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La nouvelle jeune super plaideuse

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Delphine Jung

2018-03-07 15:00:00

Cette avocate assermentée en novembre a déjà offert une plaidoirie d’une heure devant la cour du Québec dans un dossier d’abus de confiance.

Sarah Brouillette, La nouvelle jeune super plaideuse
Sarah Brouillette, La nouvelle jeune super plaideuse
Me Sarah Brouillette, 26 ans, s’était destinée à suivre les traces de sa mère, Me Hélène Carle, procureure de la Couronne. Son père est policier.

Alors petite, elle entendait les conversations de ses parents qui tournaient autour de la justice entre autres. Puis, à 16 ans, elle a assisté au procès de Réal Brophy, ce garagiste de Sainte-Eulalie reconnu coupable de divers sévices commis sur ses enfants et d'abus sexuels sur une de ses filles.

« Je suis la cadette dans notre famille, et je suis celle qui s’est toujours le plus intéressée au droit. Je trouvais cela impressionnant. Quand je voyais ma mère plaider, je la trouvais bonne, elle amenait les bons arguments, je voulais être comme elle. De son côté, elle m’a toujours soutenu sans me donner l’impression que le droit était mon seul choix possible », raconte Me Brouillette avec une pointe de fierté.

Dans le camp adverse

Me Charles Levasseur, ancien procureur converti en criminaliste
Me Charles Levasseur, ancien procureur converti en criminaliste
Aujourd’hui, elle se retrouve pourtant dans le camp adverse, au cabinet Levasseur Gagnon Lanthier avocats. Elle est devenue avocate de la défense après ses études de droit à l’Université Laval et ses stages effectués auprès de Me Charles Levasseur, ancien procureur converti en criminaliste.

Ainsi, le 13 février, devant le juge Steve Magnan de la cour du Québec, Me Brouillette a défendu son client, accusé avec cinq autres personnes, d’abus de confiance et de complot d’abus de confiance. « On disait qu’ils avaient tenté d’avantager un processus d’appel d’offres », précise-t-elle.

Au départ, elle avait fait les interrogatoires et les contre-interrogatoires des témoins de la poursuite. Après discussions avec Me Levasseur et les autres associés du cabinet, ils ont convenu qu’elle était capable de plaider.

« J’étais très contente, je me sentais à l’aise avec le dossier », raconte-t-elle. Pendant presque une heure, la jeune avocate a donc déroulé son argumentaire.

« Mon client était le moins impliqué. J’ai décidé d’appliquer les critères de l’arrêt Boulanger et je suis plutôt satisfaite. J’ai su prendre mon temps, garder mon calme, prendre un moment de réflexion avant de répondre aux questions du juge et je ne me suis pas laissée déstabiliser », analyse-t-elle avec le recul.

Son intérêt pour la plaidoirie, elle l’a développé à travers ses cours de théâtre et elle ne cache pas qu’elle a toujours aimé s’exprimer en public.

« Durant cette première plaidoirie, j’ai fait ce que je pouvais, peut-être que dans cinq ans, j’aurai une autre perspective. Il y a toujours place à l’amélioration », dit-elle humblement.

Pour réussir cet exercice, Me Brouillette s’est entraînée seule chez elle et a revu ses points de base avec Me Levasseur pour lui demander son avis. « Par contre, je ne parle pas vraiment de mes dossiers avec ma mère, du moins pas des points de droit. Plutôt de l’impact psychologique que peuvent avoir sur moi certains dossiers », assure-t-elle.

La jeune plaideuse ne se sent en effet pas à l’aise de demander l’aide de sa mère pour développer ses arguments de défense, même si Me Carle a tout à fait accepté que sa fille abandonne l’idée de devenir procureure de la Couronne.

Une autre perspective sur la profession d’avocat

Le juge Steve Magnan de la cour du Québec
Le juge Steve Magnan de la cour du Québec
Durant ses stages successifs, il faut dire que Me Brouillette s’est ouverte à une autre perspective sur la profession d’avocat. Si pour elle, sa mère défendait les victimes, elle s’est rendu compte qu’il y avait aussi des choses à défendre en défense.

« J’ai compris que notre travail, en tant qu’avocat, était aussi d’aider ces gens-là, d’essayer de comprendre leur situation au lieu de les juger. J’ai réalisé qu’il y avait moyen d’aider, même en défense », explique-t-elle.

La jeune plaideuse raconte aussi que ses parents ont été famille d’accueil et qu’elle a donc côtoyé des jeunes au parcours difficile. Une expérience qui l’a sensibilisée à certaines problématiques.

Le juge se prononcera sur le dossier qu’elle a plaidé en mai. Quand on lui demande comment elle estime ses chances de réussite, Me Brouillette ne veut pas trop s’avancer. « Cela va vraiment dépendre de la manière dont le juge va interpréter nos arguments », dit-elle.

D’ici là, elle planche déjà sur un autre gros dossier que va plaider Me Levasseur. « C’est un procès de quatre mois, alors on met tous la main à la pâte. À côté, j’ai quelques dossiers de capacités affaiblies et de menaces de mort », précise la jeune femme.
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8 commentaires

  1. Ouch
    Votre français
    SVP relisez vous... "je suis plutôt satisfaire"?

  2. Anonyme
    Anonyme
    il y a 6 ans
    Vraiment?
    3 mois de pratique et déjà qualifiée de « super plaideuse » par droit-inc.

    Sans commentaires...

  3. Anonyme
    Anonyme
    il y a 6 ans
    "ancien procureur converti en criminaliste"
    ok, si je comprend bien quand on agit pour le poursuivant en matière pénale on est pas un criminaliste ?

    Il y a peut-être du vrai la dedans !

  4. Anonyme
    Anonyme
    il y a 6 ans
    Wow
    Devant la cour du quebec en plus ! Très impressionant !

  5. Anonyme
    Anonyme
    il y a 6 ans
    En effet.
    En effet. Avec tout le respect qu'on peut avoir et elle est surement une "future" super plaideuse, mais de là à la sacrer ainsi sur un dossier, c'est peut-être un peu fort...surtout pour...un seul dossier.

  6. JB
    Again...
    Yes, here we go again with that "super plaideur/euse" thing!

  7. Le Gros Roger
    Le Gros Roger
    il y a 6 ans
    Infopub
    Pour les infopubs, c'est combien ???

  8. Anonyme
    Anonyme
    il y a 6 ans
    Tu as du temps à perdre mon ami
    Venir perdre ton temps pour juger quelle succès des autres.
    Merci tu as fait ma journée. ??

    Félicitation à la dame en question et continue ton travail.

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