Avocats, racontez vos histoires!

Dans le cadre d’une journée de formation organisée par l’ABC – Division Québec et SOQUIJ, deux avocates ont dévoilé leurs secrets pour améliorer leur stratégie de marketing de contenu.

Nouvelle réalité, flexibilité demandée, concurrence accrue dans le milieu du droit… Les avocats doivent aujourd’hui faire face à de nouveaux défis et renouveler leur pratique mais aussi leur manière de chercher de nouveaux clients et de communiquer avec eux.

« Aujourd’hui, 80% des gens, entreprises et particuliers confondus, cherchent leur avocat sur Google. Vous devez avoir une présence virtuelle », annonce d’emblée Danielle Linnen, avocate spécialisée en droit autochtone qui a développé une plateforme numérique baptisée Droit Phare qui ressemble à un bottin des avocats.

L’idée est de changer l’image du bureau des avocats, de faire ce qu’on appelle du « rebranding », explique Me Linnen.

Aujourd’hui, c’est sur internet que se fait la recherche d’un avocat, et plus comme autrefois, dans le bottin ou grâce au bouche à oreille, dit Me Teodora Niculae, cofondatrice du cabinet Audax.

« On s’est demandé comment, en tant qu’avocat, on pouvait faire du marketing de contenu en ligne, tout en respectant le code de déontologie de la profession. Peut-on publier nos tarifs ? Faire de la publicité ciblée ? etc. », ajoute l’avocate pour qui la stratégie de marketing de contenu a surtout pour but de créer une relation de confiance avec le client.

Mais qu’est-ce que cela implique ?

Une présence accrue sur internet surtout. À travers du contenu écrit, des podcasts ou des vidéos dans lesquelles vous donnez des conseils où dans lesquelles vous apparaissez dans les médias.

Contenu de qualité, storytelling et audience ciblée

Mais le contenu doit être de qualité, et pas « juste un résumé de l’actualité ou d’une jurisprudence. Il faut que cela représente une valeur ajoutée pour votre client, qu’est-ce que ce que vous venez de dire amène pour lui », poursuit Me Niculae.

Enfin, l’audience doit être ciblée. Il est évident que les besoins d’un jeune montréalais de la classe moyenne et entrepreneur ne seront pas les mêmes que ceux d’un quinquagénaire originaire de Laval qui a son entreprise depuis 25 ans.

Me Niculae donne l’exemple du blogue du cabinet ARTY LAW qui donne des conseils à ses clients.

« Partagez également vos écrits sur les médias sociaux, sortez de votre zone de confort et cherchez des publications en ligne hors du milieu juridique », poursuit Me Niculae qui insiste sur le fait d’avoir une présence constante.

Elle rappelle aussi les tendances en terme de marketing de contenu : la vidéo, « car les gens aiment voir les visages des avocats, ils aiment savoir qui est derrière le contenu », dit-elle. Les autres tendances sont le storytelling, qui se base sur « le branding émotionnel ».

Toutes ces initiatives représentent une charge de temps supplémentaire, surtout pour les avocats qui ne peuvent se permettre de faire appel à des agences. Me Niculae confie : « je prends mon vendredi après-midi pour écrire deux ou trois articles. Au début c’est dur, puis ça vient tout seul ».


Utiliser les nuages

Photos à l’appui, Me Danielle Lennen explique que le temps est venu d’élargir ses horizons et de penser tarifs à forfait, espace de coworking et utilisation de l’infonuagique. « Cela va vous permettre d’avoir accès à tous vos documents, peu importe l’endroit où vous vous trouvez », dit-elle.

Me Linnen précise la bonne utilisation de l’infonuagique. « N’oubliez pas que si vous utilisez Google Drive ou Dropbox, vos données transitent par les États-Unis, elles sont donc soumises au Patriot Act. Je vous conseille vivement d’utiliser plutôt des outils installés sur le sol canadien, comme Sync ou Clio. Ce sont des logiciels hautement sécuritaires qui permettent la protection de vos données. »

Loin d’être à court d’astuces, Me Niculae évoque également le site internet « breather.com », une sorte d’Airbnb des salles de conférences. « Le coworking ne permet pas toujours l’accueil de clients. Alors vous pouvez louer des salles de conférence pour 25$ de l’heure, dit-elle. Le Café Crew, rue Saint-Jacques, l’un des plus beaux cafés au monde permet aussi de louer de belles salles de conférence », ajoute-t-elle, donnant aussi une série d’outils pratiques d’utilisation : slack, trello…

Il faut aussi faciliter l’échange de données entre les clients et l’avocat, notamment grâce à la signature électronique et le paiement en ligne, estime-t-elle.