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Fraude sophistiquée visant les avocats : attention!

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Julien Vailles

2018-05-23 15:30:00

Le stratagème semble extrêmement bien ficelé, si bien qu’un avocat peut facilement se laisser prendre…

Me Danielle Ferron, associée chez Langlois
Me Danielle Ferron, associée chez Langlois
Droit-inc décrivait récemment les détails d’une fraude qui visait les cabinets d’avocats. Une firme, qui en avait malheureusement été victime, réclamait d’ailleurs une injonction Mareva pour récupérer les fonds usurpés.

Me Danielle Ferron, associée chez Langlois, déclare avoir été récemment en contact avec une fraude qui participe du même modus operandi.

« Des arnaques, on en voit passer à la dizaine. Je suis d’ailleurs héritière de centaines de personnes dans le monde que je ne connaissais pas! » plaisante l’avocate.

Alors pourquoi celle-ci est-elle différente? « L’affaire est extrêmement bien ficelée. La personne qui nous contacte parle au nom d’un véritable avocat et l’adresse de l’expéditeur correspondait à celle mentionnée sur le site Internet », explique-t-elle.

En fait, le stratagème consiste à se faire passer pour un représentant d’une entreprise de machinerie lourde étrangère, en impliquant également un courtier et un acheteur québécois. L’identité de toutes ces personnes a en fait été usurpée. On va même jusqu’à créer des faux sites Web très convaincants pour leurrer les avocats.

De plus, la personne qui entre en contact se comporte comme le ferait un véritable avocat : elle demande d’abord une recherche de conflits d’intérêts, et après recherche effective, réclame une lettre de mandat du cabinet d’avocats. Elle fournit une lettre d’intention extrêmement crédible, conforme aux registres corporatifs pertinents, mentionne Me Ferron. « Il n’y a pas de faute d’orthographe, c’est très bien rédigé », précise-t-elle.

Des détails importants

La seule chose qui a d’abord dérangé l’avocate : la clause selon laquelle les fonds devaient transiter par son propre compte en fidéicommis. La chose est courante, dit-elle, mais elle était mal à l’aise de le faire dans le cadre d’une transaction où elle ne connaissait pas vraiment les parties.

Puis, quelques détails : un simple trait d’union avait été ajouté dans le courriel au nom de la société, et quelques chiffres du numéro de téléphone étaient différents. Prudente, Me Ferron a donc voulu parler de vive voix à quelqu’un. Elle a donc téléphoné à la société de machinerie lourde étrangère en passant directement par Google pour trouver le site Web. C’est là qu’on lui a révélé que la société n’avait jamais autorisé le contrat et que quelqu’un d’autre se faisant passer pour elle l’avait donc fait.

Heureusement, outre une perte de temps, pas de dégâts véritables pour Langlois. Néanmoins, les véritables auteurs de la fraude n’ont pas pu être identifiés. Il est donc capital d’être vigilant : lorsqu’on a des doutes, il peut être nécessaire de confirmer de vive voix l’identité de la personne avec laquelle on traite par une source externe aux échanges.
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1 commentaire

  1. Anonyme
    Anonyme
    il y a 5 ans
    Ben oui, ben oui... coucouche panier...
    "Je vous lis et mettrais ma main à coucher que vous n'auriez jamais eu les réflexes qu'elles a eus"

    Ce que décrit l'article, c'est l'ABC de la vérification de base:

    "mais elle était mal à l’aise de le faire dans le cadre d’une transaction où elle ne connaissait pas vraiment les parties."

    "Prudente, Me Ferron a donc voulu parler de vive voix à quelqu’un. Elle a donc téléphoné à la société de machinerie lourde étrangère en passant directement par Google pour trouver le site Web. "


    Si vous trouvez que cela relève du réflexe aiguisé, vous êtes vraiment épeurant...

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