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Les agents de Maniwaki ont-ils failli à leur devoir ?

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Delphine Jung

2018-02-12 14:15:00

La question se pose après qu’un prévenu a reçu une balle dans la tête en plein palais de justice.

Patrick Pellerin, président du Syndicat des agentes et agents de sécurité du Québec
Patrick Pellerin, président du Syndicat des agentes et agents de sécurité du Québec
Alors qu’une empoignade tournait mal au palais de justice de Maniwaki, au moins trois des quatre agents de sécurité présents étaient tenus de s’interposer physiquement et de prêter assistance au constable, rapporte La Presse.

Le 31 janvier, Steven Bertrand a été atteint d'une balle à la tête au terme d'une altercation avec un constable spécial.

Le drame a été filmé par un témoin et publié sur les réseaux sociaux. On y voit une violente empoignade entre M. Bertrand et le constable spécial, devant plusieurs agents de sécurité de la société Garda et de l’entreprise Sécurité Outaouais.

Il semblerait que le mandat confié à Garda prévoyait que les agents devaient « assurer l'encadrement physique (des prévenus) à tous les niveaux ».

De son côté, le ministère de la Sécurité publique, qui a embauché l’agent de la société Sécurité Outaouais, s'est contenté de souligner qu'« aucune directive n'interdit aux agents d'intervenir lors d'une altercation ».

« Il arrive que des clients disent avoir fait la demande, mais que les tâches ne soient pas inscrites au contrat. Pour nous, si ce n'est pas demandé sur papier, ce n'est pas viable », a dit à La Presse Patrick Pellerin, président du Syndicat des agentes et agents de sécurité du Québec (affilié au Syndicat des Métallos, section locale 8922).

Un agent de sécurité n'est pas investi des mêmes pouvoirs qu’un constable spécial. Par exemple, l'agent de sécurité ne peut pas passer les menottes à un prévenu. Ses droits, rappelle M. Pellerin, sont ceux d'un citoyen ordinaire, et sa mission reste de rapporter les événements aux forces de l'ordre.

Franck Perales, président du Syndicat des constables spéciaux du Québec
Franck Perales, président du Syndicat des constables spéciaux du Québec
« C'est sûr que quand on voit quelqu'un se faire agresser, je ne peux pas être en accord si les agents ne bougent pas du tout, nuance-t-il. Mais je veux bien comprendre la situation avant de lancer la pierre », a poursuivi M. Pellerin.

Pour Franck Perales, président du Syndicat des constables spéciaux du gouvernement du Québec (SCSGQ), il n'y a pas de confusion : « Comme tous les citoyens, un agent de sécurité doit porter assistance à quelqu'un qui lui demande de l'aide si ça ne met pas sa vie en danger. Si un agent de la paix a besoin d'aide, un agent de sécurité a le pouvoir de l'aider. »

Il estime que les agents de sécurité ont failli à leur tâche.

Depuis des années, le SCSGQ réclame davantage de constables spéciaux dans les palais de justice de la province. Les agents de sécurité, argue-t-il, n'ont pas la formation suffisante pour les assister dans leur travail.

Les agents doivent normalement recevoir une formation additionnelle, mais le journal n’a pas été en mesure de savoir si ces derniers disposaient de la formation nécessaire pour une intervention physique.
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1 commentaire

  1. Anonyme
    Anonyme
    il y a 6 ans
    Débat
    Je sens qu'il va y avoir tout un débat sur ce dossier et je souhaite que les pouvoirs et devoirs ainsi que le degré d'intervention des agents de sécurité seront mieux définis.

    Il est vrai que les agents de sécurité sont considérés comme des citoyens aux yeux de la loi, et je crois que les gens l'oublient parfois. Ils n'ont en effet normalement pas une formation comparable à celle des agents de la paix. Ils ne sont munis d'aucune arme secondaire et n'ont pas été formés à Nicolet comme les constables spéciaux.

    Je crois ici qu'il y avait plutôt une forte obligation morale à intervenir mais qu'en même temps on pourrait argumenté aussi bien sur le fait que les agents de sécurité ne pouvaient intervenir car la situation pouvait les mettre aussi en danger.

    La vrai question ici, est vraiment le manque d'effectif au niveau des constables spéciaux adéquatement formés et armés dans les palais de justice. Une intervention physique de ce genre devrait idéalement se faire à trois personnes (deux qui interviennent et une qui supervise et s'occupe des communications).

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