La concurrence se durcit dans les formations !

Le Barreau et l’Association du Barreau canadien ne sont plus les seuls à proposer des formations pour les avocats. Surtout depuis que la formation continue a été rendue obligatoire en avril 2009.

En effet, les avocats sont tenus de remplir leur quota de 30 heures de formation tous les deux ans s’ils ne veulent pas se faire radier du Tableau de l’Ordre.

Une petite série d’entreprise ont ainsi poussé. « Beaucoup de monde s’est improvisé formateur à partir de ce moment. Ils y ont vu une vraie mine d’or », explique le président de l’ABC, Stéphane Lacoste avec un brin d’amertume.

Parmi ces nouveaux formateurs, Dominique Lambert, présidente de Tribune Expert, présenté comme « le leader de la formation autour de la prise de parole ». Depuis sa création, l’entreprise offre des formations aux avocats entre autres, notamment sur la prise de parole en public. « Certaines sont ouvertes à d’autres professionnels, mais ils représentent 80% de notre clientèle », explique la présidente.

Pour se démarquer des formations « plus conventionnelles », cette ancienne avocate qui a exercé au cabinet Léger Robic Richard mise sur la pratique et les petits groupes. « Ceux qui participent aux formations ne sont pas passifs. Ils doivent performer et sont enregistrés. Par la suite, on visionne leur prestation, on la commente. Les groupes sont composés de six personnes au maximum », dit-elle.

De son côté, l’ABC affirme tirer son épingle du jeu de part son mode de fonctionnement. Chaque année, l’ABC donne 90 formations qui réunissent près de 3 000 personnes. « Nous sommes divisés en différentes sections dans lesquels les formations sont faites par des juristes pour les juristes. Ainsi, les thèmes abordés sont toujours d’actualité », explique Stéphane Lacoste.

La faculté de droit de l’Université de Sherbrooke s’est aussi lancée dans le filon. « Nous misons sur notre expertise pédagogique et sur le fait que l’Université est un lieu de recherche », dit le doyen, Sébastien Lebel-Grenier.

Une pression sur les tarifs se fait également ressentir. « C’est sûr qu’on regarde ce que proposent les concurrents, mais comme nous offrons des ateliers en petit groupe, c’est difficile de faire des prix très bas. Alors nous sommes un peu plus chers, mais nous estimons donner un service plus personnalisé », dit Mme Lambert.

Chez Tribune Expert, les formations d’une demi journée coûte 325 $ par personne et son dispensées par des avocats, des comédiens ou même des journalistes.

L’ABC n’est en revanche pas dans la même optique, puisqu’elle ne fait pas de profit sur ses formations. Leurs coûts varient de 20 $ (pour les étudiants) à 105 $ pour les non membres. « Tous nos formateurs sont bénévoles. Le tarif demandé nous permet de payer la salle et le prix du repas offert », explique Me Lacoste.

Quant à l’Université, elle « ne se voit pas dans une perspective concurrentielle. Ce n’est pas une entreprise commerciale pour nous, on souhaite que les frais engagés pour la tenue de la quinzaine de formation qu’on offre à l’année soient remboursés », dit le doyen Lebel-Grenier.