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Langlois, le cabinet qui ne cesse de grossir

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Delphine Jung

2017-10-04 15:00:00

Le grand patron de Langlois explique la recette du cabinet qui embauche le plus en ville… jusqu’à recruter ses avocats chez de prestigieux rivaux.

Jean-François Gagnon
Jean-François Gagnon
« Langlois est un cabinet d’entrepreneur et c’est ça que j’ai aimé. »

Jean-François Gagnon est arrivé chez Langlois en 1999, au moment où la fusion de Langlois Kronström Desjardins allait se faire. Un tout nouveau cabinet qu’il fallait « formater et définir », dit l’avocat de 55 ans, originaire de Cap-à-l’Aigle, dans la région de Charlevoix. Il a fait ses études de droit à l’Université Laval, a été assermenté en 1987 et a débuté sa carrière chez Flynn Rivard.

L’avocat, qui a choisi le droit « par amour des lettres », est donc chez Langlois depuis bientôt 20 ans. Il a ainsi été aux premières loges de sa spectaculaire expansion.

Droit-inc s’est entretenu avec Me Gagnon. Il nous a parlé des défis de la croissance, de l’avenir de son cabinet et des enjeux d’une profession qui fait encore rêver…

Vous êtes chef de la direction depuis plus de 10 ans, quel est votre rôle ?

Je continue de cumuler les deux fonctions à la fois avocat à temps plein et chef de la direction. Côté juridique, je pratique essentiellement en matière de gouvernance et d’assurance, je donne des conseils aux assureurs sur leur conformité et leur positionnement, sur le développement de produits et le traitement des réclamations. Quant à mon rôle de chef de la direction, il consiste à participer à la définition de la vision du cabinet, à la gestion des opérations et à définir les grandes orientations.

Cette année vous avez procédé à une quinzaine de nouvelles embauches. Quels sont les objectifs de croissance du cabinet ?

On ne priorise pas un secteur comme tel, le cabinet continue d'être un bureau en progression et un bureau qui se bâtit en gardant ses grands axes de développement et vise une croissance généralisée. On cherche des avocats dont la pratique est cohérente avec nos champs d’intervention dominants.

Comment attirez-vous ces jeunes avocats, dont certains proviennent de grands cabinets nationaux ?

Nous avons une approche de recrutement originale. On recrute d’abord des individus. Le volume d’affaires n’est pas la première chose qu’on regarde chez un candidat, mais plutôt s’il est cohérent avec les valeurs du cabinet, s’il va y adhérer, s’il va permettre de le faire grandir.

On veut recruter de futurs associés, alors l’intérêt est centré sur la personne. On veut bâtir la firme avec des gens et pas nécessairement avec des volumes d’affaires même si c’est certain qu’il en faut aussi.

Quelles sont les valeurs du cabinet ?

La performance est une valeur importante. La deuxième valeur, c’est le rapport humain : il faut vraiment faire attention aux gens. Et enfin, la troisième est l’éthique.

Vous parlez de ce que les candidats peuvent vous apporter, mais vous, que leur apportez-vous ?

L’offre du cabinet est emballante. On leur propose un mode de gestion horizontale, dans laquelle ses membres sont mobilisés. On leur propose de grandir chez nous, de faire grandir le cabinet, de devenir un joueur important dans notre environnement. Au niveau financier et des avantages, on offre la même chose que les grands cabinets nationaux, mais ce qui est particulier chez nous, c’est la reconnaissance en tant qu’individu.

La mobilisation doit être la première stratégie d’entreprise. Langlois n’a pas les ressources des grands cabinets nationaux et donc les stratégies internes doivent être différentes. Il faut donner aux gens une reconnaissance particulière. On ne fait pas semblant d’être comme ça, on est comme ça.



Avec toutes ces embauches n’y a-t-il pas un risque d’imploser au vol ?

Il y a des enjeux importants et le premier est financier, parce que le cabinet doit être capable de répondre aux aspirations de ses avocats. Comme on recrute les meilleurs avocats du marché, ils s’attendent à un cabinet qui va leur offrir la meilleure offre du marché.

Il faut aussi veiller à la cohérence du bureau et à l’intégration des ressources. Il faut donc faciliter leur arrivée.

Langlois est un cabinet de litige, mais développez-vous d’autres secteurs ?

Historiquement Langlois est un cabinet de litige, mais nous sommes devenus un cabinet multiservices et le droit des affaires est devenu un axe important du bureau. Il est clair que c’est un secteur dans lequel on va continuer à investir.

Comment le cabinet fait-il pour croître ?

Notre croissance ne sera pas éternelle, on va continuer à grandir, mais jusqu’à un certain seuil, et lorsqu’on l’aura atteint, on va faire en sorte que Langlois demeure un cabinet très actuel.

Langlois a toujours été agile et notre nombre nous permet de l’être. Et nos coûts sont légèrement inférieurs à ceux des grands cabinets.

Où Langlois fait des économies alors ?

Dans un cabinet de notre taille, l’optimisation est l’une de nos stratégies financières. On a été capable d’atteindre beaucoup de choses avec une gestion intelligente des allocations de fonds.

Quels sont les enjeux auxquels fait face la profession d’avocat ?

Le principal enjeu pour la profession d’avocat c’est de revenir à ce qu’elle est. Être avocat c’est rendre des services, donc par définition, on est là pour les autres, pas pour soi. Dans un environnement où on se plaint de l’accès à la justice, des délais des tribunaux, des coûts de services des avocats, le principal enjeu sera de comprendre ce marché et comment il va évoluer. Il faudra être capable de proposer une offre de service professionnel qui va permettre de répondre aux attentes des clients tout en respectant leur capacité à payer.

Et au niveau de l’égalité hommes-femmes, où en est Langlois ? Combien y a-t-il d’associées ?

Il y a 48 associés, dont 16 femmes. Je crois fondamentalement à l’égalité. Je suis le père de deux filles et je veux qu’elles vivent dans un environnement où elles auront les mêmes chances que mes fils.

Malgré le marché actuel saturé, la profession d’avocat semble encore faire rêver, pourquoi ?

Ce qui fait rêver c’est la capacité d’influencer. L’avocat c’est un partenaire, un associé doté d’une grande responsabilité, c’est un agent de changement. Lorsqu’on rentre à la maison le soir en se disant que cette affaire a bien marché, qu’il y a une part de soi là-dedans, c’est vraiment le fun.

Comment voyez-vous le cabinet dans 15 ans ?

Langlois sera un excellent bureau formé de très bons professionnels et qui aura une zone d’influence très vaste. C’est en tout cas ce que je souhaite pour le cabinet.
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11 commentaires

  1. Anonyme
    Anonyme
    il y a 6 ans
    On est loin de l'égalité
    "Je crois fondamentalement à l'égalité"... 16 femmes associées sur 48, une chance qu'il y croit!

    De plus, je dois dire que je ne suis vraiment plus capable d'entendre des hommes qui se disent égalitaires se justifier par le fait qu'ils ont des filles. Donald Trump a des filles et Marcel Aubut aussi!

    • Avocat
      Avocat
      il y a 6 ans
      Et?
      Je crois aussi à l'égalité, c'est à dire l'égalité des chances. S'il y a, sur 48 associés, 16 femmes, so be it. S'il y a 16 hommes, so be it aussi. Les chances sont égales, le reste, c'est le talent et la volonté d'investir dans le bureau qui fait la différence.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 6 ans
      Désaccord
      Je suis en désaccord avec ce dernier commentaire. Le talent n'est malheureusement pas l'une des qualités possédées par tous les associés de bureaux, peu importe le bureau. La facturation d'un avocat et sa capacité à générer des clients est souvent bien plus importante. En cela, les femmes sont désavantagées par le temps.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 6 ans
      En cela, les femmes sont désavantagées par le temps.
      "En cela, les femmes sont désavantagées par le temps."

      Quel commentaire sexiste!

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 6 ans
      Ben là
      Ce que vous décrivez c'est pas mal ça le "talent"...

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 6 ans
      Désaventagées par le temps?
      Que cela signifie-t-il?

      Quelle est votre définition du talent?

      Quels critères alternatifs de rémunération et de promotion au statut d'associé proposez-vous?

      Advenant que ces critères soient pas ou peu valorisés par les clients, comment faire en sorte de les favoriser tout de même sans que cela n'affecte les revenus du cabinet?

      Merci pour vos éclaircissements.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 6 ans
      Autre définition du talent
      Personnellement, mon constat est différent du votre. Il y a aussi le talent juridique soit par exemple celui de savoir construire une argumentation juridique, celui de bien présenter ses arguments, celui de savoir bien négocier etc. Pour moi, c'est aussi ca le talent...

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 6 ans
      Ouin
      Il y a évidemment plusieurs définitions au mot talent. Lorsqu'on parle de devenir associé, on réfère toutefois à la facturation d'un avocat et à sa capacité à générer des clients. Pas à ses talents juridiques.

  2. Joseph
    Joseph
    il y a 6 ans
    Le marché
    Le pire ennemi des féministes et des marxistes, c'est le marché.

    Le marché est impitoyable, mais juste dans ses choix.

    Les meilleurs arrivent au somment, peu importe leur sexe, race ou handicaps.

    Les féministes et les marxistes veulent imposer artificiellement des quotas, tout le monde va perdre à ce jeu.

  3. Anonyme
    Anonyme
    il y a 6 ans
    Simple constat
    C'est donc dire que chez Langlois, seulement 20% des femmes sont assez talentueuses pour être associées, ce dont je doute.

  4. Cliente du cabinet Langlois
    Cliente du cabinet Langlois
    il y a 6 ans
    Commentaires publiés par anonyme
    À titre de cliente de ce cabinet, qui ne cesse de me surprendre par sa capacité à se démarquer et la qualité de ses services, je dois dire que je suis outrée par le commentaire gratuit de cette personne anonyme. La comparaison avec Donald Trump et Marcel Aubut dépasse l'entendement et me donne un haut-le-cœur. Je suis toujours surprise de lire de telles aberrations. Il faut bien mal connaître Me Gagnon. Ses valeurs personnelles et professionnelles, sa vision stratégique et son équipe de professionnels talentueux et diversifiés sont la clé de sa réussite. Ce cabinet n'est pas comme les autres et les femmes y ont leur place au même titre que les hommes.

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