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« Hacker » pour la justice

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Delphine Jung

2018-02-28 11:15:00

Avocats, ingénieurs et étudiants en droit se sont retrouvés pour trouver une résolution créative et techno aux problèmes d’accès à la justice...

Hugo Cyr le doyen de la FSPD
Hugo Cyr le doyen de la FSPD
Le Global legal hackathon s’est déroulé dans plus de 40 villes des six continents, le week-end du 23 au 25 février. La Faculté de science politique et de droit (FSPD) de l’UQAM était l’épicentre québécois de ce grand événement.

«Juridico: votre coup de main juridique », a remporté la finale montréalaise. L’équipe gagnante de cette compétition a développé un projet de coopérative de solidarité rassemblant justiciables, juristes et travailleurs, pour faciliter le processus juridique grâce à une plateforme internet qui offre une orientation personnalisée au justiciable et un système de référence vers diverses ressources juridiques.

L’équipe était composée de Me Stéfanny Beaudoin et Lucia Flores Echaiz toutes deux candidates à la maîtrise en droit et société (UQAM), Louis Chartrand, doctorant en informatique cognitive (UQAM) et Marc Queudot, candidat à la maîtrise en informatique (UQAM).

En effet, avocats, étudiants, informaticiens, notaires ou encore designer étaient invités à y participer pour former des équipes afin de résoudre des problèmes dans les services juridiques publics et privés.

Trouver des solutions

Uriel Hollenweger et Clément Ganemtore
Uriel Hollenweger et Clément Ganemtore
L’événement se tenait à la salle la Chaufferie du Cœur des sciences.

« La justice est de moins en moins accessible et il faut trouver de nouvelles façons de permettre aux citoyens d’y avoir accès. Le hackathon fait partie de cette solution et offre aussi la possibilité de suivre une expérience d’entreprenariat en accéléré », a expliqué Hugo Cyr, le doyen de la FSPD à l’occasion du lancement de ce sprint de 54 heures.

« Il y a un double défi à relever. Celui de développer des solutions en vue de faire progresser les métiers et la pratique du droit, et celui de développer une solution qui facilite l’accès à la justice », a ajouté Tessa Manuello, fondatrice de Legal Creatives qui rassemble des professionnels du droit, des PDG, des amateurs de nouvelles technologies pour créer de nouvelles façons de faire.

Anaïs Tesser, consultante en solution juridique pour Ricoh Canada était venue participer à cet événement. « J’aime le fait que ce soit mondial et qu’il y ait un aspect créatif pour aider la communauté juridique. C’est l’occasion de partager nos expériences et de voir s’il y a des possibilités d’affaires qui peuvent se développer », expliquait-elle.

Clément Ganemtore, juriste et fondateur de la plateforme La voix du juriste au Burkina Faso, était au rendez-vous. Lui aussi voulait améliorer l’accès à la justice et rencontrer du monde pour collaborer.

Lorsque Droit-inc l’a rencontré, il est en pleine discussion avec Uriel Hollenweger, étudiant à la maîtrise en droit international, qui cherchait justement des gens pour l’aider à monter un projet sur lequel il laisse encore planer le mystère.

Le Global legal hackathon s’est déroulé dans plus de 40 villes des six continents, le week-end du 23 au 25 février
Le Global legal hackathon s’est déroulé dans plus de 40 villes des six continents, le week-end du 23 au 25 février
Il y avait aussi Louise Desjardins, une consultante en communication qui s’intéresse à l’impact du numérique sur les pratiques d’affaires ou encore Julie Paquin, professeure de droit à l’Université d’Ottawa. Elle était venue à titre d’observatrice car elle estime qu’il faut « être au courant de ce qu’il se passe dans le milieu juridique ».

D’autres sont venus parce qu’ils souhaitaient concrétiser un projet qu’ils ont en tête, comme Nedjma Zennadi et Magdalena Choneva, deux étudiantes qui terminent leur droit à l’UQAM et à l’UdeM. « Nous avons un projet de créer une application juridique qui va utiliser l’intelligence artificielle pour favoriser l’accès à la justice. On cherche donc des gens plus tournés vers les technos », a expliqué Nedjma.

Julie Paquin et Stéphane Duranleau
Julie Paquin et Stéphane Duranleau
Me Stéphane Duranleau, avocat à son compte cherchait lui aussi des programmeurs. « Je vois un gros potentiel pour les smarts contrats dans la blockchain, il y a des applications intéressantes pour les cabinets et les fintech. J’offre la volonté d’investir et mon expertise juridique », dit-il en ajoutant qu’il compte bien profiter du hackathon pour réseauter.

Jules Lambert faisait partie de ceux qui cherchent justement des experts en droit. Lui est physicien de formation, en pleine reconversion dans l’informatique, notamment dans les sciences de données et l’apprentissage machine.

Au fil de la soirée, les équipes se sont formées. Il s’est retrouvé avec Hassan Bakrim, un autre physicien en reconversion, Nedjma et Magdalena, Nicolas Mélis, un ingénieur en informatique et Marie Dubuis qui termine son stage de l’école du Barreau.

Retour sur expérience

Avocats, étudiants, informaticiens, notaires ou encore designer étaient invités à y participer
Avocats, étudiants, informaticiens, notaires ou encore designer étaient invités à y participer
Contacté par Droit-inc après ce marathon, M. Lambert a raconté : « c’est une expérience que j'ai bien appréciée. Cela m’a permis de comprendre les contraintes inhérentes au droit. Il y avait plusieurs ateliers qui permettaient d’apprendre différentes choses, que ce soit du point de vue d'entreprise ou de droit ».

En effet, la fin de semaine était ponctuée de conférences comme « Comment développer une communauté d’utilisateurs et la faire adhérer à votre vision », donnée par Sara Follador, directrice Marketing 2PS, ou encore « Propriété intellectuelle, E-commerce et Droit », par Mes Bruno Bordeleau et Charles Daoust, avocats à YULEX.

Me Duranleau est aussi revenu sur son expérience qu’il a qualifié d’extraordinaire. « Nous avons formé une équipe multidisciplinaire et multiculturelle soudée, brillante, performante et innovante en quelques heures seulement. Notre projet qui vise à résoudre concrètement les pressions juridiques d’envergure qui entreront en vigueur en mai 2018 en matière de protections des données personnelles à travers le monde se matérialise déjà en entreprise. Deux ont déjà manifesté leur intérêt à travailler avec nous », témoigne-t-il.

« Il s’agit d’une première expérience qui sera renouvelée l’année prochaine », a assuré M. Cyr.

D’ici là, l’équipe gagnante montréalaise va participer à la grande finale qui aura lieu à New-York, le 11 mars.
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1 commentaire

  1. Anonyme
    Anonyme
    il y a 6 ans
    Pfff... du vent !
    Au Québec les gains d'efficacité que peut apporter l'informatisation dans l'administration publique, et ce peu importe la branche d'activité, arriverons plusieurs années après avoir été adopté partout ailleurs, et ils seront implantés ici par des méga firmes de consultants entretenant une proximité douteuse avec les politiciens, après s'être plantées plusieurs fois dans des projets pilotes à coup de centaines de millions de dollars.

    C'est plate, mais ici la techno c'est ça.

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