Portrait

Une jeune avocate québécoise au Congo

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Delphine Jung

2017-07-07 14:30:00

De Montréal à la République démocratique du Congo, cette jeune avocate a choisi de travailler sur le terrain plutôt que dans un bureau du centre-ville. Rencontre...

Me Myriam Raymond-Jetté
Me Myriam Raymond-Jetté
Elle avait ça dans le sang... Dès son plus jeune âge, Myriam Raymond-Jetté voulait s’impliquer pour faire avancer les droits de la personne, en plus d’être entourée de parents professeurs et globe-trotteurs qui lui ont rapidement donné le goût du voyage.

Inspirée par de nombreuses personnalités juridiques canadiennes connues sur la scène internationale comme l’honorable Louise Arbour, sa voie était toute tracée.

Après avoir passé trois ans et demi en République démocratique du Congo (RDC), à Goma, elle part pour un nouveau mandat en Côte d’Ivoire, avec le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Elle y sera conseillère juridique pour l’Afrique de l’Ouest.


Pas pour tout le monde

Originaire de Saint-Lambert, la jeune femme obtient son diplôme de droit de l’Université de Montréal en 2010. Passionnée par le droit international, elle prend soin de s’inscrire à tous les cours optionnels qui s’y rattachent.

En 2011, après son Barreau, elle part en stage au CICR à Genève, loin des grands cabinets.

Elle fait ensuite un deuxième cycle en droit international public, spécialisé en paix, justice et développement, à l’Université de Leiden aux Pays-Bas. Le tribunal pénal international de La Haye n’est d’ailleurs pas loin. Il ne lui restait qu’un pas pour faire du droit sur « le terrain ».

« Ce n’est pas pour tout le monde, c’est sûr, mais c’est ce que je voulais faire, et je ne regrette pas mes choix », affirme-t-elle.

C’est là qu’elle décide donc de rejoindre l’International center for transitional justice (ICTJ), en République démocratique du Congo.


Un continent qui l’inspire

L’Afrique, elle la connaît plutôt bien, puisqu’à 18 ans, elle avait déjà foulé le sol ghanéen avec l’organisme Avocats canadiens à l’étranger. Ce continent l’inspire et c’est là qu’elle s’y sent bien. Et malgré les tensions politiques de la RDC, Me Raymond-Jetté s’y est toujours sentie en sécurité : « les expatriés ne sont pas vraiment visés là-bas, je n’ai jamais eu peur », raconte-t-elle.

L’avocate de 30 ans décrit d’ailleurs un pays aux charmes incroyables et raconte avec plaisir son ascension du volcan Nyiragongo. Une « sérénité et un calme » se dégagent des paysages congolais, qui tranchent avec les horreurs qui s’y déroulent parfois.

Me Raymond-Jetté a choisi de travailler sur le terrain plutôt que dans un bureau du centre-ville...
Me Raymond-Jetté a choisi de travailler sur le terrain plutôt que dans un bureau du centre-ville...
Là-bas, au sein de l’ICTJ, elle a apporté un soutien technique à la justice congolaise et faciliter l’élaboration de stratégies pour assurer un partage d’informations entre tous les acteurs impliqués dans la justice transitionnelle.

« La raison pour laquelle notre mission en RDC a porté ses fruits est qu'elle a été faite en partenariat étroit avec la magistrature. Nous avons pris soin de comprendre ses défis, ses obstacles auxquelles elle doit faire face dans ce climat politique instable. La consultation a été primordiale et toutes nos initiatives ont été conceptualisées en collaboration. Dans ce genre de mission, les réunions bilatérales sont la partie la plus importante du travail. »

Car ce que veut à tout prix éviter Me Raymond-Jetté, c’est bien de donner l’image de l’Occidentale salvatrice et plutôt mettre l’accent sur la magistrature congolaise qui a réussi à se réapproprier l’initiation des poursuites.

« Le but final est de pouvoir démanteler les réseaux qui commettent des crimes », ajoute la jeune avocate.

Lorsqu’elle parle de sa profession qu’elle « aime énormément », Myriam Raymond Jetté ne cache pas la passion qui l’anime. Loin des futurs avocats en droit des affaires ou associés d’un grand cabinet, la jeune femme rêve encore de nouveaux horizons où elle pourra faire quelque chose pour les droits de la personne.

Aujourd’hui, elle se prépare à prendre le poste qu’elle convoitait alors qu’elle n’était qu’en stage au CICR. Il va lui permettre de voir différents systèmes judiciaires puisqu’elle va participer à la mise en œuvre du droit international humanitaire dans 16 pays.
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6 commentaires

  1. Anonyme
    Anonyme
    il y a 6 ans
    ça ressemble au défilé de la St-Jean
    Une blanche escortée par 7 porteurs d'eau noirs.

  2. Anonyme
    Anonyme
    il y a 6 ans
    Malaise
    "Et malgré les tensions politiques de la RDC, Me Raymond-Jetté s’y est toujours sentie en sécurité : « les expatriés ne sont pas vraiment visés là-bas, je n’ai jamais eu peur », raconte-t-elle.

    L’avocate de 30 ans décrit d’ailleurs un pays aux charmes incroyables et raconte avec plaisir son ascension du volcan Nyiragongo. Une « sérénité et un calme » se dégagent des paysages congolais, qui tranchent avec les horreurs qui s’y déroulent parfois.

    ...Car ce que veut à tout prix éviter Me Raymond-Jetté, c’est bien de donner l’image de l’Occidentale salvatrice
    ...dans 16 pays"

    Ben c'est manqué. Beaucoup de gens veulent y aller pour l'exitation et l'exotisme avant de passer a autre chose et sauter d'un pays a l'autre sans vraiment connaitre les enjeux et la culture. Elle vit dans une bulle comme bien des expats occidentaux.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 6 ans
      Bof
      Donc en fait, quand on est blanc de peau (ou plutôt occidental), on n'a pas le droit de faire de l'humanitaire en Afrique, sinon on se fait dire qu'on est colonialiste ?
      D'ailleurs Me Raymond-Jetté ne fait même pas d'humanitaire, juste son métier...

  3. Me
    Commentaire déplacé
    Je trouve sincèrement votre commentaire déplacé.

    Me Raymond-Jetté semble avoir une carrière enrichissante et je la félicite pour ses ambitions. Peu de personnes ont suffisamment confiance en eux et peuvent se vanter d'être aussi aventuriers.

  4. Anonyme
    Anonyme
    il y a 6 ans
    Mimi au Congo
    Même si j'ai apprécié le contenu de l'article et l'accent mis sur le fait que Me Raymond-Jetté veille à ne pas passer pour la sauveuse blanche, le style de Mme Jung donne quand même cette idée.

    1. Titre racoleur qui fait penser à Tintin au Congo: il faut arrêter d'écrire des articles parce qu'un(e) québécois(e) s'est ramassé en Afrique, continent "mystérieux", "exotique" qui semble fasciner nombre d'entre vous, si l'on se fie au besoin d'écrire là-dessus. Aurait-on eu "une avocate québécoise en Norvège?"

    2. "L’Afrique, elle la connaît plutôt bien, puisqu’à 18 ans, elle avait déjà foulé le sol ghanéen avec l’organisme Avocats canadiens à l’étranger." Je suis africaine, ai grandi dans un (1) pays en particulier, connaît quelques autres pays à côté mais de là à dire que je connais plutôt bien l'Afrique, moi, Africaine, noire et qui veille à ce que ma culture soit transmise, je n'oserais pas le faire. Pourquoi? Parce que l'Afrique, c'est vaste. Quand je pense avoir tout compris de l'Algérie, une kabyle vient m'apprendre quelque chose de nouveau ou je me rends compte au contact d'une djiboutienne, que l'Afrique de l'Ouest et de l'Est, c'est très différent. Alors l'occidentale qui est partie en passer quelque mois au Ghana, en RDC et en Côte d'Ivoire, et qui désormais connaît plutôt bien l'Afrique? Waouh! J'ai l'impression de lire un compte-rendu d'explorateur ou de missionnaire des siècles derniers. Experts 101, avez-vous dit?

    • Frustré ?
      Frustré ?
      il y a 6 ans
      ou jaloux ?
      Quel commentaire ridicule...
      Quel titre auriez-vous mis ? Vous avez l'air si malin.
      Il n'y a que vous qui parlez d'un continent exotique et mystérieux.
      Il faut arrêter de voir le mal partout et du colonialisme partout. Me Raymond Jetté aurait dû rester dans un bureau au centre-ville à traiter avec les riches blancs des grosses compagnies québécoises ?
      Au moins elle fait quelque chose d'utile et semble avoir une vraie vocation pour le droit, ce que beaucoup d'entre nous n'ont absolument pas.
      Arrêtez un peu cette mauvaise foi et laissez les gens faire ce dans quoi ils sont bons.
      Critiquez-vous aussi le travail de la Croix-Rouge partout dans le monde ? Des Montréalais qui aident les itinérants ?

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