La justice française ordonne le gel des biens de Johnny Hallyday

La justice française a ordonné, vendredi, le gel des biens de Johnny Hallyday ainsi que la mise sous séquestre de tous ses droits artistiques, comme demandé par Laura Smet et David Hallyday, les deux enfants aînés du chanteur, qui s'opposent à sa veuve, Laeticia, dans le conflit autour du testament de la vedette française.

Dans son ordonnance, le juge du tribunal de Nanterre, en région parisienne, a estimé que les deux enfants aînés faisaient face à un « risque réel de transfert de tous les biens du défunt au profit du JPS Trust », société dont Laeticia Halliday est la bénéficiaire, qui pourrait « intervenir à tout moment, et/ou de liquidation des actifs successoraux, les privant quasiment de toute chance de recouvrer la part successorale à laquelle ils pourraient prétendre ».

En conséquence, « il y a lieu, pour prévenir ce dommage imminent, de faire droit » aux demandes de Laura et David et de « prononcer certaines mesures conservatoires ».
Laeticia a donc interdiction « de vendre ou de disposer » des biens immobiliers de Marnes-la-Coquette, près de Paris, et sur l'île de Saint-Barthélemy (Antilles françaises). Toutes les redevances perçues au titre des droits de l'artiste doivent également être mises sous séquestre.

En revanche, les deux propriétés de Santa Monica et de Los Angeles ne sont pas concernées par ce gel afin que les mesures conservatoires « n'aient pas de conséquences disproportionnées » pour la veuve du chanteur et ses enfants mineurs, qui vivent en Californie.

Cette décision du tribunal de Nanterre n'est qu'une première étape dans la bataille judiciaire qui oppose les clans de la famille Hallyday. Une procédure distincte est en cours afin de déterminer si le testament de « Johnny », qui a choisi d'écarter ses deux aînés et de tout léguer à Laeticia, est légal ou non.

Au total, le patrimoine de Johnny Hallyday (Jean-Philippe Smet de son vrai nom), décédé le 6 décembre 2017 à 74 ans, représenterait plusieurs dizaines de millions d'euros : propriétés, voitures de luxe et droits issus de 1160 chansons.

Défaite des enfants pour le droit de regard sur l'album posthume

Le tribunal de Nanterre a en revanche estimé, vendredi, que la procédure engagée par Laura Smet et David Hallyday n'était pas justifiée en ce qui a trait à l'album posthume du rockeur, qui doit sortir en 2018. Les deux enfants réclamaient un droit de regard.

L'accord signé en novembre 2017 entre Warner et Johnny Hallyday « démontre sans ambiguïté que le chanteur acceptait que les 10 titres listés qu'il avait interprétés lors des sessions d'enregistrement fassent l'objet d'une commercialisation par la société Warner », considère le juge.

Le magistrat estime que « rien ne vient établir le risque certain d'une atteinte portée à l'interprétation de l'artiste qui justifierait un contrôle des demandeurs avant la sortie publique de l'album ».