L’avocat et député Nicola Di Iorio reste finalement aux Communes!

Me Nicola Di Iorio, député de Saint-Léonard-Saint-Michel, a finalement décidé de demeurer aux Communes, indique La Presse.

Celui qui est devenu associé chez BCF compte même solliciter un deuxième mandat en vue des élections fédérales d'octobre 2019 .

Selon Me Di Iorio, qui était auparavant associé chez Langlois, ce sont les citoyens de sa circonscription qui l’ont persuadé de demeurer en poste. «Les gens, face à ça, me disaient : "Tu ne peux pas t'en aller! Tu ne peux pas t'en aller! Laisse-nous pas!"», a-t-il déclaré à La Presse, ajoutant que ses électeurs avaient «vivement exprimé leur chagrin.»

Un double emploi qui pose problème

Le député conservateur Alain Rayes s'est montré surpris de ce changement de décision soudain.

«J'ai de la misère à m'imaginer que je pourrais faire un autre emploi en même temps que celui de député. S'il y en a qui réussissent, j'aimerais bien connaître leur recette. Leurs citoyens jugeront s'ils sont capables de livrer la marchandise.»

D’ailleurs, selon le professeur Luc Bégin, de l'Institut d'éthique appliquée de l'Université Laval, ce double emploi pose problème, notamment en matière de gestion de conflits d’intérêts potentiels et de gestion du temps.

«La décence commanderait qu'il suspende son implication avec le bureau le temps de son mandat, a-t-il dit au journal. Je pense qu'il y a une forme d'incompatibilité des fonctions.»

Enfin, pour Duff Conacher, cofondateur de l'organisme Democracy Watch et professeur à temps partiel à la faculté de droit de l'Université d'Ottawa, cette situation est hautement problématique.

«Les députés ne peuvent pas diviser leur loyauté, a-t-il indiqué. Ils comptent parmi le top 5% des plus hauts salariés au pays, et ils devraient pour cette raison être complètement dévoués à leur emploi et à l'intérêt public.»

Assez de sommeil

Me Di Iorio, lui, ne voit pas de problème.

«Je n'ai jamais cessé de pratiquer le droit depuis 35 ans et mon élection n'a rien changé au fait que j'ai continué, comme mes collègues qui ont des fermes ou mes collègues qui ont des commerces ou mes collègues qui ont d'autres professions.»

Celui qui a reçu l'an dernier la distinction Avocat émérite du Barreau estime avoir «assez de sommeil» en lui pour faire ses journées et ses semaines. «Je me suis toujours réveillé tôt, je me suis toujours couché tard.»

Rappelons que si les ministres et les secrétaires parlementaires ne peuvent exercer des activités professionnelles extérieures, les députés fédéraux y sont autorisés en vertu des Règlements de la Chambre des communes.