Professeur suspendu: la réputation de l’employeur prime, dit une avocate

La direction reproche à Jean Laberge des propos homophobes tenus en dehors de l'établissement, notamment sur sa page Facebook. Le professeur compte plaider le droit à la liberté d'expression.

L'avocate en droit du travail Marianne Plamondon, du cabinet Langlois, croit qu'il est tout à fait justifié que le Cégep du Vieux Montréal ait suspendu un professeur de philosophie pour ces propos homophobes.

« La liberté d’expression ne permet pas de tenir des propos de nature discriminatoire, ce qui semble être le cas ici envers une minorité », souligne Me Plamondon.

Elle ajoute que cette liberté ne permet pas non plus de porter atteinte à la réputation de son employeur : « Un employeur a droit à la sauvegarde de sa réputation. Si les propos peuvent causer un risque sérieux pour sa réputation, il a le droit d’agir. Il est opportun qu’il suspende l’employé, le temps de faire une rechercher sur les faits et de prendre une décision éclairée pour la suite des choses. »

« L’employé étant un enseignant, il est un représentant du cégep pour lequel il travaille et il doit adopter une conduite exemplaire, étant donné qu’il est là pour former la prochaine génération. Il y a une attente qu’il se comporte en personne raisonnable dans toutes les sphères de sa vie. »

Elle précise que peu importe le domaine de son employeur, il n'est pas souhaitable qu'une personne tienne des propos discriminatoires dans la sphère publique. « Les propos de cet enseignant étaient visibles par tous, puisqu’il a décidé d’utiliser les réseaux sociaux. »