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Donner une identité juridique à la nature

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Delphine Jung

2018-04-26 10:15:00

Les lois environnementales actuelles sont bien trop anthropocentrées et ne considèrent pas la nature à sa juste valeur.

Yenny Vega Cardenas, docteure en droit de l’Université de Montréal
Yenny Vega Cardenas, docteure en droit de l’Université de Montréal
L’Université de Montréal organise une école d’été au Costa Rica sur les droits de la nature.

Yenny Vega Cardenas, docteure en droit de l’Université de Montréal, spécialiste en droit des ressources hydriques, et co-directrice école d'été sera assistée par Ariana Macaya, docteure et professeure de l’Universidad de Costa Rica, et spécialiste en droit des changements climatiques.

Daniel Turp, professeur de l'Université de Montréal et Nathalia Parra, ancienne juge de la Colombie et vice-présidente du centre international des droits de la nature seront aussi présents, ainsi qu’un représentant du Tribunal international sur le droit de la nature.

Cette école d’été aura lieu du 6 au 26 mai au Costa Rica. Vingt-six étudiants seront présents pour participer à cette réflexion et seront rejoints par des étudiants de l’Universitad de Costa Rica.

« Pendant trois semaines, nous allons analyser les différents problèmes environnementaux et voir comment les lois actuelles sur l’environnement sont anthropocentrées. Il faut un changement de paradigme pour réveiller les consciences et changer notre façon de voir les choses. Il faut essayer de créer des lois plus écocentrées », explique Mme Vega Cardenas.

« L’idée c’est de faire comprendre à la communauté que l’humain n’est plus dominateur de la terre, mais qu’il est une espèce comme une autre », poursuit-elle en ajoutant que le challenge sera de voir comment il serait possible d’inclure cette approche dans le droit canadien.

Ariana Macaya, docteure et professeure de l’Universidad de Costa Rica
Ariana Macaya, docteure et professeure de l’Universidad de Costa Rica
Ces dernières années, plusieurs pays ont donné un statut juridique à des éléments naturels : le fleuve Rio Atrato en Colombie, le fleuve Whanganui en Nouvelle-Zélande ou encore le Gange en Inde.

Au Mexique, une charte de la nature a également été adoptée par la ville de Mexico et au Brésil, un juge a reconnu l’eau comme sujet de droit.

« Il y a un effet boule de neige », assure Mme Vega Cardenas qui espère faire entrer le cas du fleuve Saint-Laurent dans ce genre de réflexion.

Pour elle, certains s’interrogeaient déjà sur les droits de la nature dans les années 70. « L’avocat et professeur Christopher D. Stone se demandait si on pouvait octroyer des droits à la nature, reconnaître sa capacité d’être défendue par un représentant et son droit de tirer les bénéfices de l’indemnité des préjudices », dit-elle.

Mais la nature ayant un portefeuille plutôt vide, est-ce que la défense des droits d’un fleuve ou d’une forêt sera vraiment rentable pour les avocats ? « On pense toujours à l’aspect économique, mais nous n’avons jamais donné sa vraie valeur à la nature. On l’exploite depuis toujours alors que des écosystèmes souffrent », répond Mme Vega Cardenas.

Pour consulter le programme de l’école d’été, cliquez ici.
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