Une nouvelle avocate au Cabinet Légaliste

Après y avoir complété son stage, Me Élise Paiement est embauchée à titre d’avocate chez Le Cabinet Légaliste, à Québec, une firme qui offre des conseils fiscaux et juridiques.

« Je considère être tombée sur une offre particulière. En joignant un cabinet dans lequel il n’y avait que deux avocats, je savais que j’aurais la possibilité de toucher à tout et d’avoir de grandes responsabilités. »

Dans le cadre de son nouvel emploi, Me Paiement pratique notamment du litige civil, du droit familial et pénal.

Un léger détour

À sa sortie du Cégep en 2006, Me Paiement postule dans deux programmes: le droit et la criminologie. À ce moment, l’Université de Montréal lui signale qu’il ne lui manque que quelques décimales à sa cote R afin d’accéder à son programme de droit. Elle se tourne donc vers son plan B…

Mais finalement, elle se plait en criminologie. Durant ses trois années d’étude, ses cours la captivent. Elle savait toutefois que d’un point de vue professionnel, elle devrait se réorienter.

« La criminologie, c’est très intéressant. Ce sont les débouchés du domaine qui l’étaient moins à mes yeux. Je savais que d’un point de vue carrière, ça ne collerait pas à ma personnalité. »

Elle postule donc en droit à l’Université Laval, où elle est finalement acceptée.

À Québec, Me Paiement doit composer avec un horaire surchargé. Pour financer ses études, elle travaille 25 heures par semaine au Starbucks, en plus de s’impliquer énormément, notamment dans la Clinique de droit international pénal et humanitaire, et de suivre des cours à temps plein.

« Quand ce qu’on fait est stimulant, on s’habitue à son emploi du temps. Par contre, je mentirais si je disais que ça toujours été la joie. Dans un horaire comme celui-là, il faut souvent oublier les fins de semaine au chalet avec les amis, ou toutes les activités planifiées d’avance. »

Indécision

Après avoir été certifié bachelière en droit en 2012, Élise Paiement applique au Barreau. Elle y est refusée.

« J’ai vécu des montagnes russes avec ce refus. Je n’étais pas très motivée à l’époque. J’étais en remise en question. »

La passion du droit la reprend lorsqu’un stage pour le Tribunal pénal international pour l’ex-yougoslavie à La Haye, aux Pays-Bas, lui est proposé. Il s’agissait alors d’un stage généralement destiné aux étudiants à la maîtrise dans lequel elle s’est vue confier des responsabilités accrues, telles que participer à la rédaction d’un jugement ainsi que de la recherche documentaire.

« C’était une exception d’accepter quelqu’un qui n’avait pas de maîtrise dans ce programme. C’était une expérience incroyable, même si l’exil et la solitude n’ont pas toujours été faciles. »

Participer à ce stage sans détenir de maîtrise venait toutefois avec un gros bémol: elle n’était pas payée pour y participer.

De retour au Québec, elle a donc continué à travailler au Starbucks, avant d’être embauchée comme assistante juridique au Cabinet Légaliste.

En 2017, son désir de compléter son Barreau la regagne. À ce moment-là, elle comprenait mieux la réalité d’être une avocate au Québec.

« Souvent, les étudiants en droit s’imaginent qu’ils deviendront des mères Teresa dans leur pratique. Dans bien des cas, c’est loin d’être ce qui les attend… »

Cette fois-ci, c’est la bonne: elle est acceptée au Barreau et complète son stage. Avec le recul, elle estime que son parcours parsemé d'embûches la distingue des autres avocats.

« Beaucoup de personnes ont honte de l’échec et doivent supporter un regard différent des autres. Je crois que mes épreuves ne font que me distinguer des autres. Maintenant, je comprends bien mon milieu et dans quoi je me lance. Je suis prête.»