Plus jamais de portable sur la plage!

Difficile pour les avocats de décrocher et de se prélasser l'esprit tranquille sur le sable fin, à l'abri des cocotiers. Encore plus si on trimballe son ordinateur portatif, donnant ainsi du poids à la rumeur voulant qu'on soit un bourreau de travail.

C'est d'ailleurs ce qui amène l'avocat Leo Murvill, Jr., pratiquant en Pennsylvanie, à le jurer : « je n'apporterai plus mon ordinateur en vacances », confie-t-il aux lecteurs du magazine Lawyerist.

Laissant son cabinet boutique aux mains de son associé, Leo Murvill prend donc quelques jours de congé. Mais il assure ses arrières en apportant un traité de droit, un précis de préparation à la défense criminelle et son iPad.

« Ma femme n'était pas contente », écrit-il.

Ayant commis une chronique portant sur les bienfaits du décrochage complet, il concède ne pas avoir pratiqué son prêche.

« J'avais peur de ce qui pourrait survenir pendant mes cinq jours de vacances », poursuit-il, disant croire que la terre allait cesser de tourner s'il ne répondait plus à ses courriels.

« Quelle erreur! », dit-il.

Dès les premiers jours sur la plage, il a pris connaissance de la preuve contre un nouveau client, fait un appel conférence avec un procureur du ministère public, résolu un problème relatif à la probation d'un autre client, obtenu un rapport pré-sentenciel, conversé avec son associé et envoyé des dizaines de courriels.

« Je travaillais toute la journée, j'étais névrosé. Jusqu'à ce que mon associé, après mon 15e appel, dise qu'il allait ignorer tous mes appels jusqu'à la fin de mes vacances, en me raccrochant la ligne au nez. »

Quelques minutes ont suffi à Leo Murville pour comprendre : son cerveau étant toujours au bureau, il ne se reposait pas. Sans compter que lui et sa femme avaient économisé toute l'année pour ce voyage, qu'il s'évertuait à gâcher.

« C'est décidé: l'an prochain, je n'apporte rien. L'an prochain, je prends des vacances. »

Et vous, prenez-vous vraiment des vacances ?