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Montréal a son avocate autochtone, pour ses autochtones

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Delphine Jung

2018-02-13 11:15:00

En 2016, cette avocate, qui pratique à Kahnawaké, disait à Droit-inc vouloir dédier sa carrière aux peuples autochtones. Elle continue dans cette voie...

Me Marie-Eve Bordeleau pratique à Kahnawaké
Me Marie-Eve Bordeleau pratique à Kahnawaké
Vendredi, Me Marie-Eve Bordeleau, Barreau 2007, a été présentée par la mairesse Valérie Plante comme la commissaire des relations avec les peuples autochtones de la Ville de Montréal.

Ghislain Picard, chef de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador, la cheffe du Conseil de bande de Kahnawaké, Christine Zachary-Deom et Geoffrey Kelley, ministre responsable des Affaires autochtones du Québec, étaient présents.

Valérie Plante présente Me Marie-Eve Bordeleau
Valérie Plante présente Me Marie-Eve Bordeleau
« Reconnaître que nous sommes sur un territoire autochtone non cédé fait partie du processus de réconciliation. C’est dans cette optique que ce poste a été créé. Il s’agit d’un mandat essentiel et précieux », a dit Mme Plante lors d’une conférence de presse donnée à l’Hôtel de Ville de Montréal.

« Je voudrais souligner le leadership de la Ville de Montréal en mettant la réconciliation avec les peuples autochtones au cœur de ses priorités. Je serai guidée par deux instruments importants, les 94 appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation et la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones », a expliqué Me Bordeleau.

Ghislain Picard, chef de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador
Ghislain Picard, chef de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador
Le mandat de l’avocate, qui assure que ce poste ne relève pas uniquement du symbolisme, sera de guider la mairesse dans les décisions qu’elle prendra et qui auront des conséquences sur les peuples autochtones.

Elle a aussi pour objectif d’avoir plus d’employés autochtones à la Ville.

Elle tentera également de créer un dialogue entre les gouvernements autochtones et Montréal et s’est engagée à développer une formation aux employés de la Ville sur l’histoire et la réalité des peuples autochtones.

« Nous voulons intégrer une réflexion autochtone au plan politique », a ajouté Me Bordeleau.

La cheffe du Conseil de bande de Kahnawaké, Christine Zachary-Deom
La cheffe du Conseil de bande de Kahnawaké, Christine Zachary-Deom
Mme Plante compte sur l’avocate pour l’aider à mieux cibler les besoins des populations autochtones et pousser plus loin certaines démarches comme le plan d’action sur l’itinérance.

Montréal semble s’être inspirée de villes de Vancouver, Edmonton et Winnipeg, qui se sont dotées d’une personne à qui on a confié la charge des relations avec les peuples autochtones.

L’accès à la justice pour ces communautés fait aussi partie des objectifs que l’avocate s’est fixée. « J’ai toujours travaillé dans ce sens et cela fait partie de la réconciliation. » Pour ce faire, elle envisage de communiquer avec le Barreau, avec le SPVM, Pro Bono Québec ou encore Éducaloi.

La cause autochtone à coeur

Geoffrey Kelley, ministre responsable des Affaires autochtones du Québec
Geoffrey Kelley, ministre responsable des Affaires autochtones du Québec
Me Bordeleau est originaire de Senneterre et née d’un père membre de la nation crie de Waswanipi et d’une mère québécoise. En 2016, elle confiait à Droit-inc qu’elle a toujours cru dans les vertus de la justice alternative, une pratique traditionnellement autochtone.

Me Bordeleau, spécialisée en droit autochtone, estime que l’expérience qu’elle a acquise à travers les années de pratique comme avocate et médiatrice pour représenter des gens va beaucoup l’aider dans sa nouvelle tâche.

En effet, l’avocate a fondé en 2016 la Clinique de médiation mobile pour les communautés autochtones avec sa collègue mohawk, Me Martha Montour.

Me Martha Montour, collègue mohawk de Me Bordeleau
Me Martha Montour, collègue mohawk de Me Bordeleau
Depuis l’obtention de son bac en droit de l’Université Laval, elle a travaillé en majorité pour différentes communautés et organisations autochtones au Canada.

En 2016 elle avait parcouru les régions dans le cadre d’une consultation nationale auprès des maisons d’hébergement pour femmes autochtones vivant de la violence familiale.

Jusqu’à sa nomination comme commissaire, elle travaillait à son compte, dans son cabinet de Kahnawaké.
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15 commentaires

  1. Le Gros Roger
    Le Gros Roger
    il y a 6 ans
    Ouin...
    Tout ça va mal se terminer et c'est l'ensemble des québécois qui vont payer la note au final.

  2. Barry
    Barry
    il y a 6 ans
    On paie pour ça?
    Incroyable comment notre niveau élevé de taxation sert à financer n'importe quoi, Montréal n'est pas sur une réserve autochtone à ce que je sache?

    La commission de jeu et les profits dégagés à Kahnawaké ne seraient pas suffisants pour payer son salaire?

  3. Anonyme
    Anonyme
    il y a 6 ans
    Montréal, territoire autochtone non cédé ?
    Depuis que cette prétention a été réfutée par des historiens (à partir de résultats archéologiques), certains mohawks ont répliqué que leur tradition orale la soutenait, et que "l'homme blanc" (ou quelqu'autre expression du genre) devait s'incliner devant elle.

    Une démarche qui rappelle celle d'un autre groupe bien connu qui brandi la bible comme un titre de propriété...

  4. DSG
    So sad
    The foregoing comments surprise me. It seems to me that since it has become politically incorrect to criticize issues that affect other minorities, people don't hold back when it comes to native issues. I didn't hear many complaints about the considerable taxpayer money spent to help integrate refugees and other immigrants to our society. This on the other hand is a small gesture for a relatively small cost and people are like "it's going to cost taxpayers money, why don't they live off the casinos." It's pathetic. These natives are part of our heritage as Canadians and they get less respect than newcomers who in many cases don't even care about our heritage.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 6 ans
      D'accord
      D'accord avec vous, DSG. Ce sont des commentaires encore plus lamentables de la part de juristes. Parfois, je me demande ce que la population penserait de la "noble" profession d'avocat si elle pouvait venir lire la rubrique "commentaires" de Droit-Inc.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 6 ans
      re so sad
      "considerable taxpayer money spent to help integrate refugees and other immigrants to our society"

      So fighting prejudice with... prejudice? From a logics point of view, I've seen better than this lazy analogy.

      Btw, you really should endeavour to distinguish "immigrants', several of whom come here with money from refugees. Also, as for the alter which seem to get your pants in a bunch, you do realize that most are leaving after the evaluation of their application, right?

    • DSG
      Whatever...
      The average new arrival (immigrant or refugee) gets more money in financial aid than the average old age pensioner who paid taxes his whole life. Is it good or bad? It doesn't matter in this context. What I'm saying is that people seem ok with that whereas they seem appalled because this woman is getting a salary from the city.

    • Jabba
      Jabba
      il y a 6 ans
      precisely
      Logic dictates that if we send said refugees packing after assessing their applications, we shouldn't let them in in the first place, but rather have them apply from afar.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 6 ans
      re precisely
      A refugee is someone who is fleeing an imminent danger. So, we should leave them in that danger while analyzing the situation? And what of the ones who deserve the status? Do you always predetermine cases or do you believe that it is actually worth it to follow the process put in place?

      Your hate has seemingly affected your logic.

    • B
      I’ve got a better idea
      Change the law and stop accepting refugees.

      Problem
      Solved!

  5. M
    Vraiment!!!
    C'est déroutant de constater à quel point les deux premiers commentaires puent le racisme.

    Racisme dont sont victimes les autochtones depuis des décennies et c'est exactement ce genre d'attitude qui met un frein à la réconciliation. Éduquez vous dont sur le sujet tant qu'à perdre votre temps à écrire de la bouette.

    Félicitations pour votre nomination Me Bordeleau!

  6. Le Gros Roger
    Le Gros Roger
    il y a 6 ans
    Racisme
    Et le vôtre a de fortes effluves de rectitude politique et d'une certaine forme d'aveuglement "culpabiliste". Voici, sauf mauvaise lecture de la Charte, tous sur cette terre d'opportunité ont des droits égaux.

    Évidemment et quoi que vous en pensiez, je ne suis pas idiot et connait bien l'infâme et médiévale loi sur les indiens. Je la connais car j'ai travaillé avec des communautés autochtones, longtemps. Ce que vous n'avez fort probablement jamais fait. À propos, avez-vous déjà connu des autochtones ??? Ce sont de gens bien et respectueux.

    Je fais partie de ceux qui appui l'idée de plus d'autonomie pour les différentes communautés.

    Ayant pratiqué (comme dirait Sascha Giutry)diverses communautés autochtones du Québec, je connais aussi leurs défauts. Parmi ceux-là, la sur-revendication et la victimisation en toutes circonstences. Aujourd'hui, un commissaire aux affaires autochtone pour Montréal, bientôt le même service à Valleyfield, puis à Bécancour et Québec etc. D'où mon commentaire. Merci.

    P.S.: Vous savez, crier au racisme, ça ne fait pas taire tout le monde. Ce terme étant, maintenant, vidé de tout son sens.

  7. Avocat
    Avocat
    il y a 6 ans
    Bravo
    Amen... pus capable de la rectitude politique.

  8. Anonyme
    Anonyme
    il y a 6 ans
    euh
    Vous pensez que le commentaire de DSG ne souffre pas du même problème. Juste une différente cible....

    • DSG
      Non
      Constater un fait n'est pas du racisme. Les immigrants, de toutes origines, sont encouragés à conserver leurs cultures. Cependant nous faisions très peu pour promouvoir la nôtre.

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