajoute-t-il.

La fin de la facturation à l’heure?

Le deuxième défi à relever par la profession concerne la fixation des honoraires.

« Les clients, dans leur écrasante majorité, nous font savoir qu'ils ne veulent plus entendre parler de services facturés à l'heure, dit-il. Cette modalité est certes encore en usage et elle est même tout à fait pertinente dans certains cas, mais elle n'a plus la cote car les clients préfèrent des honoraires forfaitaires et plafonnés.»

Soixante-dix pour cent des firmes sondées indiquent qu'elles ont déjà essayé des clauses différentes de fixation des honoraires.

M. Maloney note que dans ce dernier groupe, près de 40% des personnes interrogées estiment que les contrats signés par leur entreprise le sont selon cette nouvelle modalité, dans 25 à 50 % des cas.

Et il ajoute : « Et pourtant, la demande d'honoraires forfaitaires touche une bonne partie des domaines juridiques qui exigent de remplir des formulaires administratifs complexes et le traitement de dossiers volumineux ».

De nouvelles formes de concurrence

Le troisième défi à relever par les professions juridiques concerne l'apparition de nouvelles formes de concurrence.

En Australie, on assiste depuis quelques années à l’émergence des cabinets qu’on appelle NewLaw, qui offrent des alternatives moins coûteuses aux firmes plus traditionnelles.

Peter Maloney note que les clients ne se contentent plus de choisir un cabinet juridique en fonction de son image, de sa réputation et de ses références, ce qui donne un avantage relatif à ces firmes NewLaw par rapport aux entreprises plus traditionnelles.

Les cabinets juridiques sont en mesure de relever ces défis à bras le corps, conclut Peter Maloney, en faisant des gains de productivité. « Et la meilleure façon de gagner en productivité passe par une meilleure définition et gestion des procédures . »
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