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La gestion d’une avocate encore décriée
Delphine Jung
2017-10-17 11:10:00
Des commissaires dénoncent la crise qui frappe la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) ainsi que la gestion de la présidente qui est aussi avocate.
Rappelons-le, en août, trois plaintes pour abus d’autorité, mauvaise gestion et manque de respect envers le personnel ont été déposées à l’encontre de la présidente. Celle-ci venait d’entrer en fonction six mois plus tôt et fait désormais l’objet d’une enquête du Protecteur du citoyen.
Des témoignages évoquaient à l’époque une « chasse aux sorcières », et même de « l’intimidation et une attitude méprisante ».
Aujourd’hui, ce sont trois commissaires qui ont décidé de parler pour évoquer leur inquiétude devant la crise que traverse l'organisme. Le droit de réserve que leur impose leur code d’éthique ne leur permet pas de témoigner à visage découvert.
La goutte qui aurait fait déborder le vase : l'annulation d'une réunion statutaire des commissaires vendredi dernier et qui a été décommandée la veille, sans explication et sans avoir été reportée à une autre date.
Une façon de faire qui ne serait pas conforme au fonctionnement habituel de l'organisme.
Alors que les 12 commissaires, nommés par l’Assemblée nationale, constituent la plus haute instance de la CDPDJ leur rôle semble avoir été relégué au second plan par leur cheffe, Me Thermitus.
« C’est le vide, c'est comme s'il n'y avait plus d’ordre du jour, on ne nous consulte plus sur rien », a confié l’un d'entre eux aux journalistes de La Presse.
« Il n’y a rien qui marche à l'interne, et on apprend les nouvelles dans les médias », a dit un autre.
« La Commission n'a même pas sollicité notre avis sur la mécanique de la consultation sur le racisme, pourtant, nous avons de l'expertise dans ce domaine! »
Crise plus profonde
La situation décrite au mois d’août s’est par ailleurs encore dégradée. Aujourd’hui, sur les 15 postes de direction figurant sur l'organigramme de la CDPDJ, on compte aujourd'hui huit chaises vides.
Congé maladie et/ou défection expliqueraient cela.
À la CDPDJ, on fait valoir qu'une réorganisation administrative est en cours et qu'il ne serait pas approprié de pourvoir certains postes vacants.
Certains se disent en état de « détresse psychologique » et dénoncent la passivité de leur syndicat, affilié à la CSN.
Sa présidente, Catherine Gauvreau, assure que le syndicat « prend au sérieux » les plaintes des employés et a confirmé que des employés ont bénéficié d'un programme d'aide psychologique.
À l'interne, on signale que cette crise en cache une autre : celle du sous-financement de la Commission. Son budget s’élève à 15 millions de dollars et ses effectifs ont fondu de 14 % en cinq ans, passant de 162 à 139 postes.
4 commentaires
Alex
il y a 6 ansAutre exemple de discrimination positive.
Anonyme
il y a 6 ansqu'est-ce que vous indiquez comme commentaire quand le gestionnaire dont la conduite est décrié est blanc: "discrimination négative"?, "c'est normal"? ou vous n'écrivez tout simplement rien et passez juste votre chemin?
Anonyme
il y a 6 ansça gestion est donc nécessairement progressiste, et ces critiques sont racistes (et même "systémiquement raciste", pour employer une expression à la mode).
Anonyme
il y a 6 ansVous êtes avocat? Ça doit être le maudit autocorrecteur de votre téléphone, j'imagine.