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Cellulaire en classe : un ado de 15 ans envoie une mise en demeure !

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Radio -canada

2018-01-18 14:30:00

Il estime que la commission scolaire brime les droits constitutionnels des élèves...

Vincent Duguay demande aux directions d’école de ne plus confisquer les cellulaires
Vincent Duguay demande aux directions d’école de ne plus confisquer les cellulaires
Un élève de l'école Charles-Gravel de Chicoutimi-Nord estime que les sanctions imposées aux jeunes pour l'utilisation du cellulaire dans les salles de classe sont inconstitutionnelles.

Vincent Duguay demande aux directions d’école de ne plus confisquer les cellulaires des élèves au-délà des heures de classes parce que cela violerait le droit à la propriété.

L'élève de 15 ans, qui ne s'est lui-même jamais fait confisquer son cellulaire à l'école, a déposé une mise en demeure mercredi à la Commission scolaire des Rives-du-Saguenay par souci de justice envers ses camarades.

Le cellulaire en classe

L'avocat en droit civil, Éric Lebel, a examiné le document
L'avocat en droit civil, Éric Lebel, a examiné le document
Comme dans beaucoup d’écoles au Québec, l'école secondaire Charles-Gravel interdit aux élèves d'utiliser leur cellulaire durant leurs cours.

S'ils contreviennent à ce règlement, l'enseignant peut le confisquer pour une période de 24 heures. Une sanction inconstitutionnelle, selon Vincent Duguay.

Il estime que la confiscation des cellulaires entraîne des conséquences comme l'impossibilité pour les employeurs de joindre les jeunes.

Vincent Duguay a donc décidé de mettre la Commission scolaire des Rives-du-Saguenay en demeure afin de mettre fin à cette pratique.

Il se demande si la direction de l’école ne devrait pas trouver un moyen qui aurait le même effet dissuasif, mais qui porterait moins atteinte aux droits des élèves.

L'avocat en droit civil, Éric Lebel, a examiné le document. Il croit que la mise en demeure va un peu loin.

« Là, c’est suffisamment sérieux pour nous faire penser : « je n’ai pas le goût de l’utiliser ». Il faut qu'il y ait une sentence suffisamment sérieuse et sévère pour que les jeunes respectent cette règle-là. Sinon personne ne va respecter ça », fait remarquer Éric Lebel.

Un futur avocat?

L'animateur radio Paul Arcand
L'animateur radio Paul Arcand
Le jeune Vincent Duguay a la piqûre du droit, a-t-il confié à Paul Arcand ce matin, sur les ondes du 98,5. Oui, il souhaite faire son cours de droit lorsqu’il sera à l’université et devenir avocat.

En attendant, il a besoin de ses parents pour signer cette mise en demeure, puisqu’il est mineur. Et toujours au 98,5, il a affirmé à l’animateur qu’il ne pouvait pas donner d’avis juridique sur le fond de l’affaire, «puisqu’il n’est pas membre du Barreau».

Pas encore en tout cas.
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15 commentaires

  1. Anonyme
    Anonyme
    il y a 6 ans
    Petit morveux
    "impossibilité pour les employeurs de joindre les jeunes."


    S'il ne devient pas avocat, il pourra sûrement se place à l'IEDM.

  2. Sedia Stercoraria
    Sedia Stercoraria
    il y a 6 ans
    Sedia Stercoraria
    Du gros n'importe quoi.
    Ça ne viole absolument aucun droit.
    Si tu veux qu'un employer puisse te rejoindre, arrange-toi pour qu'il puisse le faire.

    Sanctions inconstitutionnelles
    (faaaaacepalm!)

  3. Avocate
    Avocate
    il y a 6 ans
    Le droit à la propriété
    C'est très bien qu'un jeune s'intéresse si tôt au droit et se fasse les dents... Il me semble toutefois que son recours, s'il va de l'avant en ce sens, soit d'ores et déjà voué à l'échec :

    1- S'il n'a pas déjà lui-même fait l'objet d'une confiscation de son cellulaire, a-t-il même l'intérêt pour porter sa cause devant les tribunaux?

    2- À moins d'erreur de ma part, le droit de propriété ne fait pas l'objet, au Canada, d'une protection constitutionnelle.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 6 ans
      Protection quasi-constitutionnelle, plutôt?
      Peut-être pas sous la charte canadienne, mais pourrait-on entretenir l'idée qu'il s'agirait d'un accroc potentiel à l'article 6 de la Charte des droits et libertés?

  4. Alicia
    Alicia
    il y a 6 ans
    Rejoindre les jeunes
    Les employeurs réussissaient à rejoindre les jeunes avant la venue des cellulaires... J'ai toujours eu un emploi d'été quand j'étais adolescente et je n'avais pas de cellulaire à l'époque. Mes employeurs n'ont jamais eu de mal à me rejoindre... Pas très convaincant comme argument.

  5. Anonyme
    Anonyme
    il y a 6 ans
    Besoin de plus de détails
    N'étant absolument pas familier avec le droit scolaire, quelqu'un peut-il m'expliquer sur quelle assise législative repose le droit d'un enseignant de saisir un bien légal appartenant à un élève ?

  6. JB
    Un droit?
    Having a cell phone is not a right, it's a privilege. I must admit though that the kid has guts!!!

    • ME Stéphane Lacoste
      ME Stéphane Lacoste
      il y a 6 ans
      Pourtant le droit de propriété est un droit fondamental
      La Charte québécoise énonce expressément que:

      "6. Toute personne a droit à la jouissance paisible et à la libre disposition de ses biens, sauf dans la mesure prévue par la loi."

      Une personne ne peut se fonder sur cet article pour réclamer le droit d'accéder à la propriété, mais elle a le droit de protéger les biens qu'elle possède.

      Je m'interroge.

  7. Anonyme
    Anonyme
    il y a 6 ans
    D'autres moyens sont disponibles...
    Comme il n'est pas en mesure de respecter un règlement très simple, c'est à dire de ne pas utiliser son cellulaire pendant les cours (en passant, certains employeurs interdisent d'avoir son cellulaire personnel sur les lieux de travail et de l'utiliser) peut-être préférerait-il qu'on lui interdise l'accès à l'école? Une petite sanction de x jours d'expulsion à chaque fois? Ça va l'amener loin son jeu, mais pas dans la bonne direction. Du grand n'importe quoi jeune homme!

  8. AL
    Très articulé le jeune homme
    Ne soyez pas trop dur avec lui. C'est un adolescent de 15 ans. Et pour avoir écouté l'entrevue avec Paul Arcand ce matin, même si sur le plan juridique il y a de grandes failles, on doit quand même admettre qu'il a du guts, qu'il sait soutenir ses points et qu'il s'exprime extrêmement bien et avec une très grande clarté. À tout le moins, il n'est pas assis devant un jeu vidéo. Il va aller très loin ce jeune homme...Bravo!

    • Isabelle
      Isabelle
      il y a 6 ans
      Et la conciliation?
      Facile avoir du guts.

      Le plus difficile est de le canaliser de manière constructive.

      Mais vous avez raison: il n'a que 15 ans. Et je me permets de supposer que la notion des finances publiques et de l'insuffisance des ressources judiciaires lui est étrangère, ce qui serait normal à son âge.

      Cela dit, j'espère que ce future confrère apprendra deux ou trois choses au sujet de la conciliation et les modes alternatifs de règlements de conflits avant de joindre nos rangs. Parce que des coqs qui s'écoutent parler c'est pas ce qui manque au Tableau de l'Ordre.

      En fait, c'est la première chose qui m'a frappée en lisant cette nouvelle: un recours judiciaire? Qu'est-ce qu'il a été fait comme recherche de compromis ?

      À suivre.

  9. Me Daniel Atudorei
    Me Daniel Atudorei
    il y a 6 ans
    Me Daniel Atudorei
    Article 76 de la Loi sur l'instruction publique.

  10. Me Stéphane Lacoste
    Me Stéphane Lacoste
    il y a 6 ans
    Mais encore
    L'un des brillants commentateurs pourrait-il répondre à cette excellente question? Je ne suis pas non plus familier avec le droit scolaire.

    Il ne s'agit pas ici d'un cas où l'on voudrait forcer les élèves à laisser leur cellulaire avant d'entrer en classe, mais bien d'un cas où l'État, par le biais de l'école, saisi le bien d'un élève (parfois pour plusieurs jours ou semaines) sans intervention d'un huissier ou d'un tribunal. Cette question ne remet pas en cause le droit de l'école d'interdire l'usage ou la possession d'un cellulaire mais plutôt du droit de saisir un bien alors que le droit de jouir librement de sa propriété est protégé expressément par la Charte québécoise.

    • Avocat
      Avocat
      il y a 6 ans
      Jouir de son bien?
      Qu'il aille en jouir en dehors de la classe.

    • ME Stéphane Lacoste
      ME Stéphane Lacoste
      il y a 6 ans
      Voilà justement la question
      On l'empêche d'en jouir en dehors de la classe. Quant à l'article 76 de LIP il ne prévoit pas expressément un droit de saisir les biens "infractionnels". Je m'interroge toujours.

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