Une 1ère fac de droit ferme aux É-U !

C'est une première, selon l'Association du barreau américain : jamais une fac n'avait encore fermées ses portes. La petite université privée de Whittier, en Californie, vient de le faire, rapporte le magazine Slate.

Citant la baisse continue des inscriptions , la direction facultaire s'est rendue à l'évidence et liquide son programme.

Comptant 303 étudiants en première année à l'automne 2010, l'inscription a chuté à 132 l'an dernier.

Dans la lettre détaillant les motifs qui ont poussé Whittier à ne plus accepter d'inscriptions dès septembre 2017, le président de Whittier College, Alan Lund, relate avoir cherché des investisseurs, ou encore des facs concurrentes intéressées à une fusion.

On a même tenté de vendre le programme.

Mais voilà, le fait est que l'attrait pour une formation universitaire en droit décline partout aux États-Unis. Entre 2010 et 2013, les inscriptions ont chuté de 24 %.

Des facs de renom écopent : la Thomas M. Cooley School of Law de l'Université Western Michigan a fermé son campus de Ann Arbor, tandis que d’autres, comme la fac de l'Université Hamline, de Minneapolis, a fusionné avec sa rivale, la William Mitchell College of Law.

Le problème serait double, analyse le magazine.

D'abord, l'absence de contingentement fait en sorte qu'il y a tout simplement trop d'offre, et pas suffisamment de demande. Mais il y aussi la réalité économique qui fait mal : alors que seulement 30 % des étudiants de la fac de l'Université Northwestern percevaient de l'aide financière en 2009, les trois quarts en avaient besoin l'an dernier.

Il y a ainsi une vente de feu pour les diplômes de droit : les universités de l'Iowa, de l'Arizona et de Penn State, pour ne nommer que celles-là, se livrent à une guerre de prix.

Le prof de droit de Berkeley, Steven Davidoff Solomon, parie d'ailleurs que certaines facs américaines seront dans le rouge dès l'an prochain.

D'autres observateurs estiment qu'environ 10 % des facs de droit américaines pourraient fermer leurs portes dans les prochaines années, pour un total d'une vingtaine de programmes en moins.