La chercheuse prise à partie n’aura pas à dévoiler ses sources

Marie-Ève Maillé, docteure de l’UQAM, n’aurait finalement pas à dévoiler ses sources, dans le cadre d’une affaire opposant des citoyens à une compagnie.

Mardi, le juge Marc St-Pierre a en effet conclu que « les informations confidentielles recueillies par Mme Maillée dans sa recherche scientifique sont protégées par un privilège de confidentialité au cas par cas en application du test de Wigmore. La citation à comparaître a été cassée et Mme Maillé n’a plus d’obligation de fournir les informations demandées », explique son avocat, Me Bogdan Catanu, du cabinet Woods qui la défendait en pro bono avec sa consoeur, Me Laurence Ste-Marie.

Dans le jugement, on peut lire que la demande de l’entreprise Éoliennes de l’Érable « la forcerait à rompre des engagements pris autant vis-à-vis des participants à son enquête qui lui ont fait confiance que vis-à-vis des organismes ayant supervisé ou financé sa recherche ».

Mais aussi : « l’intérêt public démontré l’emporte définitivement sur la recherche de la vérité dans le présent dossier ».

Mme Maillée avait étudié un conflit social entre des résidents et la compagnie Éoliennes de l’Érable. Dans ce cadre-là, la compagnie exigeait l’obtention des identités de 93 personnes qui avaient participé à l’étude menée par la chercheuse qui portait sur la détérioration du climat social dans les communautés où son parc éolien a été construit.

Ce jugement demeure sujet à appel par Éoliennes de l’Érable. La compagnie est de son côté défendue par Me Jean-François Bienjonetti qui exerce entre autres en litige environnemental et litige de construction au cabinet BCF.